Journal (Eugène Delacroix)/9 janvier 1855
9 janvier. — Dîné enfin chez la princesse[1], après avoir refusé deux fois, je crois, à cause de mon malaise, suite de la grippe. — Se rappeler une sonate de Mozart quelle joue seule.
Berryer y est venu, ainsi que les dames de Vaufreland. Il m’a mené chez Mme de Lagrange, à qui je devais une visite depuis le dîner que j’y avais fait il y a longtemps déjà, le jour où j’avais causé longuement avec la princesse.
— Magnifique sujet : Noé sacrifiant avec sa famille après le déluge : les animaux se répandent sur la terre, les oiseaux dans les airs ; les monstres condamnés par la sagesse divine gisent à moitié enfouis dans la vase ; les branches dégouttantes se redressent vers le ciel[2].