L’Abbaye de Fontenay et l’architecture cistercienne/6

LES BÂTIMENTS MONASTIQUES



LES PREMIÈRES ABBAYES CISTERCIENNES

98. Reconstitution de l’abbaye de Cîteaux.
par Viollet-le-Duc

Cîteaux. — De l’abbaye de Cîteaux, berceau de la grande famille cistercienne (1098), on ne retrouve plus guère que des bâtiments complètement modifiés au xviiie siècle et qui ne sauraient donner une idée du plan primitif. Ce plan nous a été fidèlement conservé par des descriptions et d’anciens dessins, très fidèlement exécutés de 1718 à 1723 par un moine de Cîteaux, F. Étienne Prinstet. Ces dessins, réunis en un atlas in-folio, font partie des Archives de la Côte-d’Or : c’est à l’aide de la vue cavalière (fig. 99) que Viollet-le-Duc a pu établir la reconstitution idéale des bâtiments (fig. 98) tels qu’ils devaient exister au xiie siècle (Dictionn. d’Architect. t. I, p. 271).

Autour d’une première cour s’étendaient les communs, les bâtiments de service et divers logements. Une seconde cour (A), plus vaste, à laquelle on accédait par la porta major, précédait : les bâtiments réguliers et donnait accès à l’église par un porche rappelant celui de Pontigny. Les vues de l’atlas de Cîteaux montrent au-dessus de l’église les moines avaient oublié une flèche élancée qui fut élevée au xive siècle, alors que les prescriptions formelles de la Règle qui interdisait l’usage des clochers.

Dans l’église, le chœur des religieux, entouré d’une clôture fermée par un jubé, occupait le chevet et les trois travées de la nef précédant la croisée. Quinze chapelles et trente autels disposés contre les piliers permettaient à un grand nombre de religieux de célébrer la messe simultanément. Au cours des siècles, les murs de l’église s’étaient couverts de nombreux tableaux de l’école italienne, singulier oubli des austères prescriptions du saint fondateur. Mais ce qui constituait la principale richesse de l’édifice c’était les nombreux et somptueux tombeaux des princes et des ducs qui avaient fait de l’église de Cîteaux le Saint-Denis de la Bourgogne pendant deux siècles et demi et jusqu’au temps où Philippe le Hardi fonda la Chartreuse de Champmol pour sa sépulture et celle de sa race.

99. Vue cavalière de l’abbaye de Cîteaux vers 1720.
(Dessin de Dom Étienne Prinstet.)

Au sud de l’église s’étendait le grand cloître (C), dit du Silence, dont les galeries, ainsi que la salle du Chapitre, abritaient d’innombrables sépultures d’abbés et de dignitaires ecclésiastiques. Au sud du préau s’élevait le lavabo (D), abrité sous un édicule octogonal, en face de l’entrée du réfectoire. Les bâtiments réguliers, entourant le grand cloître, comprenaient, au levant, la salle du Chapitre (E), largement ouverte sur la galerie, comme à Fontenay, par une grande porte flanquée de larges baies qui permettaient aux frères lais d’assister aux délibérations. À la suite, un passage conduisant aux autres cloîtres, le chauffoir (F) et une vaste salle de cinq travées (G). Le dortoir s’étendait sur toute la longueur du bâtiment.

100. L’abbaye de Cîteaux vers 1720..

(D’après les dessins de Dom Étienne Prinstet. Archives de la Côte-d’Or.) Au midi, le réfectoire (H), avec la chaire du lecteur, les cuisines (I), près d’un canal d’eau courante, et au couchant, séparé du cloître par une petite cour, un vaste bâtiment (J) à deux étages, affecté au logement des convers. Non loin de ce bâtiment se trouvaient les logis des hôtes situés en dehors de la clôture.

À Fontenay, nous retrouvons tous ces bâtiments disposés de même. Mais Cîteaux, en raison de son importance, comprenait d’autres constructions réservées aux travaux de l’esprit. À l’est, le long du principal corps de logis, voici deux autres cloîtres. L’un (K), près du chevet de l’église, est bordé de cellules au rez-de-chaussée, affectées aux travaux des copistes, surmontées d’une vaste salle de six travées servant de bibliothèque. Le troisième cloître (L) était celui des novices. Perpendiculairement s’élevait l’immense infirmerie à trois nefs de huit travées, rappelant la Salle des Morts d’Ourscamp. Enfin, en M, nous retrouvons la petite chapelle construite par saint Bernard, église primitive de l’abbaye. Le grand bâtiment, d’aspect somptueux, qui s’élevait au couchant, ne datait que de 1683 et, tout autour de l’abbaye, s’étendaient de vastes vergers arrosés par de nombreux canaux et des jardins dessinés à la française.

Cet imposant ensemble de constructions, modifié à partir de 1720, fut vendu à la Révolution pour 862.000 livres, et aujourd’hui Cîteaux, transformé en colonie pénitentiaire, ne conserve plus de son ancienne splendeur que quelques rares débris de la fin du xive siècle.


