L’Encyclopédie/1re édition/APPAREILLER

APPARENCE  ►

APPAREILLER, v. neut. (Marine.) c’est disposer toutes choses dans un vaisseau pour mettre à la voile : on dit qu’une voile est appareillée, pour dire qu’elle est déployée, & en état de recevoir le vent. Pour appareiller, il faut ordinairement virer l’ancre, & la bosser, deferler ce qu’on veut porter de voiles, & mettre toutes les manœuvres en état, en larguant quelques-unes, & halant sur quelques autres. Voyez Bosser, Deferler, Larguer, Haler &c. (Z)

Appareiller le corps, les arcades, les semples, &c. dans les manufactures de soie ; c’est égaliser toutes les parties dont sont composés les corps, les arcades, les semples, &c. de maniere qu’elles soient toutes de niveau, & que l’une ne soit pas plus haute que l’autre ; voyez à l’article Velours cizelé, la nécessité de cette attention.

Appareiller, terme de Chapelier, c’est former le mêlange des poils ou des laines qui doivent entrer dans la composition d’un chapeau, selon la qualité qu’on veut lui donner.

Appareiller, en terme de Layetier, c’est joindre ensemble une ou plusieurs planches d’égale grandeur.

Appareiller, v. act. (Manege.) se dit de deux, de quatre, ou de six chevaux de même poil, qu’on veut mettre à un carrosse : on dit aussi apparier. Appareiller, en terme de haras, signifie faire saillir à un étalon la jument la plus propre pour faire avec lui un beau & bon poulain. (V)

Appareilleur, s. m. (Architect.) est le principal ouvrier chargé de l’appareil des pierres pour la construction d’un bâtiment ; c’est lui qui trace les épures par paneaux ou par écarissement, qui préside à la pose, au racordement, &c. Il seroit nécessaire que ces sortes d’ouvriers sûssent dessiner l’Architecture, cette science leur apprendroit l’art de profiler, & de former des courbes élégantes, gracieuses, & sans jarrets ; il seroit aussi très-important qu’ils fussent mathématiciens, afin de pouvoir se rendre compte de la poussée des voûtes, du poids, de la charge, & du fruit qu’il convient de donner au mur, selon la diversité des occasions qu’ils ont d’être employés dans les bâtimens ; mais la plûpart de ceux qui se donnent pour tels, n’ont que le métier de leur art, malgré les cours publics qui leur sont offerts à Paris pour s’instruire. (P)