Journal (Eugène Delacroix)/8 mai 1856

Texte établi par Paul Flat, René PiotPlon (tome 3p. 145-146).

8 mai. — Dîner chez Mme de Forget. Je mourrai de tous ces dîners[1].

— Charmant ton demi-teinte de fond de terrain, roches, etc. Dans le rocher, derrière l’Ariane, le ton de terre d’ombre naturelle et blanc avec laque jaune.

— Le ton local chaud pour la chair à côté de laque et vermillon : jaune de zinc, vert de zinc, cadmium, un peu de terre d’ombre, vermillon. — Vert dans le même genre : chrome clair, ocre jaune, vert émeraude. — Le chrome clair fait mieux que tout cela, mais il est dangereux alors, il faut supprimer les zincs.

— Cette nuance en mêlant avec ce ton de laque et blanc.

Bleu de Prusse, ocre de ru, vert neutre qui entre bien dans la chair.

Laque jaune, ocre jaune, vermillon.

Terre de Sienne naturelle. Cassel.

— Ces tons verdâtres sont une excellente localité avec un ton de rouge Van Dyck ou indien et blanc rompu avec un gris mélangé et rompu lui-même.

Terre d’ombre, blanc cobalt. Joli gris.

— Ce ton, avec vermillon laque, donne un ton de demi-teinte charmant pour chair fraîche.

— Avec terre d’Italie vermillon localité plus chaude.

  1. Delacroix écrivait, un an plus tard : « Quelque retiré qu’on vive à Paris, il est impossible de se soustraire à cette inquiétude perpétuelle dans laquelle on vit, et qui agit indubitablement sur les ouvrages de l’esprit. » Corresp., t. II, p. 108.)