La Ferté[1]. — La plus ancienne des quatre filles de Cîteaux, l’abbaye de la Ferté-sur-Grosne (Firmitas), fondée en 1113, a été détruite de fond en comble et il n’en reste que le logis abbatial élevé au xviie siècle.

Le monastère, défendu par un mur d’enceinte, fortifié de tours, était presque entièrement entouré par des cours d’eau. L’église, de sept travées, précédée d’un porche, avait un long transept, renfermant quatre chapelles alignées dans chaque bras de croix, et un chevet carré, semblable à celui de Fontenay. À la suite du croisillon méridional, mis en communication avec le dortoir par un escalier, s’étendaient la sacristie, la salle capitulaire et le parloir (D). Perpendiculairement au cloître se trouvaient le chauffoir (E), le réfectoire et la cuisine. Enfin, à la place du grand cellier, on éleva au xviie siècle, les spacieux bâtiments du logis abbatial (L).

101. Plan d’ensemble de l’abbaye de la Ferté.


Clairvaux. — Le vaste ensemble de Clairvaux (Clara Vallis), fondé en 1115, dans la vallée de l’Absinthe, s’inspira directement de celui de Cîteaux. Il reste peu de chose des bâtiments anciens, mais, comme pour Cîteaux, des plans très détaillés et très exacts, relevés par Dom Milley en 1708, complétés par d’anciennes et nombreuses descriptions[2], permettent de reconstituer intégralement le monastère où vivait la mémoire de saint Bernard.

Clairvaux était tout à la fois une exploitation agricole, un centre de vie religieuse et intellectuelle et une petite cité laborieuse où toutes les industries étaient exercées. Aussi le mur d’enceinte entourant l’abbaye et toutes ses dépendances, traversées par un bras dérivé de l’Aube, s’étendait-il sur une longueur de plus de trois kilomètres. Il enfermait, outre les bâtiments réguliers et le monastère primitif habité par saint Bernard, toute une agglomération de logements d’artisans, de granges, de celliers et d’ateliers divers, tels que : moulins à huile et à froment, foulons pour la confection du drap, mus par le cours d’eau, des forges, une tannerie importante, une tuilerie, une brasserie, des caves à bière, des pressoirs, etc. Au dire de Meglinger, on y trouvait même, dans un siècle où la Règle était devenue lettre morte, « des peintres et des sculpteurs habiles dans leur art ». Le monastère

102. Clairvaux en 1708.(D’après Dom Milley.)



Légende du plan de Clairvaux. — 1, l’Église terminée à l’abside par neuf chapelles ; 2, cloître régulier ; 3, lavabo ; 4, sacristie ; 5, petite bibliothèque (armarium claustri) ; 6, salle capitulaire ; 7, petit parloir ; 8, escalier du dortoir ; 9, grande salle ; 10, chauffoir ; 11, réfectoire ; 12, cuisines ; 13, cellier ; 14, petit cloître et son lavabo ; 15, école de théologie ; 16, cellules des copistes ; 17, salle de conférences, thesium propugnandarum aula ; 18, l’infirmerie et ses dépendances ; 19, infirmerie des vieillards ; 20, salle des morts ; 21, chapelle des comtes de Flandre ; 22, salle réservée à l’abbé ; 23, noviciat ; 24, cellule, chapelle et jardin de saint Bernard ; 25, piscines ; 26, logement des frères convers ; 27, tanneries, foulons ; 28, moulin à huile et à farine ; 29, scierie ; 30, boulangerie ; 31, 31 bis, grandes caves et greniers à foin ; 32, écuries ; 33, logement de l’abbé ; 34, logement des hôtes ; 35, entrée du monastère ; 36, vergers et potagers ; 37, ancien logis abbatial ; 38, entrée primitive du temps de saint Bernard ; 39, ancien logis des étrangers.
103. L’Abbaye de Clairvaux en 1708.
(D’après Dom Milley.)
était donc en mesure de se fournir par lui-même de tout ce qui lui était nécessaire. Toutes ces constructions se reconnaissent aisément sur les plans de Dom Milley, que nous reproduisons d’après les originaux conservés à la Bibliothèque de Troyes.

Dans l’église se trouvait, derrière le maître autel, le tombeau de saint Bernard, érigé en 1178, vingt-cinq ans après la mort du saint, et dans l’une des chapelles absidales reposait la bienheureuse Aleth de Montbard, mère de saint Bernard, morte en 1115 et transportée à Clairvaux en 1250. Le chœur des profès, disposé comme à Fontenay, comprenait, aux débuts de l’Ordre, cent trente-huit stalles à l’intérieur de la clôture du sanctuaire et des trois premières travées de la nef. En dehors du jubé, dans le reste de la nef, se trouvaient les sièges réservés aux convers qui, affectés principalement aux travaux des champs et des ateliers, formaient un couvent distinct, tout en étant soumis aux exigences de la règle.

