L’Étourdi, 1784/Seconde partie/14

, ou attribué au chevalier de Neufville-Montador.
(p. 64-81).

LETTRE XIV.

Voyez le journal de Paris du 18 Octobre 1777, puis ceux du 19, 21, 26 du même mois, puis celui du 15 Novembre, & ceux du 19 & 24 Décembre 1777.


Voilà, mon cher Deſpras, copie des lettres que j’écrivis au journal de Paris, & copie des réponſes qu’on y fit.


LETTRE.


Meſſieurs,

J’Ai toujours penſé que quand on voulait ſe marier, on devait deſirer & rechercher dans la femme qu’on ſe deſtine, cette analogie de caractere ſi néceſſaire à tempérer l’amertume des maux qui accompagnent notre courte exiſtance, & que, ſans croire à cette idée des ames crées doubles, qui ſe cherchent ſans ceſſe, ſe trouvent rarement, mais dont l’heureuſe rencontre fait la ſuprême félicité ; il en eſt dont les rapports ſont auſſi immédiats entre eux, que cette ſimilitude dans les traits qu’on remarque quelquefois ſur deux différens viſages, & que de leur union doit réſulter le nec plus ultra du bonheur.

Affermi dans cette idée, & déterminé depuis un an à prendre femme, j’ai taché d’en découvrir une qui réunit l’objet de mes deſirs, eſpoir chimérique ! J’en ai trouvé de jolies, de laides, de ſottes, d’aimables, de précieuſes, de prudes, de coquettes, de dévotes, de bégueules, de galantes, de métaphyſiciennes même ; mais jamais aucune qui, en même temps, m’ait inſpiré & ait reſſenti pour moi ce trait ſimpatique dont la premiere entrevue décide, & qui fixe ſur le champ le cœur. Perſuadé cependant qu’il exiſte une mortelle qui, de toute éternité, eſt deſtinée à devenir ma compagne, & qu’elle deſire auſſi vivement que moi, que le haſard lui indique celui qu’elle doit rendre heureux, en faiſant elle-même ſon bonheur ; je vous prie, Meſſieurs, d’inſérer cette lettre dans votre premier journal, & afin qu’elle puiſſe mieux reconnaître ſi je ſuis cet objet, je vais tracer ici mon portrait : il ſera d’autant plus vrai, qu’étant caché derriere le rideau de l’anonyme, mon amour-propre n’aura point à ſouffrir des coups de pinceaux de la vérité.

Je ſuis d’extraction noble ; j’ai ſervi quelques années, je ſuis retiré depuis trois, & j’en ai vingt-ſix. Ma hauteur eſt de cinq pieds ſept pouces ; ma taille eſt ſvelte & bien priſe : mes cheveux ſont noirs, en grande quantité, & bien plantés ſur un front étroit, au bas duquel regnent deux ſourcils fort noirs & bien arqués. J’ai les yeux vifs, brillants, mais un peu enfoncés, le nez ni grand ni petit, & d’une aſſez jolie forme ; la bouche proportionnée, les levres tant ſoit peu groſſes, des dents fort blanches, un menton ordinaire, & beaucoup de barbe ; voilà l’individu. Mon cœur eſt tendre, ſenſible, compatiſſant ; j’ai le caractere vif, enjoué, liant ; l’eſprit… Oh ! pour celui là qu’on en juge par ce qu’on vient de lire. Je dirai ſeulement que je paſſe pour en avoir, ainſi que des connaiſſances ; mes talens ſe réduiſent à faire quelquefois des vers trouvés aſſez bons, & à jouer modeſtement la comédie. Mes paſſions ſont les Belles-Lettres & les chevaux.

Si quelque femme reconnait là celui qu’elle deſire, je la prie de me l’apprendre par la même voie dont je me ſers ; & alors je lui indiquerai les moyens de nous rapprocher ſans qu’elle puiſſe être compromiſe.

Je ſuis, &c.




