Jud Allan, roi des gamins/p2/ch14

Jules Tallandier (14p. 433-442).

CHAPITRE XIV

LE BANQUET NOIR


À quelques pas, appuyé à l’un des piliers du temple, le marquis de Chazelet rêvait.

Depuis la veille, le jeune homme vivait dans un songe exquis et douloureux.

Il avait reconquis Linérès. Maintenant il la pourrait épouser. La fiancée du Diable, incessamment séparée de lui, serait la petite marquise qu’il avait pensé vingt fois perdre à jamais.

Et cette certitude, considérée naguère par lui comme le summum des félicités, ne lui apportait point le bonheur complet.

C’est que, depuis son entrée dans le souterrain Aztec, il avait appris la lutte géante d’Allan contre la bande de Jemkins. Il avait su l’idylle tragique de Lilian, sous le couteau des misérables acharnés à sa perte. Et cette jeune fille, ce loyal et vaillant Jud, ces deux êtres qui l’avaient sauvé, qui lui avaient rendu Linérès, il les voyait condamnés à la douleur.

Soudain, Pierre ressentit une commotion.

Jud venait de se mêler au groupe. Sans qu’on l’entendît venir, il avait quitté la « chambre », dans laquelle Jemkins et lui s’étaient rencontrés, et tout à coup il avait paru au milieu des auditeurs de Suzan.

— Suzan, fit-il d’un ton abaissé, prends avec toi ce brave Tril et aussi Top et Fall. Que Storm et Zinka te suivent. Ils serviront de courriers. Allez surveiller l’hacienda. Je veux savoir tout ce qui s’y produira.

Alors, Allan eut un soupir et fit mine de retourner dans sa retraite.

— Mon fils ! gémit Marahi.

Il la regarda. Il vint à elle, l’enlaça et la baisa doucement au front en murmurant :

— Pauvre mère !

Mais Mme  Pariset, en quelque sorte poussée par les regards suppliants de Lilian, s’était avancée, tendant les bras, disant avec une inflexion caressante, où l’on sentait la reconnaissance éperdue de la malheureuse femme pour le sauveur de la jeune fille :

— Vous êtes aussi mon fils.

Les traits de Jud se contractèrent affreusement, sa bouche s’ouvrit, crispée, annonçant la protestation véhémente, puis un frisson sembla courir sur sa peau, trahissant l’effort violent, et il desserra son étreinte, s’enfuit, disparut dans l’ombre, dans la direction de l’alvéole, où ce torturé d’aujourd’hui emprisonnait sa surhumaine souffrance.

L’arrivée de Rouge-Fleur et de Porfirio Raëz que, selon son engagement, Frey Jemkins, de retour à l’hacienda de Agua Frida, avait remis aux Indiens qui l’accompagnaient, apporta quelque diversion à l’anxiété de tous.

Quand la Chinoise sut la visite matinale de Jemkins, elle marqua une inquiétude subite, et, au grand étonnement de l’assistance, elle se précipita vers le fond de l’excavation, se glissant dans l’une des alvéoles. Mais la curiosité de tous était émoussée par l’angoisse.

Elle ne se réveilla qu’en voyant reparaître la jolie Chinoise chargée d’une volumineuse serviette de cuir. On la considéra avec surprise, tandis qu’elle courait vers l’entrée, qu’elle s’assurait du contenu de l’enveloppe de maroquin… Et comme elle s’écriait, joyeuse, inconsciente d’exprimer sa pensée à haute voix :

— Il a refusé… Il me sauve la vie, il me conserve la confiance des autres.

L’Indienne lui toucha le bras.

— De qui parlez-vous, gracieuse Rouge-Fleur ?

La mignonne créature rougit légèrement, mais presque aussitôt redevenue maîtresse d’elle-même :

— De celui qui, en ce jour, m’a conservé non seulement l’existence, mais une somme énorme dont je suis dépositaire.