Les autres bâtiments réguliers, comme l’indiquent les légendes du plan, rappellent de très près ceux de Cîteaux. L’édicule du lavabo du grand cloître offrait cette particularité d’être accompagné, à droite et à gauche, d’une sorte de portique ouvert formant un dégagement commode. Le cellier, qui existe encore, était situé perpendiculairement à l’église, à l’ouest du cloître, suivant la disposition à peu près invariable du plan cistercien. Divisé en trois nefs par deux rangs de robustes piliers, il a plus de soixante-dix mètres de long et servait aussi de grenier à blé.

De nombreux religieux, en dehors des travaux agricoles, s’adonnaient aux travaux intellectuels, aux études théologiques et à la copie des manuscrits. Aussi retrouvons-nous, de même qu’à Cîteaux, à l’est des bâtiments réguliers, le long du petit cloître, renfermant une fontaine lavabo, les cellules des copistes, cellulæ scriptoriæ, surmontées d’une grande salle servant de bibliothèque, d’école, ou plutôt de lieu de réunion pour les conférences théologiques : thesium propugnandarum aula.

Au xviiie siècle, le superbe ensemble qui avait soulevé l’admiration de Meglinger et des deux auteurs du Voyage littéraire subit de lamentables transformations dans le goût de l’époque. Après la vente nationale de 1791, les bâtiments disparurent successivement dans le naufrage révolutionnaire, et en 1812 l’immense église n’était plus qu’une ruine. Aujourd’hui, il n’en reste pas de traces. L’abbaye de Clairvaux est devenue une maison centrale de détention, et seul le grand cellier, utilisé comme atelier, atteste l’ancienne splendeur de la troisième fille de Cîteaux, qui fut mère de tout un peuple de monastères.

VALLÉE DE FONTENAY
Ph. L. Bégule.
étang de la roche

LES ABBAYES FRANÇAISES AU DOUZIÈME SIÈCLE


Les abbayes issues des filles de Cîteaux, élevées en France dans le courant du xiie siècle, sont innombrables. Parmi les mieux conservées il suffira de mentionner quelques-unes des plus caractéristiques.


Noirlac. — De toutes les abbayes françaises c’est l’abbaye de Noirlac (Cher) qui répète le plus fidèlement le plan de Fontenay. Le plan que nous donnons d’après le relevé de M. Lefèvre-Pontalis[3] (fig. 104) explique assez clairement les différents bâtiments pour que nous n’ayons pas à les énumérer.

104. Plan général de l’abbaye de Noirlac.

Fondée en 1150 par l’abbé Robert, neveu de saint Bernard, l’abbaye s’éleva lentement ; la salle capitulaire et l’église sont seules du xiie siècle. Certaines parties de l’église, comme la façade et les bas côtés, ne furent terminées qu’au xiiie siècle, époque de la construction du réfectoire, du cellier, du chauffoir et du cloître dont la galerie de l’Est fut rebâtie au commencement du xive siècle.

Ph. L. B.
105. Chevet de l’église de l’abbaye de Noirlac.
Ph. L. B.
106. Transept de l’église de l’abbaye de Noirlac.

Les Abbayes de Provence. — Dès le milieu du xiie siècle, la Provence, grâce à l’apostolat de saint Bernard et à la munificence de puissants seigneurs, vit s’élever trois importantes abbayes : le Thoronet, diocèse de Fréjus (Var), 1146 ; Silvacane, fille de Morimond, diocèse d’Aix (Bouches-du-Rhône), 1147, et Sénanque, ancien diocèse de Cavaillon (Vaucluse), 1148.

Ces trois abbayes portent communément le nom des trois sœurs provençales, non seulement parce qu’elles sont à peu près contemporaines, mais surtout à cause de la conformité de leurs plans et de leurs églises en particulier.

Et cependant chacune d’elles a sa physionomie propre et accuse dans les détails de la construction, toujours noble et sévère, des caractères distincts. Il suffira d’en présenter le plan et d’en marquer les traits les plus typiques.


Le Thoronet. — Situé dans un vallon du Var, sauvage et isolé au nord du Luc, où la végétation, comme le sol, est empourprée des poussières des nombreuses mines de bauxite, le monastère fut érigé sur un terrain cédé aux religieux de Cîteaux par le comte de Provence, Raymond Bérenger. L’ensemble des constructions, dont l’austérité est poussée jusqu’à la nudité absolue, d’un aspect à la fois monastique et militaire, traduit, mieux que tout autre édifice, l’intransigeante rigidité de la règle cistercienne.

107. Plan de l’abbaye du Thoronet.
(D’après H. Révoil, Architecture romane du midi de la France.)

Parmi les bâtiments claustraux, aujourd’hui incomplets, il faut mentionner la belle salle capitulaire (fig. 108) dont la voûte repose sur de massives colonnes, aux

chapiteaux ornés seulement de feuilles d’eau, de crosses abbatiales croisées comme
Ph. L. B.
108. Salle capitulaire de l’abbaye du Thoronet.

des épées et d’une main tenant la crosse ; ce sont des symboles de l’autorité souveraine exercée par l’abbé. La salle capitulaire s’ouvre sur le cloître par une porte accompagnée de larges baies ; à l’étage supérieur s’étend une vaste salle d’aspect monumental, sans subdivisions, et recouverte d’une haute voûte en berceau soutenue par de robustes arcs doubleaux :

Le cloître, dans un parfait état de conservation, a la forme d’un trapèze et possède encore l’édicule hexagonal de son lavabo (fig. 31). Les galeries aux voûtes pesantes et basses, éclairées par des arcades géminées, que séparent des piliers massifs et trapus, ont un caractère de puissante simplicité.

