L’État juif/Introduction

Texte établi par Baruch Hagani, Lipschutz (p. -30).


INTRODUCTION

PAR
BARUCH HAGANI




M. Lipschutz, le libraire bien connu, qui est la Providence de tous ceux qui, en France, sont préoccupés, à des titres divers, par la question juive, a eu l’heureuse idée de rééditer l’État Juif de Théodore Herzl, le fondateur du sionisme politique.

On parle beaucoup en France, depuis quelque temps, de Herzl et du sionisme, mais rares sont encore ceux qui, dans le grand public, sont à même de se renseigner sur ce mouvement par une documentation de première main. La littérature sioniste en langue française est très pauvre et l’État Juif, qui parut presque simultanément en allemand, en anglais et en français[1], n’a pour ainsi dire guère été réimprimé depuis dans cette dernière langue[2], alors qu’il a eu de nombreuses éditions dans les deux autres.

C’est cependant à Paris, où il était alors correspondant de la Neue Freie Presse, que Herzl conçut et écrivit cet opuscule dont la parution marque une date si importante dans l’histoire du sionisme et par conséquent dans l’histoire du judaïsme contemporain.

Fils unique de parents aisés qui jamais ne le contrarièrent dans le moindre de ses goûts, vivant de la vie élégante et facile qui était alors celle de la capitale autrichienne, d’une séduction physique et morale telle qu’elle ne laissait indifférents ni les hommes les plus fiers, ni les femmes les moins sensibles, Herzl avait adopté sans effort la philosophie courante de son époque. Il écrivit des poésies où l’influence de Musset était relevée par celle de Heine, des feuilletons ou beaucoup de scepticisme se mêlait à une sentimentalité à fleur d’âme, des pièces de théâtre, où « l’esprit parisien » se combinait agréablement avec la « gemüthlichkeit » viennoise. Son rêve le plus audacieux se haussait jusqu’à celui de devenir l’amuseur public et grassement rétribué de cette insouciante bourgeoisie d’avant-guerre qui faisait la loi dans les capitales occidentales. Il n’avait oublié qu’une chose : c’est qu’il appartenait à un peuple tragique, dont la plus minime partie seulement avait à peine conquis sa place au soleil et que, dans l’ombre des boutiques, des sacristies et des bureaux de presse, on s’apprêtait à ramasser les calomnies destinées à la lui ravir. La grandeur de Herzl est précisément d’avoir saisi dans toute sa profondeur la signification des évènements qui se préparaient et d’en avoir pris virilement son parti. Le jour où, après mûres réflexions, il fut convaincu qu’il faisait fausse toute et que décidément la vie, pour un Juif de sa trempe, ne pouvait décemment se présenter sous les espèces d’une comédie amusante, il dépouilla résolument sa défroque de clown et, au grand ébahissement de ceux qui croyaient le mieux le connaître, il fit subitement figure de prophète…

« L’État Juif, essai d’une solution moderne de la question juive », fut écrit dans les quelques mois qui précédèrent le retour de Herzl à Vienne[3], où il venait d’être nommé directeur littéraire de son journal, dans une véritable fièvre de création. Il y songeait la nuit, le jour, au milieu des occupations les plus diverses, à la Chambre, à l’Opéra, au bois de Boulogne, au Grand Prix, et, dès qu’il le pouvait, il jetait sur le papier des notes, de brèves indications, des bouts de phrases et des rudiments d’idées, sans s’inquiéter de leur forme ni de leur valeur, afin de pouvoir poursuivre ses méditations, ne pas interrompre le fil de sa pensée. « Je ne me souviens pas, dit-il, avoir jamais rien écrit dans un tel état d’exaltation… Heine raconte qu’il entendait sur sa tête le battement d’ailes d’un aigle lorsqu’il composait certains de ses vers. Il me semblait aussi entendre au-dessus de moi quelque chose d’assez semblable à un frémissement. » L’Etat Juif, cependant, ne se ressent nullement de l’exaltation dans lequel il a été composé. Le livre est écrit dans un langage sobre, nerveux, sans trace aucune de mysticisme ni de déclamation. Il ne cherche ni à apitoyer les lecteurs sur la situation présente des Juifs ni à les enthousiasmer par un tableau idyllique de leur sort futur. « C’est presque une affaire qu’il leur soumet » remarque quelqu’un…

