Journal (Eugène Delacroix)/27 mai 1832

Texte établi par Paul Flat, René PiotPlon (tome 1p. 191-192).

Dimanche 27. — Chez M. Williams le soir.

Danseurs : la petite qui levait la jambe, la plus grande très gracieuse. Au commencement de la soirée, ennui. Mme Forde, la sœur de M. Williams, m’a expliqué les paroles de l’air qu’elle m’a donné. Les danseurs m’ont expliqué les castagnettes. La jolie enfant qui se plaçait entre les jambes de M. D.

Mme Forde ; adieu à l’anglaise… Coquette ; j’y avais été le jour sans la trouver… ; j’avais erré dans les rues en amant espagnol ; rues couvertes de toiles.

Avant, dessiné dans une grande salle, près la cathédrale.

Dîné chez M. Startley et été au couvent de Saint-Jérôme avec ces messieurs ; le fameux Cevallos[1] y est. — Saint Jérôme de Torrigiani[2].

  1. Pierre Cevallos, homme d’État espagnol, né en 1764, mort en 1840, fut un des agents les plus actifs de la junte espagnole et contribua puissamment à soutenir la résistance contre Napoléon dans la Péninsule. Après avoir joui d’une grande influence à la cour de Ferdinand VII, il semble résulter de ce passage qu’il s’était retiré à la fin de sa vie dans le couvent de Saint-Jérôme, à Séville.
  2. Torrigiani, sculpteur florentin, contemporain de Michel-Ange, né en 1472, mort en 1522 à Séville. La statue de saint Jérôme, que mentionne ici Delacroix, est une œuvre des plus remarquables, qui se trouve actuellement au musée de Séville.