L’Arme invisible/Chapitre 15

L’Arme invisible ou le Secret des Habits noirs (1re partie) (1869)
E. Dentu (p. 229-242).


XV

Le conseil des Habits-Noirs.


C’était une grande chambre très haute d’étage et dont les boiseries sombres avaient quelque chose de claustral. L’hôtel du colonel Bozzo, situé rue Thérèse, était du reste une ancienne maison religieuse, bâtie pour servir de succursale aux dames de Port-Royal, sur un terrain donné par la maison de Choiseul.

La chambre où nous entrons se trouvait au premier étage, sur le derrière, et regardait par trois fenêtres grillées un jardin petit, mais planté de vieux arbres.

Pour meubles, il y avait des chaises recouvertes de cuir noir, avec deux canapés pareils placés des deux côtés de la vaste cheminée.

Au centre se voyait une table oblongue avec un tapis de drap vert, comme on en trouve dans tous les lieux où se réunissent des comités ou des conseils d’administration.

Rien ne manquait de ce qui garnit habituellement ces tables consacrées, ni l’écritoire, ni les deux sébiles rondes contenant l’une des pains à cacheter, l’autre la poudre, ni même la sonnette présidentielle, destinée à maintenir l’ordre dans les délibérations.

C’était bien plutôt, néanmoins, un conseil de famille qui entourait ce tapis vert, car le colonel Bozzo, assis au fauteuil, avait aux pieds de bonnes pantoufles fourrées et s’emmitouflait dans une chaude robe de chambre à ramages.

En le comptant, l’assemblée se composait de huit personnages, qui siégeaient pour la plupart autour de la table et dont deux seulement se tenaient à l’écart.

Nous eussions retrouvés là quelques-unes de nos connaissances, entre autres M. Lecoq et le docteur Samuel, assis à droite et à gauche du président ; mais il nous aurait fallu un certain travail d’intelligence pour reconnaître le Louis XVII de l’hôtel d’Ornans dans la personne d’un fort gaillard de trente-cinq à quarante ans qui s’accoudait sur la table en face du colonel.

On ne rencontre pas tous les jours des acteurs qui aient naturellement et complètement le physique de leur rôle ; la ténébreuse commandite dont le colonel Bozzo était le gérant avait usé déjà plusieurs Louis XVII à Paris, en province et dans les diverses capitales de l’Europe.

M. de Saint-Louis était un martyr d’occasion, et il lui fallait se grimer quand il entrait en scène.

Nous n’avons pas encore vu les autres membres du conseil, à savoir un homme très pâle, aux traits coupants, au front chauve, entouré de rares cheveux blondâtres, qu’on désignait sous le nom de l’abbé, et un gros réjoui portant un costume sans gêne qu’on nommait « le docteur en droit ».

À gauche de la cheminée, un assez beau garçon, jeune encore mais portant énergiquement sur son visage ravagé les traces que laisse après soi l’habitude de l’orgie, était vautré plutôt qu’assis sur un des canapés : c’était le comte Corona, petit gendre du colonel et mari de la belle Francesca.

Sur l’autre canapé se tenait une femme vêtue avec une parfaite élégance et dont la figure se cachait derrière un voile. Cette femme n’était pas, comme le lecteur s’y attend peut-être, la comtesse Corona.

Damnée en quelque sorte par le funeste hasard de sa naissance, Francesca n’avait pas échappé sans doute aux fatalités du péché originel, mais son cœur généreux et bon n’eût point subi volontairement certaines complicités.

On se défiait d’elle avec raison, et vivant au milieu du mal, elle ignorait profondément le mystère d’iniquité qui pesait sur elle et qui précipitait le drame de sa jeunesse vers un dénouement tragique.

La belle dame assise sur le canapé pouvait passer au contraire pour une des mains les plus actives de l’association.

Elle s’appelait Marguerite Soulas, mais elle était comtesse de Clare par légitime mariage. Nous avons raconté ailleurs[1] l’étrange histoire de cette femme qui occupa un instant une position de premier ordre dans la haute vie parisienne.

