Journal (Eugène Delacroix)/3 août 1854

Texte établi par Paul Flat, René PiotPlon (tome 2p. 403).

3 août. — Le matin, rendez-vous chez l’abbé Coquant pour lui demander de me laisser travailler le dimanche (à Saint-Sulpice). Impossibilité sur impossibilité. L’Empereur, l’Impératrice, Monseigneur conspirent pour qu’un pauvre peintre comme moi ne commette pas le sacrilège de donner cours, le dimanche comme les autres jours, à des idées qu’il tire du cerveau pour glorifier le Seigneur. J’aimais beaucoup au contraire à travailler de préférence le dimanche dans les églises : la musique des offices m’exaltait beaucoup[1]. J’ai beaucoup fait ainsi à Saint-Denis du Saint-Sacrement.

  1. Delacroix rencontra, paraît-il, la plus grande difficulté à obtenir la permission de travailler le dimanche dans la chapelle des Saints-Anges. Ce ne fut qu’après de nombreuses démarches qu’il y fut autorisé.