L’Église chrétienne (Renan)/Appendice I. Jérusalem a-t-elle été assiégée

Calmann Lévy (p. 541-553).


APPENDICES


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I


JÉRUSALEM A-T-ELLE ÉTÉ ASSIÉGÉE ET DÉTRUITE UNE TROISIÈME FOIS SOUS ADRIEN ?


On admet assez généralement que la guerre juive sous Adrien entraîna un siège et une dernière destruction de Jérusalem. Un si grand nombre de textes présentent ce sens, qu’il semble au premier coup d’œil téméraire de révoquer le fait en doute. Cependant, les premiers critiques qui réfléchirent, Scaliger, Henri de Valois, le P. Pagi, aperçurent les difficultés d’une pareille assertion et la rejetèrent.

Et d’abord qu’est-ce qu’Adrien aurait assiégé et détruit ? La démolition de Jérusalem par Titus fut complète[1], surtout quant aux ouvrages militaires. En admettant qu’une population de quelques milliers d’âmes ait encore pu se loger dans les ruines que laissa le vainqueur de 70, il est clair en tout cas, que ce tas de ruines était incapable de supporter un siège. En admettant également que, de Titus à Adrien, quelques timides essais de restauration juive se soient produits, malgré la Legio Xª Fretensis, qui campait sur les ruines, on ne saurait supposer que ces essais aient été jusqu’à donner à la place une importance militaire quelconque.

Il est très-vrai que beaucoup de savants, à l’opinion desquels nous nous rangeons, pensent que la restauration de Jérusalem, sous le nom d’Ælia Capitolina, commença dès l’an 122 à peu près. Ce n’est guère aux adversaires de notre thèse à faire valoir cet argument, puisque presque tous admettent qu’Ælia Capitolina ne commença à être bâtie qu’après la dernière destruction de Jérusalem par Adrien. Mais n’importe. Si, comme nous le croyons, Ælia Capitolina avait environ dix ans d’existence lorsqu’éclata la révolte de Bar-Coziba, vers 133, comment concevoir que les Romains aient eu besoin de la prendre ? Ælia ne devait pas encore avoir de murs capables de soutenir un siège. Comment d’ailleurs supposer que la Legio Xª Fretensis ait quitté ses positions, en sachant qu’elle serait obligée de les reconquérir ? On dira peut-être que pareille chose eut lieu sous Néron, quand Gessius Florus abandonna Jérusalem ; mais la situation était toute différente. Gessius Florus se trouvait au milieu d’une grande ville en révolution. La Legio Xª Fretensis eût été au milieu d’une population de vétérans et de colons[2], tous favorables à la cause romaine. Sa retraite ne s’expliquerait en aucune façon, et le siège qui aurait suivi eût été un siège en quelque sorte sans objet.

Quand on examine les textes, trop rares, qui sont relatifs à la guerre d’Adrien, on arrive à faire une distinction capitale. Les textes vraiment historiques, non seulement ne parlent pas d’une prise et d’une destruction de Jérusalem, mais, par la façon dont ils sont conçus, ils excluent un tel événement. Les textes oratoires et apologétiques, au contraire, où la seconde révolte des Juifs est rapportée, non ad narrandum, sed ad probandum, pour servir aux raisonnements et aux déclamations du prédicateur ou du polémiste, impliquent tous que les choses se sont passées sous Adrien comme elles se passèrent sous Titus. Il est clair que c’est la première série de textes qui mérite la préférence. La critique a renoncé depuis longtemps à tirer la précision de documents conçus dans un style dont l’essence est d’être inexact.

