Journal (Eugène Delacroix)/31 juillet 1855

Texte établi par Paul Flat, René PiotPlon (tome 3p. 63).

31 juillet. — Dîné chez Pastoret[1] avec Mercey[2], Viollet-le-Duc, Damas-Hinard[3], etc., etc. Belle galerie pour les tableaux. Je reviens avec Hittorf[4].

  1. Le marquis de Pastoret (1791-1857), homme politique et littérateur, fut successivement auditeur au Conseil d’État sous le premier Empire, puis membre du Conseil général et du Conseil d’État sous la Restauration. Il refusa de reconnaître le gouvernement de la monarchie de Juillet, et resta jusqu’en 1852 un des représentants les plus autorisés du parti légitimiste. Rallié à l’Empire, il devint sénateur et fut appelé en 1855 à faire partie de la Commission municipale.
  2. Frédéric Bourgeois de Mercey était alors attaché au ministère d’État comme directeur des Beaux-Arts et chargé de diriger avec le comte de Chennevières l’organisation de la section des Beaux-Arts à l’Exposition universelle de 1855.
  3. Damas-Hinard (1805-1891), littérateur, auteur de travaux littéraires appréciés, notamment du Dictionnaire Napoléon, et de traductions fort estimées des grands écrivains espagnols. En 1848 il fut nommé bibliothécaire du Louvre, et devint en 1853 secrétaire des commandements de l’Impératrice.
  4. Jacques-Ignace Hittorf (1792-1867), né à Cologne, architecte, élève de Percier. On lui doit, indépendamment de nombreux monuments, qui témoignent de son réel mérite et de son érudition, les embellissements des Champs-Élysées, de la place de la Concorde, de l’avenue de l’Étoile. Ce fut lui qui traça, en qualité d’architecte de la ville de Paris et du Gouvernement, les plans des immenses travaux du bois de Boulogne et des deux lacs. Il faisait partie depuis 1853 de l’Académie des Beaux-Arts.