Journal (Eugène Delacroix)/4 mars 1824

Texte établi par Paul Flat, René PiotPlon (tome 1p. 69-70).

Jeudi 4 mars. — Aujourd’hui, été voir Champion. Déjeuné avec lui.

— Fedel est venu me voir à l’atelier. Dîné ensemble. Le soir à Moïse, et seul : j’y ai trouvé des jouissances. Admirable musique ! Il faut y aller seul pour en jouir[1]. La musique est la volupté de l’imagination ; toutes leurs tragédies sont trop positives.

Médée m’occupe. — Aussi quelque sujet de Moïse, par exemple, les Ténèbres.

  1. Cette observation nous paraît intéressante à rapprocher d’un autre passage du journal, dans lequel Delacroix fait la remarque, toujours à propos de musique, que la société des gens du monde, leurs conversations, et la légèreté qu’ils apportent dans tout ce qui touche aux choses d’art, constituent le milieu le plus déplorable pour en jouir.