Les textes historiques se réduisent malheureusement à deux, dans la question qui nous occupe ; mais tous deux sont excellents. C’est d’abord le récit de Dion Cassius[3] qui paraît n’avoir pas été ici abrégé par Xiphilin ; c’est en second lieu celui d’Eusèbe, qui copie Ariston de Pella, écrivain contemporain des événements et vivant très-près du théâtre de la guerre[4]. Ces deux récits sont bien concordants entre eux. Ils ne disent pas un mot d’un siège ni d’une destruction de Jérusalem. Or un lecteur attentif des deux récits ne peut admettre qu’un tel fait eût passé inaperçu. Dion Cassius est très-détaillé ; il sait que ce fut la construction d’Ælia Capitolina qui donna occasion à la révolte ; il donne très-bien le caractère de la guerre, qui fut d’être une guerre de petites villes, de bourgs fortifiés, de travaux souterrains, ou guerre rurale, s’il est permis de s’exprimer ainsi ; il insiste sur des faits aussi secondaires que la ruine du prétendu tombeau de Salomon. Comment est-il possible qu’il eût négligé de parler de la catastrophe de la ville principale ?

L’omission de tout détail sur Jérusalem se conçoit moins encore dans le récit d’Eusèbe ou plutôt d’Ariston de Pella. Le gros événement de la guerre pour Eusèbe, c’est le siège de Béther, « ville voisine de Jérusalem » ; de Jérusalem pas un mot[5]. Il est bien vrai que le chapitre de l’Histoire ecclésiastique relatif à cet événement a pour titre : Ἡ κατὰ Ἀδριανὸν ὑστάτη Ἰουδαίων πολιορκία[6], comme le chapitre relatif à la guerre de Vespasien et de Titus a pour titre (l. III, c. v) : Περὶ τῆς μετὰ τὸν Χριστὸν ὑστάτης Ἰουδαίων πολιορκίας ; mais le mot πολιορκία s’applique bien à l’ensemble de la campagne de Julius Severus, qui consista en sièges de petites villes. Au § 3 du chapitre relatif à la guerre d’Adrien, le mot πολιορκία est employé pour désigner les opérations de la prise de Béther.

Dans sa Chronique, Eusèbe suit le même système[7]. Dans sa Démonstration évangélique[8] et dans sa Théophanie[9], au contraire, où il vise à l’effet, et où il n’est plus soutenu par les propres termes d’Ariston de Pella, il se laisse entraîner à l’assimilation qui a égaré presque toute la tradition juive et chrétienne. Il se figure les événements de l’an 135 sur le modèle des événements de l’an 70, et il parle d’Adrien comme ayant contribué avec Titus à l’accomplissement des prophéties sur l’anéantissement de Jérusalem. Cette double destruction a pour lui l’avantage d’accomplir un passage de Zacharie[10], et de fournir une base à la conception qu’on se faisait d’une Église de Jérusalem continue de Titus à Adrien[11].

Saint Jérôme présente la même contradiction. Dans sa Chronique, calquée sur celle d’Eusèbe, il suit Eusèbe historien. Puis il oublie cette solide base, et parle, comme tous les Pères orateurs, du siège et de la destruction de Jérusalem sous Adrien[12]. Tertullien[13], saint Jean Chrysostome[14] s’expriment de même. On sait combien il est dangereux d’introduire dans l’histoire ces phrases vagues, familières aux prédicateurs et aux apologistes de tous les temps.

Encore moins faut-il se préoccuper des passages talmudiques où la même assertion se rencontre[15], mêlée à des monstruosités historiques qui enlèvent toute valeur auxdits passages[16]. Dans le Talmud, la confusion de la guerre de Titus et de celle qui eut lieu sous Adrien est perpétuelle. La description de Béther est calquée sur celle de Jérusalem ; la durée du siège est la même[17]. N’est-ce pas la preuve qu’on n’avait pas de souvenirs distincts du nouveau siège de Jérusalem, par la bonne raison qu’il n’avait pas existé ? Quand la légende eut créé ce siège par une sorte de travail a priori, on fit ce qu’on put a posteriori pour lui donner dans l’histoire une base qu’il n’avait pas. Naturellement, c’est sur le premier siège qu’on se rabattit pour cela. Cette confusion a été le piège où toute l’histoire populaire des catastrophes juives s’est laissé prendre. Comment préférer de pareilles bévues aux fortes inductions que l’on tire des seuls témoignages historiques que nous ayons dans la question, Dion Cassius et Ariston de Pella ?