Réponſe inſérée dans le journal du
19 Octobre.


IL y a bien long-temps, Monſieur, que je cherche ce que vous cherchez. Il m’eſt ſouvent venu dans l’eſprit de faire publiquement la même demande. Voilà déjà un commencement de ſimpathie que la convenance de nos goûts & de nos ſentimens ſemble juſtifier ; excepté le talent de vers que je n’ai point du tout ; mais bien au contraire une grande indifférance pour cette ſorte de paſſe temps ſur lequel Boileau, Rouſſeau, & Voltaire m’ont rendue très difficile. Je ne crois pas cependant que ce ſoit jamais une cauſe de divorce. Vous en ſerez quitte pour faire les votres incognito, & ne me les montrer qu’autant qu’ils ſeront du mérite de ces trois Auteurs.

Quant à la figure, je crois que je vous reſſemble beaucoup, & qu’il ſerait difficile de trouver plus de rapport entre deux êtres ; il n’y a que la date de nos extraits batiſtaires qui ne ſont préciſément pas les mêmes.

L’axe du monde en dérangeant l’équinoxe a un peu éloigné les jours de notre naiſſance ; mais c’eſt ſi peu de choſes en comparaiſon de l’éternité, que je ne penſe pas que vous vouliez rompre avec moi pour cette bagatelle. Je ſuis née en 1701 ; ce n’eſt pas ma faute, & malgré les charmes de la carrierre que j’ai parcouru, je déſirerais n’avoir que quinze ans pour vous être plus agréable. Vous me paraiſſez trop galant homme pour prendre garde à cette niaiſerie. Quand les goûts, les talens & les ſentimens ſont d’ailleurs ſi analogues.

J’ai reçu votre annonce à dix heures, il n’en eſt pas onze, & voilà ma réponſe. Puiſſe mon empreſſement être un mérite à vos yeux, & faire que je n’aie pas toujours à gémir des dates. Vous voyez, Monſieur, que je ſuis déjà jalouſe du nombre des rivales qui vont ſe déclarer, par mon empreſſement à les devancer.




Voici ma réponſe.


Madame, ou Mademoiſelle,


J’Aurais eu l’avantage de vous répondre par le journal d’aujourd’hui, ſi le ſort toujours jaloux de me perſécuter ne m’eût privé hier du plaiſir de vous lire. J’étais à la campagne d’où j’arrive à l’inſtant que quatre heures du ſoir ſonnent. Mon premier empreſſement, comme vous devez bien le préſumer, eſt de demander le journal, & vous ne doutez pas que la ſimpathie que vous avez déjà remarqué exiſter parmi nous, ne porte forcément mes regards ſur la page qui contient votre agréable réponſe. Elle a fait ſur moi la plus vive impreſſion, & j’oſerais vous aſſurer que vous êtes celle que je cherche, s’il n’y avait parmi nous d’autre différence que celle de mon goût à faire des vers & que la date de nos extraits de baptême. Je ne tiens pas à une niaiſerie pareille ; mais j’en ſoupçonne une trop conſidérable dans nos individus pour ne pas vous demander de plus amples éclairciſſemens.

Vous croyez me reſſembler beaucoup quant à la figure & moi, pardon de ma franchiſe, j’ai peur que l’axe du monde en dérangeant l’équinoxe, n’ait un peu altéré cette fraicheur que vous aviez, à coup ſûr, à l’âge où je ſuis. Je crains encore qu’il n’ait un peu ébranlé cette ſanté ferme qui eſt l’apanage de vingt-ſix ans ; je ne redoute rien tant que des malades. Envain m’aſſureriez vous qu’il y a quelques douzaines d’années que vous étiez à l’abri de mes alarmes ; je crains les efforts de mémoire que je ſerais obligé de faire pour me tranſporter à cette époque. J’aurais bien déſiré auſſi que vous euſſiez eu pour agréable de m’apprendre quelle eſt votre fortune, il eſt néceſſaire que je ſache ſi elle eſt à la mienne dans le même rapport que nos autres convenances. Quant à mon nom de baptême je me nomme Paul Eſprit ; a-t il quelque conformité avec le vôtre. Je ſuis avec des ſentimens pareils à ceux que vous avez pour moi, tout à vous.