Le colonel avait l’air tout guilleret ; les rides de sa face souriaient et il y avait en vérité des teintes roses au parchemin de ses joues.

Il se frottait les mains tout doucement en regardant du coin de l’œil les papiers rangés devant lui, parmi lesquels se trouvait un assez volumineux cahier.

Juste au moment où la pendule marquait dix heures, il agita sa sonnette et dit :

— Mes petits enfants, mettons un terme aux conversations particulières. La séance est ouverte, je vous promets qu’elle sera intéressante, et comme elle peut se prolonger, donnez-moi, je vous prie, toute votre attention.

Son regard fit le tour de la chambre avec bienveillance et bonne humeur.

— Je remercie tous et chacun, reprit-il, de l’exactitude qu’on a bien voulu mettre à répondre à mon appel. Notre chère comtesse a ses petites affaires privées qui fatigueraient trois grandes coquettes, deux notaires et une demi-douzaine d’avocats ; mon neveu Corona, qui se tient là-bas dans une posture peu convenable, n’a pas l’air d’être ivre plus qu’à moitié ; le bon Samuel a quitté ses clients ; Lecoq nous a sacrifié son bureau ou plutôt ses bureaux, car il se pousse, le gaillard, et nous le verrons bientôt homme d’importance ; enfin l’abbé et notre savant professeur de droit criminel ont fait relâche à leurs travaux, sans parler du prince qui a brusqué son absinthe, son bifteck et ses côtelettes. Vous êtes tous gentils à croquer, et je me fais une fête de vous servir une mignonne surprise qui récompensera votre peine.

Ce discours d’ouverture fut accueilli avec une certaine froideur.

Les gouvernements qui durent n’inspirent plus d’enthousiasme et le gouvernement de ce brave homme avait duré plus d’un demi-siècle.

Il reprit en clignant de l’œil d’une façon tout espiègle :

— Nous sommes tièdes, je m’y attendais ; il y a toujours un peu de jalousie autour de moi parce que le proverbe : « Tant va la cruche à l’eau, etc., » ne m’est pas applicable. J’allais à l’eau déjà du temps du maréchal de Saxe, et je n’ai pas encore une fêlure. Une chance de possédé, n’est-ce pas, mes trésors ? et douze ou quinze brasses de corde de pendu !

Il fit signe à l’abbé, qui s’approcha, et lui dit à l’oreille :

— J’ai à te parler après la séance. Tu sais que je n’ai confiance qu’en toi ; celui qui est destiné à me succéder doit en savoir plus long que les autres.

— Je vais, reprit-il tout haut, donner la parole à l’Amitié, qui dans toute cette histoire s’est comporté comme un ange.

Sa main sèche caressa l’oreille de Lecoq comme font les maîtres de pensions aux écoliers qui donnent de jolies étrennes et il acheva :

— Le cher garçon va vous exposer le côté matériel et historique de l’affaire, après quoi je vous fournirai personnellement quelques explications qui, je l’espère, auront le don de vous intéresser. Tu as la parole, mon ami ; sois bref, mais clair, et point de fausse modestie.

M. Lecoq de la Perrière, espèce de Protée qui poussait jusqu’à l’héroïsme le talent de changer sa figure et son allure, se montrait ici tel que Dieu l’avait fait.

C’était un robuste luron, assez bel homme au demeurant, mais commun, vulgaire dans sa rondeur et gai avec fracas.

Il appartenait très nettement à la catégorie des forts d’estaminet et réalisait le type du commis voyageur tel que l’ont dépeint les écrivains du règne de Louis-Philippe.

Il avait, ce matin, le costume de son choix, celui qu’il affectionnait et portait dès qu’une mission particulière ne l’obligeait pas à prendre un déguisement : jaquette de velours bleu, froncée sur les hanches, gilet de velours écossais quadrillé des plus fraîches, des plus vives couleurs, pantalon flamme-d’enfer, coupé à la hussarde et ne laissant voir que la pointe de la botte.