Deux objections graves me restent à résoudre. Seules, elles font planer des doutes sur la thèse que je soutiens.

La première est tirée d’un passage d’Appien[18]. Cet historien, énumérant les destructions successives qu’ont subies les murs de Jérusalem, place l’une après l’autre et sur la même ligne la destruction de Titus et celle d’Adrien, « qui eut lieu de son temps » (ἐπ’ ἐμοῦ). Le passage d’Appien renferme en tout cas une forte inexactitude ; il suppose que Jérusalem avait des murs sous Adrien. Appien a l’air de croire que les Juifs, après Titus, relevèrent leur ville et la fortifièrent. Son ignorance sur ce point montre qu’il n’est guidé dans le rapprochement susdit que par la grossière assimilation qui a trompé tout le monde. Les difficultés qu’avait présentées la campagne, les nombreuses πολιορκίαι qui l’avaient remplie, expliquent que même un contemporain, qui n’avait pas été témoin des faits[19], ait pu commettre une pareille erreur.

Plus grave assurément est l’objection tirée de la numismatique. Il n’est pas douteux que les Juifs, durant la révolte, n’aient battu ou surfrappé des monnaies. Une telle opération semble au premier coup d’œil n’avoir pu se faire qu’à Jérusalem. Les types de ces monnaies conduisent à la même idée. La légende est le plus souvent לחרות ירושלם « de la liberté de Jérusalem ». Sur quelques-unes figure le temple surmonté d’une étoile[20].

La numismatique juive est pleine d’incertitudes, et il est dangereux de l’opposer à l’histoire ; c’est l’histoire, au contraire, qui doit servir à l’éclairer. Aussi l’objection dont nous parlons n’a-t-elle pas empêché quelques savants numismates de nos jours de nier résolument l’occupation de Jérusalem par les adhérents de Bar-Coziba[21]. On admettra que les insurgés aient pu battre monnaie à Béther aussi bien qu’à Jérusalem, si l’on songe à l’état misérable où, dans toutes les hypothèses, était alors Jérusalem. En outre, il semble que les types des monnaies de la seconde révolte aient été imités ou pris directement sur ceux de la première et sur ceux des Asmonéens[22]. C’est ici un point important, qui mérite l’attention des numismates ; car on y peut trouver un principe de solution pour les difficultés qui planent encore sur des groupes entiers du monnayage autonome d’Israël.

Nous voulons parler surtout des monnaies au type de Siméon, nasi d’Israël. On tombe dans de suprêmes invraisemblances quand on veut trouver ce Siméon dans Bargioras, dans Bar-Coziba, dans Simon, fils de Gamaliel, etc. Aucun de ces personnages n’a pu battre monnaie. C’étaient ou des révolutionnaires ou des hommes de haute autorité, non des souverains. Si l’un d’eux avait mis son nom sur la monnaie, il eût blessé l’esprit républicain et jaloux des révoltés, et même jusqu’à un certain point leurs idées religieuses (qu’on se rappelle les principes de Juda le Gaulonite). Un pareil fait serait mentionné par Josèphe, pour la première révolte, et l’identité de ce Siméon nasi ne serait pas aussi douteuse qu’elle l’est. S’est-on jamais demandé si la Révolution française n’a pas eu de pièces à l’effigie de Marat ou de Robespierre ? Ce Simon, selon moi, n’est pas autre que Simon Macchabée, le premier souverain juif qui battit monnaie et dont les pièces devaient être fort recherchées des orthodoxes[23]. Comme le but qu’on se proposait était de parer aux scrupules des dévots, une telle contrefaçon suffisait aux exigences du temps. Elle avait même l’avantage de ne mettre en circulation que des types admis de tous. Je crois donc que, ni dans la première, ni dans la deuxième révolte, il n’y eut de monnaies frappées au nom d’une personne alors vivante[24]. l’Eléazar hac-cohen de certaines pièces doit probablement s’expliquer d’une manière analogue, que trouveront les numismates[25].

