Journal (Eugène Delacroix)/28 février 1824

Texte établi par Paul Flat, René PiotPlon (tome 1p. 65).

Jeudi 28 février. — Fait la tête du jeune homme du coin.

À Nassau 11 fr. 50
À Prévost 1 fr. 50 fr.fr.

— Je pensais au bonheur qu’a eu Gros d’être chargé de travaux si propres à la nature de son talent…

J’ai ce soir le désir de faire des compositions sur le Gœtz de Berlichingen de Goethe[1], sur ce que m’en a dit Pierret.

  1. Cette pièce de Goethe a souvent inspiré Delacroix. Voici les différentes œuvres que cite le Catalogue Robaut :
    Année 1828, Selbitz blessé (IIIe acte de Gœtz) : 1° dessin à la mine de plomb, ayant appartenu à M. Riesener ; 2° aquarelle, vendue 65 francs, en 1874 (vente Jacques Léman).
    À diverses reprises, de 1836 à 1843, Delacroix travaille à une suite de lithographies : 1° Frère Martin serrant la main de fer de Gœtz (acte I, scène II) ; 2° Weislingen attaqué par les gens de Gœtz (acte I, scène II) ; 3° Weislingen prisonnier de Gœtz (acte I, scène IV) ; 4° Gœtz écrit ses mémoires (acte IV, scène V) ; 5° Gœtz blessé recueilli par les Bohémiens ; 6° Adélaïde donne le poison au jeune page (acte V, scène VIII) ; 7° Weislingen mourant (acte V, scène X).
    Vers 1836, il fait une nouvelle série de dessins : 1° George affublé d’une armure, plume et encre de Chine (acte I, scène II); 2° L’Évêque et Adélaïde jouant aux échecs, même planche (acte II, scène I) ; 3° Adélaïde congédiant Weislingen, mine de plomb (acte II, scène VI) ; 4° Lerse, aquarelle (acte II, scène VI ; acte III, scène VI) ; 5° Gœtz et les paysans, mine de plomb (acte V, scène V); 6° Adélaïde donne le poison au jeune page (mine de plomb et lavis).
    Il reprend encore le drame de Gœthe, vers 1843, il fait une série de gravures sur bois pour le Magasin pittoresque : 1° Frère Martin et Gœtz ; 2° Gœtz blessé ; 3° Gœtz écrivant ses mémoires ; 4° Mort de Gœtz.
    En 1850, deux toiles : l’une, Weislingen enlevé par les gens de Gœtz ; l’autre, Gœtz recueilli par les Bohémiens.