Journal (Eugène Delacroix)/14 avril 1848

Texte établi par Paul Flat, René PiotPlon (tome 1p. 368).

Samedi 14 avril. — Le soir chez Chopin ; je l’ai trouvé très affaissé, ne respirant pas. Ma présence au bout de quelque temps l’a remis. Il me disait que l’ennui était son tourment le plus cruel. Je lui ai demandé s’il ne connaissait pas auparavant le vide insupportable que je ressens quelquefois. Il m’a dit qu’il savait toujours s’occuper de quelque chose ; si peu importante qu’elle soit, une occupation remplit les moments et écarte ces vapeurs. Autre chose sont les chagrins.