Je crois de plus que la dernière révolte n’a pas eu de type propre, qu’elle ne fit qu’imiter des types antérieurs. Une circonstance matérielle confirme cette hypothèse. Sur les pièces dont il s’agit, en effet, on ne lit pas toujours שמעון ; on lit souvent שמענו ou שמע. Ces deux formes sont trop fréquentes pour qu’on y puisse voir de simples fautes. Quant à la seconde, la disposition des lettres, dans beaucoup de cas, est telle qu’on ne saurait supposer que deux lettres finales aient disparu. Il n’est pas impossible que cette altération du nom de Siméon ait été faite exprès pour impliquer une prière : « Exauce » ou « Exauce-nous. » C’est, en tout cas, contre toute vraisemblance qu’on voit dans ce nom de Siméon le vrai nom de Bar-Coziba. Comment ce nom royal du faux Messie, inscrit sur un abondant monnayage, serait-il resté inconnu à saint Justin, à Ariston de Pella, aux talmudistes, qui parlent justement de la monnaie de Bar-Coziba[26] ? Encore moins peut-on y voir quelque président du sanhédrin, dont Bar-Coziba aurait reconnu l’autorité[27].

Ainsi, de toutes les manières, on arrive à croire que le monnayage de Bar-Coziba n’a consisté qu’en surfrappes, faites dans un motif religieux, et que les types que portent ces surfrappes étaient d’anciens types juifs, dont on ne saurait rien conclure pour la révolte du temps d’Adrien. Par là sont levées quelques-unes des énormes difficultés que présente la numismatique juive : 1o ces personnages inconnus à l’histoire ou ces révolutionnaires qui auraient battu monnaie comme des souverains ; 2o l’invraisemblance qu’il y a à ce que de misérables révoltés aient fait des émissions monétaires aussi belles et aussi considérables ; 3o l’emploi de ce caractère hébreu archaïque, qui était tout à fait hors d’usage au iie siècle de notre ère ; en supposant qu’on eût affecté de revenir au caractère national, on ne lui eût pas donné des formes si grandes et si belles ; 4o la forme du temple tétrastyle, surmonté d’une étoile[28]. Cette forme ne répond ni peu ni beaucoup à la forme du temple d’Hérode. Or on sait le scrupule que prenaient les monétaires anciens de figurer exactement la physionomie du temple principal de la ville, d’en rendre le caractère par des traits sommaires, il est vrai, mais très-expressifs. Le temple des monnaies juives, au contraire, sans fronton triangulaire, et avec sa porte d’un goût singulier, peut représenter le second temple, celui du temps des Macchabées, qui paraît avoir été assez mesquin.

Si l’on repousse cette hypothèse et que l’on maintienne à la seconde révolte les types qui portent l’effigie du temple et l’ère de « la liberté de Jérusalem », nous dirons que la délivrance de Jérusalem et la reconstruction du temple étaient l’objet unique des révoltés. Il n’est pas impossible qu’ils aient fait figurer ces deux idées sur leurs monnaies avant qu’elles fussent réalisées. On prenait pour accompli le fait auquel on aspirait avec tant d’efforts. Béther, d’ailleurs, était une sorte de Jérusalem provisoire, un asile sacré d’Israël[29].

La numismatique des croisades présente, du reste, identiquement le même phénomène. Après la perte de Jérusalem, en effet, l’autorité latine, transportée à Saint-Jean-d’Acre, continua de frapper des monnaies portant l’effigie du saint Sépulcre, avec les légendes ┼ SEPVLCHRI : DOMINI ou REX IERLM. Les monnaies de Jean de Brienne, qui ne posséda jamais Jérusalem, présentent aussi l’image du saint Sépulcre. « Ce type éminemment caractéristique, dit M. de Vogüé, semble être de la part des rois dépossédés une protestation contre l’invasion et un maintien de leurs droits dans l’infortune et dans l’exil[30]. » Il y eut de même des monnaies à la légende TVRRIS DAVIT, frappées longtemps après la prise de Jérusalem par les musulmans[31].