Ph. L. B.
109. Cloître de l’abbaye du Thoronet.

L’église, dont le plan sera étudié dans les pages suivantes, est très en contrebas. Elle comprend une nef voûtée en berceau brisé, et deux collatéraux de trois travées seulement, un transept, quatre chapelles au levant qui ont conservé leurs anciens autels composés de simples massifs de maçonnerie et une abside demi-circulaire. La sculpture des chapiteaux est aussi rudimentaire que celle de Fontenay. La façade, d’une grande simplicité, n’a pas de portail central, mais seulement deux petites portes ouvrant sur les collatéraux. Au-dessus de la croisée du transept s’élève un clocher carré surmonté d’une flèche en pierre, de forme pyramidale.

110. Plan de l’abbaye de Silvacane.

Silvacane. — Au pied d’un coteau de la vallée arrosée par la Durance et autrefois couverte de marécages, se dressent, non loin de Cadenet, les restes de la vieille et riche abbaye de Silvacane (Sylva cannarum, la forêt des roseaux). Sa situation dans une vallée largement ouverte est une dérogation aux statuts de l’Ordre, autorisée par saint Bernard lui-même en faveur des princes des Baux qui furent les protecteurs de l’abbaye naissante.

111. Coupe transversale de l’abbaye de Silvacane.
(Archives des Monuments Historiques.)

« L’abbaye est maintenant une ferme. L’aire du cloître sert de basse-cour. Les belles galeries mi-romanes, mi-gothiques, sont encombrées de charrettes. Les colonnettes ont disparu. Les meneaux en trilobe ont été brisés. Des vestiges de sculpture décorent encore quelques piliers. La salle capitulaire, dont la voûte élégante repose sur deux exquises colonnes, l’une torse, l’autre cannelée, a été transformée en écurie ; le sol en est relevé à la hauteur des bancs de pierre où s’asseyaient les religieux. Dans un merveilleux réfectoire ogival, qui est devenu un grenier à foin, les consoles sur lesquelles retombent les voûtes présentent encore quelques ornements d’une grâce incomparable. Et c’est tout ce qui reste des bâtiments conventuels[4]. »

Ph. L. B.
112. Façade de l’église de l’abbaye de Silvacane.

Seule l’église a miraculeusement résisté aux destructions du temps et des hommes. Elle est plus vaste que celle du Thoronet, mais toute sa beauté réside dans la parfaite harmonie de ses proportions. Comme ses deux autres sœurs provençales elle ne montre aux chapiteaux des piliers de sa nef qu’une ornementation sculptée rudimentaire. La façade occidentale, dans ses grandes lignes, rappelle de très près celle de Fontenay (fig. 112), sauf dans la partie supérieure qui n’est occupée que par un large oculus. Les toitures, supportées par des corniches reposant sur des modifions très simples, étaient encore recouvertes, il y a peu d’années, de grandes dalles de pierre remontant à l’origine de l’édifice. La croisée du transept était surmontée d’un clocher plus moderne, dont il ne reste que la base carrée, percée de fenêtres accouplées.

Sénanque. — L’abbaye de Sénanque (Sana Aqua), fondée en 1148, est située à peu de distance de la pittoresque petite ville de Gordes, au fond d’une vallée profonde, étroite et solitaire, que dominent de hautes montagnes. C’est l’une des mieux conservées de France et l’une des plus caractéristiques du plan cistercien, bien que les bâtiments réguliers aient dû être reportés à gauche de l’église, comme d’ailleurs dans les deux abbayes précédentes, en raison de la situation du cours d’eau et du voisinage immédiat de la montagne.

113. Plan de l’abbaye de Sénanque.
(D’après H. Révoil, Architecture romane du midi de la France.)

L’église, dont la nef est voûtée en un long berceau, est terminée par une abside en hémicycle, mais les quatre chapelles du transept, également de forme demi-circulaire à l’intérieur, se terminent à l’extérieur par un mur droit. Ces chapelles ont conservé leurs anciens autels formés de simples cubes de pierre.

La croisée du transept est recouverte d’une coupole soutenue par des pendentifs et surmontée d’un clocher carré. Cette particularité est assez rare en France, où on la retrouve cependant à Obasine et à Beaulieu (de même qu’à Fossanova, en Italie).

Le voisinage du torrent a obligé de construire le réfectoire parallèlement au cloître, et le chauffoir, qui a conservé sa cheminée monumentale (fig. 43), se trouve à la suite de la salle capitulaire.