Puis, d’un ton grave :

— Vous n’avez pas encore déjeuné, Marahi ?

La vieille femme la toisa avec étonnement. L’interrogation de la jeune femme lui apparaissait sans lien avec la conversation en cours.

— Non, je le vois. Alors, vous me permettez de servir Jud Allan ?

Et quand les lads, tels une corvée militaire, vinrent disposer à l’entrée du temple le repas grossier préparé au campement, Rouge-Fleur se glissa dans la cellule d’Allan.

— Gentleman, fit-elle gracieusement, je tenais à vous exprimer ma gratitude. Je fus votre adversaire et vous m’avez généreusement sauvée…

Comme il semblait repousser l’éloge d’un geste de la main, elle reprit :

— Je n’insiste pas. Mais j’ai obtenu de nos compagnes de vous servir votre repas. Dans mon pays lointain, c’est ainsi que l’on marque son dévouement. Je vous demanderai donc quelle boisson vous préférez : eau fraîche ou pulque ?

Il répondit lentement :

— De l’eau.

Dans une envolée de jupes, elle regagna la salle principale du temple, se chargea des récipients rustiques contenant les aliments, d’une cruche emplie d’eau limpide, de tortillas (galettes de maïs), puis repartit vers la cellule.

Seulement une fois cachée au regard des autres habitants du sanctuaire par l’épais palier situé juste en face de l’entrée de la chambre souterraine, elle fit halte, se livra à quelques mouvements inexplicables, puis pénétra chez le prisonnier volontaire.

Elle disposa les mets devant lui et se retira bruyamment, exagérant le froufrou de ses jupes.

Une fois auprès de Marahi, elle l’entretint un instant à voix basse.

La conversation s’acheva par cette recommandation :

— Faites exactement ce que je dis. Moi, je vais me mettre à la recherche des lads qui surveillent Agua Frida… Je suis infiniment curieuse de savoir ce que veut faire Jemkins.

Sans que personne y fit attention dans le désordre général, Rouge-Fleur quitta bientôt le sanctuaire et gagna le campement.

L’Indienne, qui s’était avancée sur la plate-forme pour la suivre des yeux, la vit traverser le bivouac et gagner la passe accédant à la plaine d’Agua Frida.

Et quand la jolie Chinoise eut disparu, la femme rouge rentra, branlant la tête, son vieux visage ridé reflétait la douloureuse confusion de ses pensées.

Ce que fut cette journée, il est impossible de l’exprimer.

Dans l’obscurité du sanctuaire, sous le voile de désespérance répandu sur l’esprit de tous, chacun se sentait courbé, anéanti.

De temps à autre, le dogue Storm faisait irruption dans le sanctuaire.

Avec des gambades joyeuses, il remettait à Jud, sorti de la retraite au bruit, des feuillets sur lesquels les guetteurs avaient consigné au crayon le résultat de leurs observations.

À l’hacienda, Frey Jemkins paraissait radieux. Il s’agitait avec une ardeur extrême.

Il avait rassemblé autour de lui ses lieutenants et les peones qui, la veille au soir, l’entouraient en armes.

— Mes braves garçons, la police sera ici demain au jour ; rassurez-vous, elle ne pourra arrêter personne. Cette nuit, je vous conduirai tous hors de son atteinte. Nous sommes roulés pour une fois ; mais bah ! les gens riches ne manquent pas, et des gaillards comme nous sauront toujours se faire la part belle. Seulement, ce qu’il faut, c’est dépister les coquins campés au Val de Oro. Il faut qu’ils nous croient décidés à attendre l’attaque. Aussi, qu’un banquet monstre précède notre départ.

Étables, basse-cour, plantations avaient été mises au pillage.

Jemkins, lui, méthodique dans le désordre, s’était réservé le choix des vins dans la cave dont l’appellation coutumière disait la destination.

Il avait passé plus de deux heures dans la « Cave française ».