L’opuscule pourrait naturellement se diviser en deux parties d’inégale longueur : dans la première, qui sert d’introduction, l’auteur trace une esquisse rapide, mais combien pénétrante et vigoureuse, de l’état présent de la question juive ; dans la seconde, qui forme le corps de l’ouvrage, il développe, avec force détails, la solution qu’il préconise. Dans la première, il démontre la nécessité pour les Juifs de reconstituer leur nationalité ; dans la seconde, il indique les voies et moyens propres à atteindre ce but.

« La question juive existe, dit Herzl, il serait puéril de le nier. Elle existe partout où les Juifs vivent en nombre tant soit peu sensible. Là où elle n’existe pas, elle est importée par les Juifs qui émigrent. Nous nous dirigeons naturellement vers les pays où l’on ne nous persécute pas, mais notre apparition provoque la persécution. »

Pour résoudre cette question, deux moyens ont été, jusqu’ici, empiriquement employés : le premier est l’antisémitisme, le second l’émancipation. Tous deux sont inefficaces. Par l’antisémitisme, on ne fait que renforcer le particularisme des Juifs, réveiller leur conscience ethnique ; par l’émancipation, on donne libre jeu à leurs facultés natives, on exagère l’anomalie de leur situation économique. La concurrence sociale s’exerçant alors à leur avantage dans certaines branches de l’activité humaine (commerce, finances, carrières libérales) provoque à nouveau l’antisémitisme. C’est un cercle vicieux dont il est impossible de sortir, même par la tangente de l’union mixte, seule condition d’une assimilation véritable. Qui ne voit en effet que, pour que le mariage mixte se généralisât, pour que le vieux préjugé contre les Juifs fût surmonté, il leur faudrait acquérir au préalable une telle puissance sociale qu’elle équivaudrait à leur domination économique : « Et si la puissance actuelle des Juifs soulève de tels cris de rage et de désespoir, à quels transports ne faudrait-il pas s’attendre à la suite d’un nouvel accroissement de cette puissance ! »

L’antisémitisme, d’ailleurs, est infiniment condamné à cette rage impuissante. Non seulement l’ennemi ne viendra pas à bout de nous par la persécution, mais il lui est impossible, dans l’état actuel des choses, d’entreprendre contre nous rien qui nous atteigne réellement. Enlever aux Juifs l’égalité des droits, là ou elle existe, cela les précipiterait tous, riches ou pauvres, dans les partis révolutionnaires. S’attaquer à leurs richesses ? Comment le faire sans provoquer de graves crises économiques qui ne se borneraient nullement aux Juifs, leurs premières victimes ? Quant à attendre au contraire la solution de la question juive des progrès de la tolérance et de la bonté parmi les hommes, c’est là un vain espoir dont les faits ont mille fois montré l’inanité, « un pur radotage sentimental ».

Telle est la question qui, depuis cent ans, fait le désespoir de tous les peuples civilisés. C’est un « vestige du moyen âge » dont, avec la meilleure volonté du monde, ils ne peuvent se débarrasser.

Ils le pourraient cependant, en plaçant la question sur son véritable terrain, qui est le terrain politique international.

« La question juive n’est ni une question économique, ni une question religieuse, quoiqu’elle prenne tour à tour les couleurs de l’une et de l’autre. C’est une question nationale et pour la résoudre il nous faut, avant tout, en faire une question mondiale, et la poser ainsi devant les grandes puissances. »

L’oppression a fait de nous un groupe historique reconnaissable à son homogénéité. Que nous le voulions ou non, nous sommes devenus un peuple, « un peuple un ». Que l’on donne à ce peuple la souveraineté d’un territoire déterminé, en rapport avec ses légitimes besoins, et la question juive sera résolue. Sans doute, quelques tentatives ont été faites en ce sens et semblent avoir échoué. C’est que ces tentatives étaient trop mesquines, leur point de départ trop précaire ; c’est que les hommes qui les dirigeaient n’ont pas su faire appel aux sentiments profonds des masses juives, ont méconnu leurs besoins essentiels.