Le cloître, moins lourd, moins écrasé que celui du Thoronet, est exceptionnellement élégant pour un cloître de Cîteaux. Il est soutenu par des colonnettes accouplées, surmontées de chapiteaux d’une grande variété de feuillages et de crochets, et le préau, converti en jardin, est envahi par les rosiers sauvages dont les tiges fleuries se marient de la plus heureuse façon aux végétations sculptées (fig. 115-116).

Ph. L. B.
114. Dortoir de l’abbaye de Sénanque.

Au-dessus du réfectoire et de la salle capitulaire s’étend le dortoir, vaste salle, dans un parfait état de conservation, recouverte d’une longue voûte en berceau brisé, sectionnée par des doubleaux de profil carré (fig. 114). La disposition de ce dortoir, qui ne semble pas avoir jamais été subdivisé en cellules, comme cela arriva presque partout, à partir du milieu du xiiie siècle, réalise bien le type établi au début de l’Ordre, où les religieux devaient coucher en commun et tout habillés, dans de grandes salles, sur des paillasses de jonc, séparés les uns des autres par de simples cloisons basses.

115-116. Cloître de l’abbaye de Sénanque.

LES ABBAYES DE CÎTEAUX A L’ÉTRANGER


Villers-en-Brabant. — Parmi les nombreuses abbayes de Flandre et de Brabant, celle de Villers était l’une des plus considérables, et la stricte observance de la règle cistercienne lui avait valu le titre de Villers-la-Sainte.

117. Plan de l’abbaye de Villers[5].

Fondée en 1147, mais rebâtie en grande partie et complétée en 1197, l’abbaye jouissait d’énormes revenus, et au xiiie siècle elle comptait plus de deux cents religieux et trois cents frères convers. Actuellement, ses vastes bâtiments et dépendances sont en grande partie effondrés, mais les ruines sont toujours imposantes. Aujourd’hui, propriété de l’État, de très importants travaux de consolidation, entrepris en 1896 à l’initiative du gouvernement belge, en assurent la conservation. Le plan (fig. 117), d’après celui de M. Licot, architecte des monuments historiques belges, publié par M. G. Boulmont[6], montre que les bâtiments réguliers furent établis rigoureusement suivant la constitution de Cîteaux.

Abbayes anglaises. — La plupart des nombreuses abbayes cisterciennes anglaises, presque toutes en ruines, mais si pittoresques, si majestueuses encore au milieu des verdures, ont gardé fidèlement dans leur plan les traditions du saint fondateur de l’Ordre, telles : Kirkstall, Roche (Yorkshire), Furness (Lancashire), etc.


Fountains Abbey — L’une des plus importantes par l’étendue et le nombre de ses constructions est Fountains, dans le Yorkshire. Fondé en 1132, le monastère avait rapidement pris une extension considérable, et son enceinte comprenait de nombreuses constructions en dehors des bâtiments réguliers, comme la grande infirmerie des religieux, située au midi, au-dessous de laquelle la rivière passe dans une série de tunnels, sa chapelle et ses dépendances reliées à l’église et au cloître par une galerie couverte. Au nord, près du pont donnant accès à l’entrée de l’abbaye, l’infirmerie des frères lais s’élève également au-dessus du cours d’eau, non loin des trois bâtiments réservés aux étrangers. Près de là sont la boulangerie et la brasserie.

Aujourd’hui, cette célèbre abbaye est en partie ruinée, mais ses différentes constructions, encore très reconnaissables, permettent d’en faire une complète reconstitution. L’église, dont la voûte est effondrée, avait été construite selon la coutume cistercienne, avec un chevet carré. Le nombre des religieux devenant de plus en plus considérable, l’abbé Jean d’York (1203-1211) fit réédifier un chœur de cinq travées, terminé par un grand transept oriental dit des « neuf autels », qui fut achevé par l’abbé Jean de Kent (1220-1247), ce qui donne à l’église une longueur totale de 118 mètres dans œuvre. Les collatéraux, comme à Fontenay, étaient voûtés en berceaux transversaux. La salle capitulaire, édifiée au xiiie siècle, était recouverte de dix-huit voûtes d’ogives, dont les nervures retombaient sur deux rangs de colonnes, formant trois travées. Le réfectoire, également du xiiie siècle,
118. Plan de Fountains-Abbey[7].

est divisé, comme il l’était à Fontenay, en deux nefs, par une rangée centrale de quatre colonnes, et dans l’épaisseur de la paroi septentrionale on retrouve la chaire du lecteur, à laquelle on accédait par un escalier pris dans le mur. À droite et à gauche de la porte d’entrée, sous la galerie du cloître, est le lavabo, constitué par deux longues fontaines adossées à la muraille. Enfin, le cellier est dans un parfait état de conservation ; long de 93 mètres, il est, avec celui de Vauclair (Aisne) (fig. 97), l’un des plus importants que l’on connaisse et témoigne de la vie intensive de l’abbaye à l’époque de sa splendeur. Les nervures de ses voûtes, d’un profil rudimentaire, analogues à celles de la forge de Fontenay, retombent jusqu’au sol, formant par leur réunion une série de faisceaux divisant la salle en deux longues travées.