Son chapeau était de la forme dite bouzingo : haut, pointu, largement bordé, et l’on n’aurait pas pu faire le nœud de sa cravate avec une serviette.

Avec cela il aurait dû tenir à la main quelque canne triomphante, gourdin de malcontent ou badine à sculptures impossibles, mais ce détail manquait à sa toilette.

La canne qu’il avait entre les jambes aurait pu servir à un rentier du Marais ; c’était un bon gros jonc surmonté d’une pomme d’ivoire.

Il prit la parole qu’on lui donnait, et selon la recommandation du président, il raconta brièvement, mais avec une précision remarquable, la singulière histoire de voleurs qui sert de thème aux premiers chapitres de ce récit.

L’opération ainsi détaillée, depuis les moyens pris pour amener Hans Spiegel, l’homme qui avait volé les diamants de la Bernetti dans l’échoppe du prétendu revendeur Kœnig, jusqu’au passage sanglant du Marchef (le bijoutier), dans la chambre no 18, ressemblait à une mécanique construite savamment, dont on eût démonté un à un les rouages multipliés.

Tout était prévu, pesé, ajusté ; rien n’était donné au hasard, et pour que la victime marquée eût échappé à son sort il aurait fallu un miracle.

Le conseil écoutait Lecoq avec intérêt, mais sans surprise.

L’attention qu’on lui accordait pourrait être comparée à celle que les membres de nos académies donnent à la lecture d’un rapport bien fait et traitant des matières qui ne laissent pas que d’être curieuses.

C’était tout.

Si nos académies sont blasées sur les curiosités de la science ou de l’art ; si chacun de leurs membres, froid pour ses collègues, s’échauffe seulement quand sa propre personnalité est en jeu, on peut dire que nous sommes ici en présence de gens plus rassasiés de méfaits choisis que les académiciens eux-mêmes ne le sont de découvertes et de chefs-d’œuvre ; on peut dire, en outre, sans manquer au respect dû aux académies, que nous pénétrons ce matin dans le giron d’une académie sui generis relativement plus forte et mieux triée que tout autre institut portant ce nom glorieux.

Seulement, au lieu d’avoir pour but le bien ou le beau, le ténébreux institut dont nous avons franchi le seuil appliquait un savoir considérable, une grande somme d’intelligence et tout un faisceau de volontés résolues à perfectionner la science de mal faire.

Ils étaient là tous virtuoses du crime, lauréats du vol et du meurtre ; nous ne croyons pas qu’il fût possible de trouver dans l’univers entier une réunion de scélérats mieux cuirassés, une société de bandits plus redoutables.

Quand Lecoq eut achevé son exposé, il dévissa la pomme d’ivoire de la canne qui avait appartenu au malheureux Spiegel et en versa le contenu sur le tapis vert : chacun alors s’approcha pour examiner les diamants de la Bernetti.

— Ce n’est pas mal, dit le docteur en droit, mais il faut convenir que l’imbécile qui va payer la loi a fait de son mieux pour s’enferrer lui-même. Sa fuite est tout bonnement une ânerie.

— Savant professeur, répliqua le colonel, vous connaissez mieux le code que le cœur humain. Il n’y a point d’homme pris au piège qui ne commette quelque ânerie ; c’est là notre force : le premier coup de massue les étourdit et les prive de leur sang-froid, sans cela, si bien tendus que soient nos collets, quelque pièce de gibier nous échapperait de temps en temps. Or, il ne nous en échappe aucune.

— Voici un brillant qui a un crapaud, fit observer l’abbé employant un terme technique de lapidaire.

Mme la comtesse de Clare s’était levée comme les autres pour examiner le butin.

— En vérité, dit-elle du bout des lèvres, ces créatures sont étonnantes ! La Bernetti n’est pas jeune, j’en connais de plus jolies qu’elle…

— Toi, par exemple, n’est-ce pas minette ? interrompit le président.

