L’Encyclopédie/1re édition/ARMOISE

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ARMOISE, s. f. artemisia, (Hist. nat. bot.) genre de plante, dont les fleurs sont de petits bouquets à fleurons découpés, portés sur un embryon, & soûtenus par un calice écailleux : on trouve parmi ces fleurons quelques embryons découverts, & surmontés d’un filet fourchu. Tous ces embryons deviennent des semences semblables à celles de l’absinthe. L’armoise ne differe de l’absinthe que par son port extérieur, car la différence des fleurs n’est presque pas sensible. Tournefort, Inst. rei herb. Voyez Plante. (I)

L’Artemisia vulgaris major, C. B. & Pit. Tournef. donne du sel essentiel, de l’huile à demi exaltée, peu de flegme, & assez de terre ; son odeur est forte & pénétrante.

Elle est détersive, vulnéraire, apéritive, hystérique, fortifiante ; elle excite les mois aux femmes, provoque la sortie du fœtus & de l’arrierefaix ; elle nettoye & fortifie la matrice ; elle abbat les vapeurs : enfin employée à l’intérieur, elle met les humeurs en mouvement, les divise extérieurement ; elle est résolutive, tonique & fortifiante ; elle entre dans les compositions hystériques ou emménagogues.

Pour faire du sirop d’armoise, prenez feuilles d’armoise nouvellement cueillies quatre poignées : coupez-les & les pilez, puis laissez-les infuser pendant douze heures dans deux pintes d’eau distillée d’armoise : après cela faites-les bouillir jusqu’à consomption du quart : passez le tout avec une forte expression, ajoutez sucre deux livres : clarifiez ensuite la colature, & la faites cuire à consistance de sirop : mettez sur la fin de la cuite un noüet dans lequel on enfermera, de sel d’armoise, demi-once ; canelle concassée, trois gros ; spicnard haché, castoreum, de chaque un gros. La nouvelle Pharmacopée le fait plus simplement ; ce sirop a toutes les vertus de l’armoise. (N)