Le plan de cette belle abbaye (fig. 118), relevé de la manière la plus précise par M. Harold Brakspear, nous apporte un nouveau rapprochement avec Fontenay et permet de constater une fois de plus la continuité des traditions de l’Ordre dans les différentes parties de l’Europe[8].

Abbayes italiennes. — L’abbaye de Fossanova, sur la voie Appienne, près de Terracine, celle de Casamari, aux confins de l’ancien État romain et du royaume de Naples, et celle de San Galgano, à quarante kilomètres de Sienne, sont les trois plus anciennes et les plus importantes de toutes les maisons de l’Ordre de Cîteaux élevées en Italie.


C. Enlart. del.
119. Plan de l’abbaye de Fossanova.

Fossanova. — Le plan de l’abbaye de Fossanova[9] dont l’église fut consacrée, en 1208, par Innocent III, est la reproduction intégrale de celui de Fontenay : A, l’église, avec ses chapelles et son chœur sur plan carré, la croisée surmontée d’une coupole et d’un clocher ; B, le cloître, entouré des bâtiments réguliers ; C, la salle capitulaire ; H, la salle réservée aux travaux intérieurs, qui occupe, comme à Fontenay, l’extrémité du bâtiment oriental surmonté du dortoir ; I, le chauffoir ; F, le réfectoire et sa chaire du lecteur (fig. 44) ; G, le lavabo, sous un charmant édicule que nous reproduisons (fig. 120) d’après un cliché très obligeamment communiqué par notre ami M. C. Enlart : cette construction, surmontée d’une pyramide, abritait une vasque circulaire aujourd’hui mutilée, après avoir été transformée en une sorte de guéridon ; M, le cellier aux provisions ; N, l’hôtellerie pour les ecclésiastiques, et O, l’infirmerie, soigneusement isolée, placée, comme toujours, à proximité du cours d’eau.

L’abbaye de Casamari, dans la vallée du Liri, sur la route de Frosinone et de Veroli à Subiaco, présente des dispositions à peu près identiques à celles de Fossanova. La porte d’entrée du couvent est surmontée, comme à Fontenay, du logement du frère portier et à l’intérieur de l’enceinte se trouvaient disséminées, comme à Cîteaux et à Clairvaux, toutes les dépendances nécessaires à la vie du monastère.

L’abbaye de San Galgano, dans une boucle de la Merse, est malheureusement en ruines depuis 1816. Son église monumentale, sur le plan de celle de Casamari, est encore l’un des plus beaux édifices de la Toscane.

Parmi les autres abbayes italiennes on peut citer Santa Maria d’Arbona, San Martino près Viterbe, Saint-Paul-Trois-Fontaines, non loin de Rome, Valvisciolo, les trois abbatiales qui ont italianisé le nom de Clairvaux : Chiaravalle, près de Milan, Chiaravalle délia Colomba et Chiaravalle di Castagnola, le monastère de Settimo et celui de Saint-Nicolas de Girgenti (Sicile).

Ph. C. Enlart.
120. Lavabo de l’abbaye de Fossanova.

Abbayes germaniques. — La fondation de la première colonie de Cîteaux en pays germanique, Altencamp, près de Cologne, remonte à l’année 1122 — quatre ans après la fondation de l’abbaye de Fontenay. Pendant le xiie et le xiiie siècle, les établissements cisterciens se sont multipliés dans tout l’ancien empire d’Allemagne[10]. Ils ont laissé, dans des vallons boisés, de vastes couvents qui comptent aujourd’hui parmi les édifices les plus pittoresques de l’Allemagne et de l’Autriche. Les mieux conservés se trouvent dans le Wurtemberg.

121. Plan de l’abbaye de Maulbronn[11].

Maulbronn. — L’un est l’abbaye de Maulbronn (fig. 121), dans la vallée de la Salzach, qui descend vers le Rhin. Les restes de mur d’enceinte enclosent un monastère auquel ont travaillé quatre siècles. Commencé avant 1150, il a conservé de la construction primitive les nefs, le chœur et le transept de l’église. Le porche et les chapelles méridionales sont postérieurs ; le monumental réfectoire des frères lais, divisé en deux nefs, dont les colonnes géminées supportent des voûtes d’arête massives ; le réfectoire des frères, le cloître et son élégant lavabo octogonal appartiennent au commencement du xiiie siècle et comptent parmi les monuments les plus riches de l’époque des Hohenstaufen. Dans le reste des bâtiments, les formes élancées du xive siècle voisinent avec les fantaisies flamboyantes. Même dans les parties les plus anciennes, les traditions germaniques imposent leur accent aux modèles importés de Bourgogne ; mais le plan reste fidèle aux dispositions bourguignonnes ; la place des bâtiments monastiques, par rapport à l’église, est seulement inversée, comme en Provence.