La comtesse répondit avec hauteur :

— Je suppose que vous ne me comparez pas à cette fille… J’allais dire tout uniment que moi, Mme de Clare, je n’ai pas de diamants pareils.

— C’est criant ! dit le colonel sans rire.

Le comte Corona demanda, en rejetant sur le tapis une poignée de brillants qu’il avait examinés :

— Combien cela peut-il valoir en masse ?

— Dans la plainte de la Bernetti, répondit Lecoq, l’importance du vol est évalué à 400,000 francs.

— Quatre cent mille francs ! répéta Mme de Clare, une Bernetti !

— Et à quoi cela nous sert-il, demanda encore le comte Corona, qui cherchait évidemment l’occasion de manifester une colère à grand’peine contenue, d’avoir 400,000 francs de plus à ajouter aux millions que le Père garde dans un trou.

Cette question eut de l’écho parmi les membres de l’assemblée.

— Le fait est, dit la comtesse de Clare, que nous sommes bien pauvres avec toute notre richesse. Aucun de nous ne sait où est le trésor, et si un malheur arrivait au Père…

Le colonel agita sa sonnette avec fièvre ; l’indignation faisait trembler sa main.

— Il ne m’arrivera pas de malheur ! s’écria-t-il parlant comme un enfant irrité. Je me porte bien, je suis fort comme un Turc et je vous enterrerai tous…

— Viens çà ! fit-il en s’interrompant.

De la main il appelait le docteur en droit, auquel il dit tout précipitamment :

— Tu sais, ça te regarde, mes dispositions sont prises : tu es mon seul héritier.

En même temps il toucha le genou de Lecoq et lui glissa à l’oreille :

— Défends ton patrimoine, mon fils, tu es mon légataire universel !

Son œil demi-fermé partagea un regard significatif entre M. de Saint-Louis et le docteur Samuel.

— Veut-on que je me retire ? continua-t-il tout haut ; trouve-t-on que j’ai vécu trop longtemps ? où est le parricide qui portera la main sur mes cheveux blancs ? Sangodémi ! vous seriez bien avancés, mes chéris ! Le traître qui me percerait le sein croit-il donc qu’il trouverait le scapulaire sur ma poitrine ? rayez cela de vos papiers ; il y a longtemps que je mets le scapulaire en lieu sûr quand je viens présider nos assemblées. Ah ! ah ! il y a parmi vous des révoltés ! Ceux-là oublient que j’ai fait la fortune de la confrérie, ceux-là ne songent pas que je suis seul à posséder le secret, et que mes entrailles ouvertes ne leur diraient pas la route qui conduit au trésor.

Je t’ordonne de te taire ! ajouta-t-il en montrant au doigt Marguerite qui ouvrait la bouche, tu n’as pas la parole ! Quand tu vins à nous, ce n’étaient pas des diamants que tu demandais, c’était des souliers pour mettre à tes pieds nus. Qui t’a fait comtesse de Clare, sinon moi ? Tu étais une Bernetti, mais au lieu de cachemires, tu portais des haillons. Toi, Corona, je t’ai donné ma petite Fanchette, mon pauvre ange ; sais-tu bien que si je voulais dire en ce moment, et malgré le soleil qui nous éclaire : Il fait nuit ! tu ne passerais pas le seuil de cette chambre ?

Corona était pâle, mais la comtesse souriait.

Lecoq mit sa main sur le bras du vieillard, qui s’arrêta aussitôt et regarda tout autour de lui comme un homme qui s’éveille.

Samuel, le docteur en droit, l’abbé et le prince l’entouraient, immobiles comme des statues.

Lecoq dit :

— Le Père est le Père. Corona a mal parlé, comme toujours, et Marguerite regrette son impudence.

Les quatre membres dont nous venons de citer les noms s’inclinèrent gravement.

C’était un vote.

Corona retourna sur son canapé en grondant, et Mme de Clare, relevant son voile, vint offrir sa main au colonel.

— Le Père sait combien nous l’aimons, murmura-t-elle.