La nuit vint.

Comme poussé par une force invisible, Jud Allan quitta la cellule, où personne n’osait troubler sa rêverie désespérée.

Il vint à la plate-forme, s’assit au bord de l’escarpement et considéra le ravin, où dans l’ombre s’allumaient les feux de ses partisans, puis le ciel dont l’indigo se peuplait d’étoiles, ces foyers de l’infini autour desquels vont rêver les âmes curieuses ou dolentes.

Les âmes perçoivent les pensées inexprimées. Lilian eut l’impression qu’à cette heure elle occupait toute la pensée d’Allan. Et elle s’approcha de lui, s’assit à son côté, emprisonna l’une de ses mains dans les siennes.

Il la laissa faire, sans un mouvement, sans une parole, sans que ses yeux se détournassent de la voûte d’étoiles scintillant au-dessus de leurs têtes.

Soudain, un bruit monte du fond de la vallée. Une course précipitée martèle le silence.

Allan, Lilian ont un tressaillement. Ils abaissent leurs regards.

Marahi, Linérès, Chazelet, Grace, Mme  Pariset s’avancent vers la corniche.

Lilian, dans un souffle, prononce :

— C’est Storm !

Le galop s’enfle. De l’obscurité jaillit un projectile vivant. C’est bien le dogue de Suzan.

Mais qu’a donc l’animal ? Il bondit, saute, échappant avec de petits cris étouffés aux mains des femmes qui le veulent saisir au collier.

Il passe entre elles, se jette d’un bond hors de la portée de Lilian, puis vient se planter en face de Jud, levant vers le jeune homme ses regards où brille une intelligence presque humaine, et aussi sa gueule puissante, entre les dents de laquelle il tient une large enveloppe.

Et le jeune homme surpris prend la missive, sans que le dogue fasse mine de la lui disputer. Il s’approche d’une torche, regarde.

— La signature de Jemkins ! fait-il à mi-voix.

Mais tous ceux qui l’aiment l’ont suivi. Ils sont là autour de lui. Ils ont entendu. Lilian s’est appuyée au bras de Jud et pensant à haute voix :

— Que veut-il encore, cet homme ? Lisez, Jud, lisez, je vous en prie.

Et Allan lit l’étrange lettre que voici :

« Mon cher Jud,

« Comment m’êtes-vous devenu cher ? Sur ma parole, je n’en sais rien… Vous qui avez conquis des grades universitaires, vous trouverez peut-être une explication, dont je serai privé par exemple.

« N’en ayez cure. Je me soucie des raisonnements comme un poisson d’un habit brodé. Je suis homme des faits… Le fait indéniable est que vous m’êtes devenu cher… Que m’importe le reste ?

« Donc, j’ai vu de vos affreux gamins, que le diable rôtisse ! surveiller l’hacienda tout cet après-midi.

« Et leur chien m’a suggéré l’idée de vous envoyer un petit bout d’adieu. D’abord parce que ce geste m’apparaît correct, ensuite qu’il me permet de vous expliquer certains détails que vous ne devineriez jamais. »

Allan s’interrompit un instant. Le ton singulier de la lettre, le mélange d’ironie et de vague tendresse répandu dans les lignes tracées par l’aventurier, lui apportaient un malaise indéfinissable.

Lilian au contraire semblait transfigurée. Elle supplia :

— Lisez, Jud, je vous en prie.

« Vous m’avez mis la tête à l’envers, mon cher Jud, écrivait Jemkins. Pourquoi ? Comment ? Je vous répète que je n’en sais rien.

« Vous avez employé votre vie à disloquer la mienne.

« Je ne vous en veux pas. Si j’avais pu prévoir quel gaillard vous deviendriez, je ne vous aurais certes pas abandonné tout petit, et alors… deux caractères de notre trempe…

« Mais je vous ai abandonné… Le hasard s’est amusé à nous mettre en opposition… Jusque-là je comprends.

