Journal (Eugène Delacroix)/14 janvier 1848

Texte établi par Paul Flat, René PiotPlon (tome 1p. 339-340).

14 janvier. — Rendez-vous au Palais-Royal à midi, avec la commission, pour visiter les lieux pour l’Exposition. … Dévastation dégoûtante, galeries transformées en magasin d’équipement. Caisse d’escompte établie avec bureaux, etc. Club avec tribune,… l’odeur de la pipe et de la caserne, etc. Ensuite aux Tuileries pour le même objet : le même spectacle affligeant, à cela près que le palais ne contient plus d’hôtes du genre de ceux que nous avions trouvés au Palais-Royal ; mais partout les traces de la dégradation, de la puanteur. Le lit de l’ex-Roi porte encore les matelas et les couvertures qui lui ont servi, ainsi qu’à la Reine. Dans le théâtre, était un monceau de débris de meubles brisés, d’écrins forcés, d’armoires enfoncées, et partout les portraits mis en pièces, à l’exception toutefois de ceux du prince de Joinville ; d’où vient cette préférence ? Il est difficile de s’en rendre compte.

Je devais, en sortant, aller chez J… ; j’étais trop fatigué et suis rentré chez moi.