En toute hypothèse, il faut admettre que beaucoup des monnaies juives de la seconde révolte ont été frappées hors de Jérusalem. Tout le monde, en effet, accorde que, si les révoltés ont été maîtres de Jérusalem, ils en ont été assez vite chassés. Or, on trouve des monnaies de la seconde et de la troisième année de la révolte. M. Cavedoni expliquait par cette différence de situation la différence des légendes לחרות ישראל et לחרות ירושלם, la seconde, seule, répondant à l’époque où les révoltés étaient maîtres de Jérusalem. Quoi qu’il en soit, la possibilité d’un monnayage fabriqué à Béther est mise hors de doute.

Qu’à un moment de la révolte, et au milieu des nombreux incidents de guerre qui remplirent deux ou trois années, les révoltés aient occupé Ælia et en aient été bientôt chassés ; que l’occupation de Jérusalem, en un mot, ait été un épisode court de ladite guerre, cela est strictement possible ; c’est peu probable cependant. La Legio Xª Fretensis, que Titus avait mise pour garder les ruines, y reste au iie au iiie siècle et jusqu’aux temps du bas empire, comme si rien ne s’était passé dans l’intervalle[32]. Si les révoltés avaient été un jour maîtres de l’espace sacré, ils s’y fussent cramponnés avec fureur ; de toutes parts ils y fussent accourus ; tous les combattants de Judée au moins s’y fussent portés ; le fort de la guerre eût été là ; le temple eût été relevé, le culte rétabli ; là se fût livrée la dernière bataille, et, comme en 70, les fanatiques se fussent fait massacrer sur les ruines du temple ou du moins sur son emplacement. Or il n’en est rien. La grande opération poliorcétique a lieu à Béther, près de Jérusalem ; nulle trace de lutte sur l’emplacement du temple ; dans la tradition juive, pas un souvenir d’un quatrième temple ni d’une reprise des cérémonies.

Il semble donc bien que, sous Adrien, Jérusalem ne subit pas de siège sérieux et ne traversa pas de nouvelle destruction. Qu’aurait-on détruit, je le répète ? Dans l’hypothèse où Ælia ne commence à exister qu’en 136, après la fin de la guerre, on aurait détruit un champ de ruines. Dans l’hypothèse où Ælia date de 122 ou à peu près, on aurait détruit les commencements de la ville nouvelle que les Romains voulaient substituer à l’ancienne. À quoi bon une telle destruction, puisque, loin d’abandonner le projet d’une nouvelle Jérusalem profane, les Romains en reprennent l’idée, à partir de cette époque, avec plus de vigueur que jamais ? Ce qu’on a légèrement répété sur la charrue que les Romains auraient fait passer sur le sol de la ville et du temple n’a pour bases que de prétendues traditions juives, rapportées par le Talmud[33] et saint Jérôme[34], où l’on a confondu Terentius Rufus, qui fut chargé par Titus de démolir Jérusalem[35], avec Tineius Rufus, le légat impérial du temps d’Adrien. Ici encore, l’erreur est venue du mirage historique qui a fait transporter à la guerre d’Adrien, dont on sait peu de chose, les circonstances beaucoup mieux connues de la guerre de Titus. On a voulu quelquefois trouver dans les deux bœufs qui sont au revers de la médaille de fondation d’Ælia Capitolina une représentation de l’aratum templum. Ces deux bœufs sont simplement un emblème colonial et représentent les espérances que faisaient concevoir les nouveaux coloni pour l’agriculture de la Judée[36].