122. Plan de l’abbaye de Bebenhausen[12].

Bebenhausen. — Non loin de Maulbronn, le monastère de Bebenhausen (fig. 122) se dresse au milieu des bois, sur la route de Stuttgart, au nord de Tübingen : c’est aujourd’hui un château de chasse du roi de Wurtemberg.

L’église a été construite de 1187 à 1227 et la plus grande partie des bâtiments abbatiaux date de la fin du xiie siècle. Le réfectoire d’été, très belle construction divisée en deux nefs par trois minces colonnettes, fut reconstruit en 1335, le cloître à la fin du xve siècle et le réfectoire d’hiver à la fin du xvie siècle.

Ici, comme à Maulbronn, on retrouve dans l’ensemble, de même que dans le détail des constructions, au moins pour l’église et les bâtiments situés à l’est du cloître et qui sont les plus anciens, le caractère sérieux et logique des édifices cisterciens. À l’intérieur de l’église et de la salle capitulaire, les arcs des voûtes reposent, comme dans les monuments bourguignons, sur des colonnes tronquées que supportent des culots[13].


Abbayes espagnoles. — L’ordre de Cîteaux prit dans toute l’Espagne chrétienne, au xiie siècle et au xiiie siècle, un développement aussi rapide que celui de Cluny au xie siècle. De grands monastères cisterciens sont encore debout dans toutes les régions de l’Espagne, en Galicie et en Navarre, comme en Aragon et en Castille. Quelques-uns de ces édifices sont presque intacts et comptent parmi les monuments les plus importants de l’art cistercien[14].

123. Plan de l’abbaye de Poblet.

Poblet.À cinquante kilomètres de Tarragone, dans un large vallon et sur un domaine concédé en 1149 par le comte de Barcelone, Raymond Bérenger IV, aux moines de Fontfroide, s’élève l’abbaye de Poblet (fig. 123.), entourée d’une enceinte fortifiée. L’église date de la deuxième moitié du xiie siècle ; le cloître et les bâtiments monastiques sont de la même époque et de la première moitié du xiiie siècle. Ces derniers, entourant le cloître, se développent au nord de l’église. La salle capitulaire est voûtée d’ogives sur quatre piliers octogonaux ; le réfectoire, du xiie siècle, est voûté en berceau sur doubleaux ; il conserve la chaire du lecteur, avec son escalier[15] pris dans l’épaisseur de la muraille. La cuisine est contiguë au réfectoire. La salle des frères a neuf travées, le cellier en a cinq ; ce sont de superbes constructions voûtées d’ogives.

À Santas-Creus, à Santa-Maria-de-Huerta, à la Oliva, etc., nous retrouvons la même conformité de plan.

Les monastères de femmes, qui commencent à apparaître dans l’Ordre de Cîteaux dès 1120, ne diffèrent en rien des monastères d’hommes.

124. Plan du monastère de las Huelgas.
(Monographie d’Agapito Révilla.)

Las Huelgas. — L’abbaye des dames nobles de las Huelgas, près de Burgos, fut fondée à la fin du xiie siècle, par Alphonse VIII de Castille. L’abbesse avait la seigneurie de soixante-quatre villages, elle conférait des bénéfices, connaissait des causes civiles et matrimoniales, avait droit de basse justice sur les séculiers, présidait chaque année le Chapitre où se réunissaient les abbesses cisterciennes d’Espagne. C’est là que saint Ferdinand fut armé chevalier. L’église, selon la volonté du fondateur, était la nécropole royale de Castille ; malheureusement les tombeaux, œuvres précieuses du xiiie siècle et de style tout français, sont cachés dans la clôture, qui ne s’ouvre que devant Sa Majesté Catholique.

L’ensemble du monastère, édifié avec un très grand luxe, est encore presque
125. Réfectoire de Santa-Maria-de-Huerta.

complet ; mais, la clôture étant des plus sévères, l’intérieur est à peu près inaccessible. Les bâtiments réguliers sont situés au midi de l’église orientée et indépendamment du grand cloître, renfermant le lavabo (B) dans l’angle nord-est du préau ; un second cloître (A), plus petit, se développe à l’est, comme à Cîteaux. La salle capitulaire, avec sa voûte d’ogives portée sur des faisceaux de colonnettes, est la plus élégante que les cisterciens aient bâtie en Espagne, mais l’architecture est composite et moins franchement bourguignonne qu’à Poblet. Les voûtes du chœur et du transept de l’église sont de tracé angevin et les chapiteaux à feuillages des colonnes des portes ne rappellent plus l’austérité cistercienne. Aux formes fleuries de l’art de la fin du xiiie siècle s’ajoutent, de la façon la plus étrange et la plus pittoresque, des décorations de stuc à dessins « mudéjars » exécutés dans le siècle de saint Ferdinand par des Mores soumis.

Quelle que soit la variété des détails, l’unité de plan de toutes ces constructions monastiques est constante depuis l’Angleterre jusqu’à l’Italie, depuis le Brabant jusqu’à la Castille. Dans toutes les abbayes que nous venons de parcourir, les moines de Fontenay auraient pu se trouver chez eux au bout d’une heure. À peine auraient-ils dû, à Poblet par exemple, sortir de l’église à leur gauche et non à leur droite, pour passer au cloître et au réfectoire. Chacune de ces grandes maisons que l’Ordre de Cîteaux a fondées dans une moitié de l’Europe apparaît comme un même corps de constructions, formé par une même règle, préparé pour une même vie, et qui semble encore habité par une même âme.