— Le Père est bien vieux, dit celui-ci, dont la voix, perdant le diapason de la colère, exprima tout à coup une larmoyante émotion : il a les faiblesses de son âge. Tout à l’heure, il disait, fanfaron comme ceux qui n’ont plus de force : « Je vous enterrerai tous !… » Ah ! mes pauvres enfants, les jours qui me restent à vivre sont comptés. Croyez-moi, pour attendre, il ne vous faudra pas grande patience. Marguerite, tu es belle, tu es jeune, tu as raison d’être ambitieuse ; tu souhaites de l’or, beaucoup d’or, tu en auras ; tu veux être duchesse, tu le seras.

Il l’attira jusqu’à lui et ajouta dans un baiser :

— Folle que tu es ! ne sais-tu pas que je t’ai instituée mon unique héritière ?

— Mes enfants, mes chers enfants, reprit-il tout haut, pardonnez à celui qui vous aime comme si vous étiez sa famille. Que Corona lui-même oublie une parole peut-être trop sévère ; sa conduite envers ma pauvre petite Fanchette me laisse bien de l’amertume dans le cœur. Ah ! si j’avais donné ce cher ange à l’Amitié, ou bien au prince, ou bien au bon Samuel, ou bien à notre digne professeur !… mais ce qui est fait est fait, et en définitive Corona est mon neveu ; vivons en paix.

— Et ne perdons pas notre temps, continua-t-il en changeant de ton tout à coup ; je ne suis pas encore aveugle, j’ai bien vu que les paroles de cette chère révoltée répondaient à un désir unanime. Soyez tranquilles, ceci est décidément ma dernière affaire.

Sa main s’étendit à plat sur les papiers qui étaient devant lui et y resta.

— Il y a donc autre chose ? demandèrent plusieurs voix.

— Vous allez bien le voir, répondit le vieillard, qui avait repris cette physionomie du patriarche, heureux de faire une surprise à son entourage bien-aimé : les diamants de la Bernetti ne sont qu’un tout petit épisode de notre histoire, c’est le prologue en quelque sorte, et la pièce va commencer. Voyons, de bonne foi, avez-vous pu croire que je voudrais finir par une broutille de 400,000 francs ? J’ai dit : c’est ma dernière affaire, et j’ai dit vrai ; il faut que ma dernière affaire en vaille la peine, mes trésors, et si vous voulez l’évaluer vous-mêmes, je vais vous fournir les éléments. Combien estimez-vous les têtes que nous avons sur nos épaules, ici, tous tant que nous sommes ?

Les membres du conseil se regardèrent les uns les autres ; le colonel était un grand comédien, mais il avait abusé des coups de théâtre.

On hésitait, bien que l’inquiétude fût éveillée.

Lecoq dit à demi-voix :

— Écoutez ! il s’agit vraiment de vie et de mort.

Le colonel leva la main, qu’il laissa retomber lourdement sur les papiers.

— Elles sont là, vos têtes, prononça-t-il avec lenteur, la mienne aussi. Je ne suis qu’un pauvre homme, tout prêt à revenir à l’état d’enfance, mais si la mort me prenait aujourd’hui, je vous le dis, vous seriez bien malades ! Elles sont là, vos têtes, elles ne tiennent qu’à un fil, et le fil est dans ma main. Ma dernière affaire sera de vous les rendre saines et sauves avec le trésor que vous m’avez confié. Quand il aura fait cela, le père de famille rassemblera encore une fois ses enfants et leur dira : Ma tâche est accomplie, j’ai gagné le droit de me reposer, puisque je vous ai sauvé du péril suprême.

Il prit le cahier de papier, sur lequel tous les yeux étaient fixés avec une terreur croissante, et le tendit à Lecoq en ajoutant :

— Lis, l’Amitié, afin que chacun mesure la grandeur du péril. Quand ils connaîtront bien le mal, nous verrons lequel d’entre nous tous apportera le meilleur remède.

  1. Cœur d’acier, 2e série des Habits noirs