Quatre jours après l’on m’écrivit par le même journal la lettre ci-jointe. Elle avoit pour titre :


Lettre au célibataire anonime.


LE public me paſſera, Monſieur, de préférer l’intérêt du bonheur de ma vie à celui de lui éviter un moment d’ennui. Il s’eſt amuſé de votre idée comme d’une plaiſanterie neuve : ma lettre ne lui en préſentera qu’une ſuite fatiguante, qu’il ne la liſe pas, mais vous, Monſieur, liſez là, c’eſt à vous, & non à lui que j’ai à faire. Je n’ai point adopté ſa maniere de juger ; votre propoſition m’a parue très-ſérieuſe, & j’y réponds de très-bonne foi.

Une rivale de 1701 eſt reſpectable, mais on ne craint pas tout ce que l’on reſpecte. Quand j’aurai mis mon portrait à côté du ſien vous jugerez ſi je dois la craindre.

Vous voulez vous marier pour goûter un bonheur pur ; & je ne veux un mari que pour le lui procurer. Mais le bonheur eſt comme ces couleurs fines & agréables qui exigent un fonds où elles puiſſent conſerver leur fraîcheur & leur éclat. Le fonds en morale eſt le caractere qui tient au cœur & à l’eſprit. Une ſeule réflexion me les a fait juger toutes deux en vous. C’eſt que lorſque vous avez voulu peindre votre cœur, vous n’avez rien emprunté de votre eſprit. Votre âge, votre figure, vos talens m’ont bien moins frappé que la ſimplicité touchante de ces mots. J’ai le cœur tendre, ſenſible, compatiſſant ; en les liſant je me ſuis attendrie, je me ſuis déterminée à vous répondre.

Enfin, Monſieur, le motif de ma démarche doit l’excuſer, & peut déjà ſervir à établir votre opinion ſur moi.

Quand vous dateriez de 1701 comme ma rivale, je ne ſais ſi les qualités de votre cœur ne l’auraient pas emporté dans le mien ſur ce défaut ; mais je ne veux pas que vous retourniez cet argument en ſa faveur ; ſi mon deſir s’accomplit, votre jeuneſſe me deviendra précieuſe, elle me laiſſera plus de temps à employer au ſoin de vous plaire, & au bonheur de vous aimer. Jugez mes ſentimens ſur ce que je viens de dire. Je vais vous parler d’objets moins importuns qui n’établiſſent pas la félicité, mais qui peuvent la perfectionner.

Ma famille eſt noble & bien alliée ; ma fortune eſt médiocre ; mais je ne joindrai pas à ma dot les fantaiſies du jour, où le dégoût de l’acheteur précede de bien des années les mémoires des marchands ; ce goût de parure qui épuiſe la bourſe des maris pour fixer les regards des amans ; cette paſſion pour les modes, qui eſt elle-même la plus folle des modes ; cette ardeur de ſe montrer dont l’effet le moins funeſte eſt pour les autres l’ennui de vous voir. L’amour du jeu qui eſt un ridicule à vingt ans, une habitude à trente, une phrénéſie à quarante, & toute la vie une cauſe de dérangement dans la fortune & dans la ſanté. Je ménagerai l’une & l’autre par ma conduite, & je ne me croirai malade que lorſque je ſerai jugée telle, non par mon Médecin, mais par le vôtre.

Quant à ma figure, oubliez que c’eſt moi qui parle mieux que je n’ai oublié ce que j’en ai entendu dire.