  1. Nous donnons le plan de la Ferté d’après les dessins tirés des archives du monastère par les Frères Léopold Fink et P. Bonaventure Stürger (Cisterzienser Chronik, 1895, p. 222 et s.), et reproduits par A. Holtmeyer, Cisterzienserkirchen Thüringens, ein Beitrag zur Kenntnis der Ordensbauweise, lena, Gustav Fischer, 1906.
  2. Voyage d’un délégué suisse (Dom Meglinger, religieux de l’abbaye de Wettingen) au chapitre général de Cîteaux, en 1667, publié par H. Chabeuf, Dijon, 1885. — Dom Martène (mort en I729) et Dom Durand, 'Voyage littéraire de deux religieux bénédictins.Relation d’un voyage de la reine de Sicile à Clairvaux en 1517. (Voir Annales archéologiques, III, p. 228, etc.)
  3. Lefèvre-Pontalis, l’Abbaye de Noirlac (extrait du Compte rendu du LXVe Congrès Archéologique de France, tenu en 1898 à Bourges).
  4. André Hallays, « Silvacanne » (Gaulois du Dimanche, 6 mai 1911).
  5. Légende du plan : A, cloître ; B, église ; C, sacristie ; D, armarium claustri ; E, salle capitulaire ; F, petit parloir ; G, escalier du dortoir ; H, passage ; J, salle de travail des religieux ; K, chauffoir ; L, réfectoire ; M, cuisine ; O, magasin de provisions ; P, entrée du passage du cloître ; Q, cellier.
  6. Les Ruines de l’abbaye de Villers, s. d., Gand et Namur.
  7. Légende du plan. — A, église ; B, chœur ajouté au xiiie siècle ; C, sacristie ; D, armoire aux livres ; E, salle capitulaire ; F, parloir ; G, salle des travaux d’intérieur ; H, chauffoir ; I, réfectoire et chaire du lecteur ; J, lavabos ; K, cuisine ; L, cellier et dortoir des novices ; M, infirmerie, des frères lais ; N, bâtiment des hôtes ; O, grande infirmerie des religieux ; P, galerie couverte conduisant à l’infirmerie ; Q, chapelle de 1 infirmerie ; R, cellier de l’infirmerie.
  8. John Bilson, The Architecture of Kirfastall Abbey church. Publications of the Choresby Society, 1907. The Architecture of the Cistercians, with special reference to some of their earlier churches in England, London, 1909 (extrait de l’étude précédente).
  9. C. Enlart, Origines françaises de l’architecture gothique en Italie, p. 26.
  10. C’est sur les abbayes allemandes que l’attention des archéologues s’est portée d’abord. Après le livre de R. Dohme, Die Kirchen des Cistercienserordens in Deutschland, Leipzig, 1889, qui a fait époque, l’étude la plus importante est celle de A. Holtmeyer, sur les églises cisterciennes de la Thuringe, qui été déjà citée et a été largement mise à contribution, avec le livre du savant anglais J. Bilson, dans tout ce chapitre.
  11. D’après les relevés du Professeur Dr Eduard Paulus, Die Cisterzienser-Abtei Maulbronn, Stuttgart, Paul Neff, 1889.
    Légende du plan. — A, église ; B, salle capitulaire ; C, ancienne salle des frères ; D, cloître et lavabo ; E, réfectoire ; F, cuisine ; G, chauffoir ; H, grand cellier ; I, petit cellier ; J, réfectoire des frères lais ; K, parloir ; L, château ducal ; M, salle des frères.
  12. Professeur Dr Eduard Paulus, Die Cisterzienser-Abtei Bebenhausen, herausgegeben vom Wùrttembergischen Alterthums-Verein, Stuttgart, Paul Neff, 1886.
    Légende du plan. — A, église primitive ; A’, adjonction postérieure ; B, sacristie ; C, salle capitulaire ; D, parloir ; E, passage ; F, salle des frères lais ; G, préau du cloître ; H, lavabo ; I, réfectoire d’été ; J, cusine ; K, réfectoire d’hiver ; L, réfectoire des frères lais ; M, chapelle de l’abbé Conrad, † 1353
  13. Nous devons à M. Marcel Aubert d’utiles indications sur les abbayes cisterciennes allemandes, dont il a fait une savante étude.
  14. Voir le chapitre important consacré à l’architecture cistercienne par V. Lampéry y Romea, dans le second volume de son ouvrage : Historia de la Arquitectura cristiana española en la Edad Media, Madrid, 1909.
  15. un autre escalier, plus élégant, existe encore dans le réfectoire d’une autre abbaye cistercienne d’Espagne, Sainta-Maria-de-Huerta, province de Soria (fig. 125).