« Personne au monde n’est assez puissant ni assez riche pour transporter un peuple d’un lieu à un autre. Seule une idée est capable de le faire.

« L’idée de l’État juif a sans doute un pareil pouvoir. Dans la longue nuit de leur histoire, les Juifs n’ont cessé de rêver ce rêve royal : L’an prochain à Jérusalem ! Tel est notre vieux mot. Il s’agit maintenant de montrer que cet espoir peut se transformer en une splendide réalité. »

Que de nouveaux États puissent se former, c’est ce que nous ne saurions ignorer. Des colonies se détachent de leur mère-patrie, des vassaux s’arrachent à leur suzerain, des territoires nouvellement ouverts se constituent aussitôt en États libres. Le peuple juif, il est vrai, n’a pas encore de territoire qui lui soit propre. Mais ce ne sont pas les étendues territoriales qui constituent l’État, ce sont les hommes réunis par une souveraineté. Le peuple est la base personnelle de l’État, le pays la base matérielle, et, de ces deux bases, la base personnelle est la plus importante. S’il faut d’ailleurs fonder en droit le nouvel État Juif, le vieux code romain ne nous en fournit-il pas la possibilité ? N’a-t-il pas institué la Negotiorum gestio qui nous montre comment on peut sauver les affaires d’un homme absent ou empêché ? La Negotiorum gestio donne à chacun le droit d’intervenir, de prendre par pitié, par amitié, la charge des biens d’auirui quand ils sont en danger. Il le fait de son propre chef, sans mandat, en vertu d’une nécessité supérieure. Les Juifs, dispersés sur la surface de la terre, incapables de s’occuper eux-mêmes de leurs affaires politiques, sont ce propriétaire absent ou empêché ! Il leur faut un gestor.

Ce gestor ne sera pas un seul individu, mais une personne morale, appelons-la Society of Jews parce que c’est probablement dans la sphère des Juifs anglais qu’elle se constituera et qu’il lui faudra, à ses débuts, la protection d’une grande puissance résolument philosémite. Cette institution, qui puisera son autorité dans la valeur morale de ses membres et dans la libre adhésion des Juifs du monde entier, sera reconnue par les gouvernements comme puissance politique constituante.

Aidée par eux, elle commencera par s’assurer, sur la base du droit international, la souveraineté d’une étendue de territoire. Faudra-t-il préférer la Palestine ou l’Argentine ? La Société prendra ce qu’on lui donnera, tout en tenant compte des manifestations de l’opinion juive à cet égard. L’Argentine est un pays très fertile et peu peuplé, mais mille liens historiques nous rattachent à la Palestine.

« Si Sa Majesté le Sultan nous cédait la Palestine, nous pourrions nous faire forts de régler complètement les finances de la Turquie… Nous formerions un État neutre, en rapports constants avec l’Europe qui garantirait notre existence… En ce qui concerne les Lieux Saints de la chrétienté, on pourrait trouver une forme d’exterritorialité qui sauvegarderait tous les intérêts. Nous formerions la garde d’honneur autour des Saints Lieux et garantirions de notre existence l’accomplissement de ce devoir. Cette garde d’honneur serait pour nous le grand symbole de la solution de la question juive après dix-huit siècles de cruelles souffrances. »