« Après, c’est la bouteille à l’encre.

« Vous m’apparaissez un peu niais, immensément ridicule avec votre vertu.

« Ne vous récriez pas, Jemkins a toujours exprimé carrément sa pensée.

« Niais et ridicule, ai-je dit… Oui, voilà bien ma pensée… Alors, monsieur le philosophe, expliquez-moi un peu pourquoi je vous admire !

« Car je vous admire, et cela me chiffonne horriblement à cette heure, je ne me rends pas compte de ce qui peut susciter ce sentiment absurde.

« Oui, mille diables, ma partie est perdue à cause de vous… Ma vie était orientée de telle sorte, qu’il me fallait toujours triompher. Je suis battu, je dois sauter. Or, à cette heure, un peu dure à passer, je vous prie de le croire, il y aurait peut-être quelque plaisir à vous entraîner avec moi, vous, l’artisan de ma débâcle.

« Et bien ! Je ne veux pas vous entraîner, moi ! »

Une seconde fois, Jud Allan leva la tête ; mais Lilian prononça d’une voix ardente :

— Continuez, ne vous arrêtez pas…

Il poursuivit :

« Bien plus, je vous permets de rester toujours Jud Allan. Ceux qui vous entourent sont vos amis ; ils vous aideront à cacher notre parenté.

« Quant à mes amis qui, je le reconnais, sont moins bien disposés à votre endroit, je vais les forcer au silence.

« Venez à l’hacienda sans retard. Les forces policières l’envahiront cette nuit, je pense, et peut-être ne vous serait-il pas agréable d’entendre leurs appréciations sur mon œuvre.

« Aussi, je vous presse… Vous pourrez me rendre, avant leur arrivée, un service que vous n’oserez pas me refuser.

« Me creuser un trou dans la pulqueria, m’y « enfouir, et ne dire à personne où je suis enterré.

« Une coquetterie, que voulez-vous. Je ne veux pas « être mesuré, même mort, par un service anthropométrique. Je ne veux pas que la police identifie le cadavre de Frey Jemkins.

« En retour de ce bon office, mon cher Jud Allan, je vous souhaite joie et prospérité.

« Frey Jemkins. »

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Jud avait prononcé les dernières lignes d’une voix sourde. Quand il se tut, les assistants parurent pris de vertige. Ils s’empressèrent joyeux au cou de Jud Allan, lui serrant les mains.

Lilian, parmi les sanglots qui la secouaient, murmurait :

— Sauvé ! Sauvé !

Et Mme  Pariset, Marahi l’étreignaient à leur tour, avec ces mots bénis :

— Mon fils !

Et, la jeune fille, entraînant Jud, tous s’engagèrent dans leurs traces, sur la corniche descendant au Val de Oro.

Oh ! la sinistre marche dans la nuit, au milieu des plantations, du parc, où les victimes de Frey Jemkins avaient promené leur captivité.

Des idées inattendues s’enfonçaient aiguës dans leurs cerveaux.

Alors qu’ils étaient captifs, ils supposaient que nulle peine plus grande ne les saurait atteindre.

Qu’étaient leurs angoisses d’autrefois, auprès de celles de l’heure présente ? Une pensée seule les soutient, les pousse en avant. Donner à Jemkins la dernière satisfaction sollicitée par la lettre où il pardonne.

Car il a pardonné. Même son souci de n’être point mensuré ne démontre-t-il pas le désir de ne laisser aucune trace légale de son existence ? N’est-ce point encore protéger l’incognito qu’il voulait assurer à Jud Allan ?

Pour une fois, le crime fut plus clément que la vertu !

Mais le groupe désolé parvient devant l’hacienda. Un silence de tombeau y règne. Pourtant, à travers les stores de toile qui obstruent les fenêtres du grand salon, transsudent des clartés.