On prétend que je reſſemble en beau à Mademoiſelle Du Thé[1] ; mais j’ai depuis peu, quinze ans qu’elle a depuis long-temps ; ma taille eſt haute & bien priſe. Elle s’arrête entre l’élégance qui décore la maigreur & l’embonpoint qui annonce la force. Ma peau eſt très-blanche ; des grands yeux d’un bleu foncé, des ſourcils & des longues paupieres noires, une bouche vermeille, de belles dents, un joli nez, des joues pleines & coloriées, un menton arrondi, des cheveux bien plantés ; voilà le viſage qui deſire trouver grace devant vous. Je ſuis blonde, & vous êtes brun, d’où il réſulte que nos enfans ſeront châtains, ce qui ne laiſſe pas d’avoir ſon agrément

Mes défauts ſont un peu de coquetterie ; mais elle conſiſte plutôt dans le deſir de plaire, que dans celui d’être aimée ; car ce défaut eſt corrigé & maintenu dans ſes effets par une fierté ſévere qui me fera toujours diſtinguer les hommages qui peuvent me flatter des tributs intéreſſés qui doivent m’offenſer. Un peu trop d’indifférence & de langueur, plus de ſolidité & de réflexions que mon âge n’en exige. Voilà tes traits qu’il faudra adoucir ou effacer dans le tableau ; ce ſera votre ouvrage.

Si vous me voulez, adreſſez-vous, s’il vous plaît, à M. de ..... mon couſin, rue des .... fauxbourg St. .... qui en parlera à M. de ... mon papa, qui en parlera à maman, qui m’en parlera avant que vous m’en parliez vous-même à la grille de mon couvent.


J’ai l’honneur d’être, &c. ***




Réponſe.


J’Ai lu votre lettre, charmante anonime, & je dois vous rendre compte de l’impreſſion qu’a fait ſur moi le portrait que vous y avez, tracé ; il efface tout ce qui pourait le montrer à mes yeux, & il n’y a que vous qui puiſſiez juſtifier les ſentimens que vous avez fait naître.

Vous ne voulez un mari que pour lui procurer un bonheur pur ; cet excès de délicateſſe ajoute encore à mon empreſſement ; il développe cet attrait ſympathique qui eſt entre nous ; il eſt pour moi la preuve irrévocable que vous êtes cet être inconnu dont l’exiſtance doit être unie à la mienne.

Comment ne ſerais-je pas heureux lorſque vous prendriez tant de ſoins pour que je le fuſſe ? Chacun a ſa maniere de goûter le bonheur ; mais ayant tous deux la même, celui que vous me procureriez ſerait reverſible ſur vous. Mon imagination me peint, d’après ces idées, le ménage le plus aimable, & malgré cette coquetterie, dont vous me menacez, je brûle de vous appartenir.

Vous m’annoncez un peu d’indifférence & de langueur, & vous mettez, avec raiſon, ces deux choſes au nombre des défauts que vous vous reprochez. L’indifférence devrait être défendue aux belles, comme la vanité aux dévotes ; elle ternit l’éclat de la beauté, & diminue ſa puiſſance ; quant à la langueur, je me chargerai volontiers de cette cure ; & ſi la vanité ne m’abuſe pas, j’oſe croire que je vous en guérirai.

La réponſe de votre rivale de 1701, à ma propoſition de mariage, m’a montré, auſſi bien qu’à vous, que le public n’avait vu ma demande que comme une de ces plaiſanteries qui ſervent d’aliment à ſes plaiſirs ; Pour moi, je deſirerais vous convaincre de la ſincérité de ma propoſition, de la réalité de mon exiſtance ; & du deſir que j’ai de trouver en vous le portrait moral & phyſique que vous m’avez offert.

Vous me parlez de la médiocrité de votre fortune, que m’importe-t-elle ? Vous n’en avez pas beſoin, & pour vous tranquilliſer ſur l’eſpece de crainte que vous pouriez avoir que nous nous reſſemblaſſions, à cet égard, le ſeul peut-être dans lequel il importe que nous différions, je vous déclare que la mienne peut ſuffire à tous deux, & que l’amour poura, d’accord avec mes goûts, vous offrir de quoi ſatisfaire tous les vôtres.