  1. V. l’Antechrist, p. 522 et suiv.
  2. Ἀλλοφύλους. Dion Cass., LXIX, 12. Cf. Eusèbe, Theoph., 9.
  3. Dion Cass., LXIX, 12 et suiv.
  4. Hist. eccl., IV, vi ; Chronique, p. 166-169, édit. de Schœne.
  5. Comp. Moïse de Khorène, II, 60.
  6. Hist. eccl., IV, vi ; comp. IV, v, 2.
  7. Les mots ἁλόντων Ἱεροσολύμων τὸ ἔσχατον, dans le Syncelle, sont une addition de ce chronographe (comparez la traduction arménienne d’Eusèbe et la Chronique de saint Jérôme).
  8. Démonstr. évang., II, 38 ; III, 5 ; VI, 18.
  9. Théophanie, 9 (édit. Maï).
  10. Zach., xiv, 1 et suiv.
  11. Eusèbe, H. E. IV, 5.
  12. In Dan., iv ; In Joël, i : In Habacuc, ii ; In Jerem., xxxi ; In Ezech., v, xxiv ; In Zach., viii, xix.
  13. Contra Jud., 13.
  14. In Judæos, homil. v, 11. Opp., I, p. 645 (Montf.). Cf. Suidas, au mot βδέλυγμα ; Chronique d’Alexandrie, à l’an 119.
  15. Mischna. Taanith, iv, 6 ; Talm. de Bab., Taanith, 29 a. Il en faut dire autant de la Chronique Samaritaine, c. 42.
  16. M. Derenbourg en fait plusieurs fois la remarque. Palestine d’après les Talm., 431-433, 434, 436, note.
  17. Comp. Midrasch Eka. ii, 2, et Talm. de Jér., Taanith, iv, 6, à Midrasch Eka, i, 5. Cf. saint Jérôme, In Zach., viii.
  18. Syr., 50. C’est par erreur que Tillemont (Hist. des emp., I, p. 570) prétend que Pausanias parle d’une destruction de Jérusalem sous Adrien. Pausanias, I, 2, dit seulement ἐχειρώσατο ἀποστάντας.
  19. Appien avait vu en Égypte la révolte des Juifs sous Trajan (passage découvert par M. Miller, Revue archéol., 1809, I, p. 101-110) ; mais, au temps de la guerre d’Adrien, il demeurait à Rome.
  20. Madden, Jewish Coinage, p. 170-171, 203 et suiv.
  21. Madden, op. cit., p. 201, note 2.
  22. Comp. Levy, Gesch. der jüd. Münzen, p. 104, note ; Madden, p. 201, 203, notes ; Merzbacher, dans la Zeitschrift für Num., de M. de Sallet, t. IV, p. 350 et suiv. Cf. ibid., V, p. 110-113, 349-350.
  23. Voir ci-dessus, p. 203 et suiv.
  24. Modifier en ce sens ce qui est dit dans l’Antechrist, p. 273-274.
  25. Ne serait-ce pas Éléazar, frère de Juda et de Simon Macchabée ? Sur une monnaie, on trouve d’un côté Eléazar hac-cohen, de l’autre Siméon ou plutôt שמע.
  26. Tosifta Maaser schéni, i ; Talm. de Jér., Maaser schéni, i, 2 ; Talm. de Bab., Baba kama, 97 b.
  27. Derenbourg, Palestine, p. 424 ; de Saulcy, Sept siècles de l’hist. jud., p. 395.
  28. Saulcy, Num. jud., pl. xi et xiv ; Madden, p. 164, 170, 171.
  29. Comparez le Governo della libertà di Siena in Montalcino.
  30. Vogüé, Revue numismatique, 1865, p. 296 et suiv. ; Schlumberger, Revue archéol., 1878, p. 180 et suiv.
  31. Schlumberger, les Principautés franques du Levant, p. 32 et suiv.
  32. Clermont-Ganneau, dans les Comptes rendus de l’Académie des inscr., p. 162, 163, 167 et suiv.
  33. Mischna Taanith., iv, 6, et les Gémares correspondantes.
  34. In Zach., viii, 16-17.
  35. Josèphe, B. J., VII, ii, 1.
  36. Madden, Jew. coin., p. 212 ; de Saulcy, Numismatique judaïque, p. 171, pl. xv, no 5.