La porte est ouverte au large. Lilian et Chazelet y pénètrent les premiers.

Tous deux parcourent le corridor accédant au salon. Leurs compagnons les imitent, se sentant froid au cœur des résonances lugubres de leurs pas sur le dallage.

Un cri étranglé s’échappe de toutes les lèvres.

Chazelet a poussé la haute porte, dans la baie de laquelle s’encadre un tableau qui semble enfanté par une imagination délirante de justicier.

Une vaste table fait le tour de la salle, bordée de chaque côté de convives. Voici Frey Jemkins entouré de ses lieutenants : Jetty, Tom, Elisalt, Todero, Zirini… puis toute la troupe de peones, vaqueros, pulqueros, etc.

On s’attend à les entendre hurler, chanter, rugir… Attente vaine… Aucun bruit. Nulle voix avinée ne traverse le silence angoissant.

Et puis, quelle immobilité terrifiante !

Celui-ci est renversé en arrière sur son siège, la face distendue par un rire immobile. Sa bouche demeure ouverte, ses muscles contractés, dans une gaieté que la mort a pétrifiée de sa main de glace.

Son voisin, le coude sur la table, élève son verre à hauteur de sa bouche… Sa soif s’est éteinte à jamais. Jamais il ne boira ce vin doré qu’irise la flamme des bougies.

D’autres offrent des faces angoissées… Ont-ils eu conscience de quitter la vie ? Mystère. Mais tous sont morts, morts en dégustant les boissons évidemment empoisonnées par Jemkins.

Frey, lui, est assis carrément, le buste droit, la tête rejetée en arrière. Un sourire mystérieux séjourne sur ses traits. Il savait la fin toute proche, lui qui l’avait préparée. Il a soigné son attitude. On sent que sa dernière pensée a été une ironie pour ceux qui gisent autour de lui.

Il est mort dans une hécatombe. Comme ces souverains fastueux de l’antique Asie, qui entraînaient sur leurs bûchers géants leurs femmes, leurs serviteurs, Jemkins a voulu que tous les siens quittassent la terre en même temps que lui. Et son geste figé, son ricanement disent sa satisfaction du dernier sacrifice réussi.

Et plus pâle que les morts, en une allure spectrale, Lilian va vers le chef de bandits qui, si longtemps, a exploité les deux mondes.

— Ta dernière pensée fut bonne, murmure-t-elle. Jemkins, meurtrier de mon père, bourreau de maman, de moi-même, je te pardonne.

— À la bonne heure ! s’écrièrent des voix rieuses, maintenant nous aurons un roi et une reine.

Tous font volte-face. Sur le seuil, Rouge-Fleur, avec, auprès d’elle, Tril et ses petits camarades, le dogue Storm, de nouveau monté par Zinka, se tiennent radieux, épanouis…

Grace, Linérès, Chazelet, gagnés par la griserie du bonheur inespéré, se mirent de la partie. Jud se reprit le premier.

— Je veux assurer la sépulture qui m’a été demandée.

Il désignait Jemkins.

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Au matin, quand les détachements de police, simultanément débarqués en plusieurs points de la côte, envahirent Agua Frida, ils trouvèrent cinquante cadavres attablés dans le grand salon de l’hacienda. Beaucoup furent reconnus. Mais nulle part ne se présenta trace de Frey Jemkins.

Selon son désir, Jud Allan lui avait assuré la cachette inviolable d’une tombe ignorée.

Seul, l’illustre habitant de la Maison Blanche, à Washington, connut la vérité, et il laissa s’accréditer le bruit que Frey Jemkins avait succombé sous les coups de maîtres chanteurs, lesquels, afin de lui extorquer des fonds considérables, s’étaient évertués à le compromettre en lui attribuant une participation à leurs crimes.

Ce faisant, l’homme d’État accueillit la requête que Jud Allan lui avait adressée dès le lendemain de son dernier jour d’épreuve.