Une fois le territoire obtenu, la Society of Jews aurait à s’occuper d’organiser, d’une part l’émigration des Juifs, d’autre part la prise de possession de ce territoire. A cet effet, elle déléguerait une partie de ses pouvoirs à une nouvelle institution, la Jewish Company, personne juridique également placée sous la protection des lois anglaises, qui aurait pour mission de liquider les intérêts matériels des émigrants et de jeter dans le nouveau pays les bases de relations économiques normales et scientifiques. Cette nouvelle institution serait conçue sur le modèle des grandes compagnies territoriales. Ce serait une société par actions au capital de un milliard de francs, par exemple, fondée par un consortium de financiers ou, à défaut, par souscription publique. En se substituant aux particuliers dans le transfert de leurs biens immeubles, elle serait à même d’assurer à ses actionnaires des bénéfices notables ; mais surtout il lui serait possible d’agir lentement, avec prudence, et d’éviter ainsi les crises économiques inséparables d’un exode désordonné. Elle aurait également à cœur de faciliter peu à peu aux non-Juifs la récupération des positions évacuées par les Juifs. L’exode lui-même ne serait ni brutal ni obligatoire. « Ne s’en iront que ceux qui sont sûrs d’améliorer par là leur situation économique. D’abord les désespérés, ensuite les pauvres, ensuite les gens aisés, enfin les riches. »

A la Jewish Company, surveillée par la Society of Jews, incomberait également la charge d’organiser le travail des premiers arrivants qui seraient probablement dans le plus grand dénuement. Elle adopterait la pratique du truk System, bien que l’auteur la réprouve en principe. Mais il la croit nécessaire dans les débuts de la colonisation. La journée de travail serait limitée à sept heures, mais chaque ouvrier pourrait poursuivre son labeur pendant trois heures supplémentaires, qui seraient alors rétribuées, car il faut développer le goût de l’épargne chez les nouveaux arrivants. L’organisation du travail serait toute militaire avec des grades, de l’avancement et des retraites. Les mendiants ne seraient pas tolérés ; quiconque ne voudrait pas travailler en liberté serait mis dans une maison de travail. Les travaux pénibles seraient interdits aux femmes. Les maisons ouvrières ne ressembleraient pas à des casernes, elles seraient confortables et plaisantes.

D’après un plan préalablement dressé, ces pionniers de la colonisation juive construiraient des chemins de fer, des ponts, des routes, établiraient des télégraphes, rectifieraient des rivières. « Leur travail produirait la circulation des richesses, la circulation des marchés, et les marchés attireraient de nouveaux colons. » Chacun viendrait volontairement à ses risques et périls, mais les émigrants auraient intérêt et plaisir à venir par groupes de familles, d’amis, de concitoyens. Chaque groupe d’émigrants aurait à sa tête un rabbin ; les organisateurs devraient apporter tous leurs soins à ne pas jeter le trouble dans les consciences, ni même dans les habitudes, si minimes soient-elles.

Lorsque le noyau du futur État serait suffisamment consistant, la Society of Jews devrait s’occuper d’élaborer une constitution.

« Je tiens la Monarchie démocratique ou la République aristocratique pour les meilleures formes de l’État. Il faudra éviter avec soin la démagogie, les excès du parlementarisme et l’intrusion de la vilaine catégorie de politiciens professionnels. »

La direction politique doit venir d’en haut. Cependant, dans l’État juif, personne ne doit être asservi. Chaque Juif pourra et voudra s’élever…

« C’est pourquoi je pense à une République aristocratique… Mainte institution de Venise se présente à mon souvenir… Aurons-nous une théocratie ? Non, la croyance nous a réunis, mais la science nous libère. »

Les prêtres resteraient au temple et les soldats à la caserne. Car il y aurait des soldats, c’est-à-dire une armée de métier indispensable pour maintenir l’ordre à l’intérieur et à l’extérieur. Chacun serait libre de ses croyances et de ses opinions, chacun garderait sa langue qui est « la chère patrie de sa pensée. » Enfin les étrangers qui viendraient s’établir dans l’État juif jouiraient de l’égalité des droits.

En Europe, cependant, une ère de prospérité s’ouvrirait pour les pays délaissés, car, comme nous l’avons vu, il se produirait une immigration interne des citoyens chrétiens qui réoccuperaient les positions abandonnées par les Juifs, et le nouvel État, d’autre part, constituerait pour ces pays un important débouché économique. Il serait une nouvelle conquête sur la barbarie, un triomphe de plus à l’actif de la civilisation.