D’après cela ſimplifiez votre adreſſe, diminuez le nombre des perſonnages que je dois intercéder pour arriver juſques à vous. Plus d’obſtacle le plus difficile eſt franchi ; nos cœurs s’accordent, nos goûts ſont les mêmes ; tout ce qui pourait retarder l’inſtant de vous voir eſt un ſupplice. Vous connaiſſez ma ſincérité, je me ſuis montré tel que j’étais, & je n’ai plus d’autre deſir que de vous aſſurer de vive voix qu’aucune femme n’a jamais eu ſur mon cœur les droits que vous y avez acquis.




Ne recevant aucune réponſe à la lettre que tu viens de lire, mon cher Deſpras, & voulant donner une ſuite à cette plaiſanterie, voici ce que peu de temps après j’écrivis.


Aux rédacteurs du journal de Paris.


VOus avez bien voulu, Meſſieurs, inſérer, dans votre journal numéro 291, une lettre que j’ai eu l’avantage de vous écrire, & dans laquelle j’ai peint fidelement ma perſonne, mes goûts, mes paſſions, & ma demande au ſujet d’une compagne. Comme je n’ai point vu réaliſer mes eſpérances, que mon penchant pour le mariage n’eſt point éteint, & que, vraiſemblablement, les années s’accumuleraient en foule ſur ma tête, avant qu’elle fût ornée du joug de l’hymenée, ſi j’en attendais l’accompliſſement avec ſécurité ; j’ai pris le parti de recevoir une femme des mains du haſard, à l’exemple de tant d’honnêtes gens qui n’ont pas eu lieu de s’en repentir ; & pour cela, j’ai imaginé de me mettre en loterie. Voici mon projet ; je vous prie de le rendre public.

„ La loterie ſera compoſée de 50 mille billets, & chaque billet coûtera ſix livres ; ce qui fera une ſomme de trois cens mille livres qui ſera diviſée en deux portions égales, dont on va voir la deſtination. Il n’y aura qu’un lot gagnant, & ce lot ſera moi, c’eſt-à-dire, un mari avec cent mille écus, ou point de mari, mais 150 mille livres. “

„ Celle à qui tombera le billet favori, aura le privilège de m’épouſer ; pourvu toutefois qu’il n’y ait rien de vil dans ſa naiſſance, ſa profeſſion, ſes mœurs. Je ne m’attache qu’à la vertu & à l’honnêteté ; je les fête partout où je les trouve, & ma ſatisfaction ſerait extrême de pouvoir leur procurer une ſorte d’opulence, & de leur être redevable de ma félicité. Je reconnaîtrai, par contrat de mariage, une dot de 150 mille livres. Mais s’il arrivait que la perſonne favoriſée du ſort ne me trouvât nullement à ſon gré, mon intention n’étant point d’augmenter le nombre des mariages mal aſſortis, elle ſera libre de ne point unir ſa deſtinée à la mienne, & alors elle n’aura qu’une des deux portions des 300 mille livres. “

„ Les femmes étrangeres auront le même privilège que les nationales, & ſeront ſoumiſes aux mêmes conditions. “

L’on voit aiſément les avantages de cette loterie, elle en offre de réels. Celui d’apporter une dot conſidérable à la beauté ſans fortune, ou d’enrichir celle dont la laideur fait fuir tous les partis qui ſe rapprochent à l’aſpect de l’or, comme le fer à celui de l’aiman. Quel eſt le pere de famille qui ne ſacrifie pas avec plaiſir ſix francs, dans l’eſpoir d’établir avantageuſement une fille chérie ?




  1. Mademoiſelle Du Thé eſt une de ces femmes charmantes que leur penchant dévoue au ſervice de la patrie ſous les étendarts de la volupté. Elle a eu en France autant de célébrité & d’adorateurs, que Laïs en eût parmi les amateurs de Corinthe.