Journal (Eugène Delacroix)/14 avril 1860

Texte établi par Paul Flat, René PiotPlon (tome 3p. 401).

14 avril. — Hier 13 et vendredi, malgré le présage, je suis rentré dans mon atelier après ma longue convalescence ; ce que j’ai à faire dans l’espace de trois semaines ou un mois est incroyable. Finir pour Estienne les Chevaux qui se battent dans l'écurie[1], les Chevaux sortant de la mer[2], Ugolin[3] ; presque achevé l’esquisse de l’Héliodore destinée à Dutilleux ; ébaucher et avancer les deux tableaux de bataille d’Estienne ; le Camp arabe la nuit ; le Chef arabe en tête de ses troupes et les femmes qui lui présentent du lait[4] ; l’Abreuvoir au Maroc[5] ; avancer beaucoup les quatre tableaux des Saisons pour Hartmann[6], etc., etc. Reprendre et achever l’esquisse du saint Étienne[7].

  1. Ce tableau est ainsi décrit : « Trois Arabes couchés à terre sur des couvertures sont réveillés en sursaut par deux chevaux, un blanc et un roux qui se sont détachés et se mordent avec acharnement. Les deux bêtes affolées s’enlacent dans un choc furieux et forment un groupe d’une ampleur superbe. » (Voir Catalogue Robaut, no 1409.)
  2. Voir Catalogue Robaut, no 1410.
  3. Ce tableau, qui a figuré récemment à la deuxième exposition des Cent chefs-d'œuvre, est indiqué à l’année 1849 dans le Catalogue Robaut Il s’agit probablement ici d’une variante, de l'œuvre primitive.
  4. Voir Catalogue Robaut, no 1440.
  5. Voir Catalogue Robaut, no 1442.
  6. Voir Catalogue Robaut, nos 1428, 1430, 1432, 1434.
  7. Une variante sans doute du beau tableau de 1853. (Voir Catalogue Robaut, nos 1210, 1211 et 1212.)