Le projet qui vient d’être exposé n’est ni une utopie, ni un plan définitif d’organisation. Si l’auteur, tout en restant sobre de détails pittoresques, a dû minutieusement exposer certains ressorts du mouvement qu’il préconise, c’est précisément pour montrer qu’il croit fermement à sa possibilité : « Les Juifs qui le voudront auront leur État, et ils l’auront mérité. »

Telle est la substance de l’État Juif. Il n’apportait au sionisme rien de théoriquement essentiel. C’est notre avis et Herzl lui-même qui, jusque-là, avait vécu absolument à l’écart des milieux juifs et ignorait absolument qu’il avait eu des précurseurs, le reconnut plus tard. « Peut-être, écrivit-il, n’aurais-je pas osé publier mon livre si j’avais connu les travaux plus importants de l’Allemand Hess et du Russe Pinsker. » Sans parler de Moses Hess, venu trop tôt et dont le livre était encore trop imprégné, aux yeux de certains, de sentimentalité messianique, Pinsker, en effet, avait analysé avec une vigueur et une pénétration au moins égales à celles de Herzl la « psychose » antisémitique. Nathan Birnbaum avait posé, trois ans avant Herzl, tous les postulats du sionisme politique avec une clarté telle que le programme de Bâle semble être la codification pure et simple de sa brochure. Par contre, les idées les plus originales de Herzl en matière de droit public et de colonisation, le gestor, la charte, la transplantation en masse, se sont montrées irréalisables... Mais la grandeur de Herzl est d’un autre ordre et dépasse infiniment toutes les formules politiques et tactiques. Il a apporté au sionisme ce que ni Hess, ni Pinsker, ni Birnbaum ne pouvaient lui donner : le facteur personnel, la foi communicative, la suggestion féconde. Pour saisir sur le vif le secret de cette influence, pour ainsi dire magnétique, exercée par Herzl avant même qu’il ne se fût jeté dans la bataille sioniste, et ne lui ait imprimé une allure décisive, il faut lire une lettre exquise qu’Arthur Schnitzler, le dramaturge et romancier autrichien bien connu, qui fut le condisciple de Herzl à l’Université de Vienne, lui adressa vers 1892, et l’on reconnaîtra que Herzl était de toute éternité prédestiné à devenir un « conducteur d’hommes[4] ».

« Il présentait en quelque sorte dans sa personne l’image même de son peuple », a écrit Graetz en parlant de Moses Mendelssohn. Petit, contrefait, souffreteux, timide, bégayant, circonspect, Mendelssohn, en effet, évoque parfaitement en notre esprit l’image du peuple juif entr’ouvrant peureusement la porte du ghetto médiéval. Un siècle se passe. A peine le soleil de la liberté a-t-il réchauffé les membres engourdis du peuple éternel, voici que sa taille se redresse, que son regard reprend de l’assurance, que son œil fixe à nouveau l’avenir. Ces vertus passives, monacales, qui faisaient croire à Moses Mendelssohn que son peuple n’aurait peut-être jamais l’énergie nécessaire pour entreprendre la résurrection de sa patrie ancestrale, se muent en vertus viriles, agissantes. Et c’est Théodore Herzl qui, désormais, apparaît comme l’image même de ce peuple... la radieuse image qui depuis trente ans fait rêver nos adolescents et leur insuffle le courage nécessaire à l’accomplissement des grands desseins.

BARUCH HAGANI.
  1. La version française parut d’abord dans la Nouvelle Revue Française Internationale (numéros de décembre 1896 et de janvier 1897) que dirigeait Mme Lœtitia de Rute. Il en a été fait un tirage à part avec pagination spéciale. Ce tirage est épuisé depuis longtemps.
      Par un sentiment de piété que nos lecteurs comprendront, nous avons respecté, malgré ses imperfections grammaticales, la langue de cette version, qui est, sans doute aucun, celle que Herzl fit lui-même, ou qu’il fit faire sous ses yeux.
  2. Une seconde édition, également épuisée aujourd’hui, a été faite en 1923 par les soins du journal Pro Israël de Salonique.
  3. Mi-juillet 1895.
  4. Voir Léon Kellner. Theodor Herzl’s Lehrjahre. R. Lôwit Verlag, Wien-Leipzig, 1920, p. 108.