Journal (Eugène Delacroix)/10 mars 1832

Texte établi par Paul Flat, René PiotPlon (tome 1p. 163-164).

Samedi 10 mars. — El-Arba de Sidi Eisa Bellasen.

Malade la nuit précédente. Nous avons été incertains si nous resterions à cause du temps. Les Juifs ne voulaient pas partir. Le soleil a paru.

Traversé la rivière Emda qui serpente en trois.

Fait une visite à Ben-Abou. Il avait un habit de drap blanc.

Il nous a dit que l’empereur courait quelquefois la poudre, avec vingt ou trente cavaliers qu’il désigne. Leurs chevaux passent la nuit en plein air, pluie, chaleur, et n’en sont que meilleurs. Il a mis des aromates dans le thé.

— L’homme qui a couru dans cette grande plaine avant d’arriver ; son bras découvert jusqu’à l’épaule et sa cuisse également découverte.

— Avant la rivière, dans une course, la selle du commandant de l’escorte du pacha a tourné ; il a perdu son turban.

Nous avons rencontré un autre second du pacha de la province.

Il fait un vent très froid, le ciel pur. — Nous sommes dans la province d’El-Garb, divisée en deux gouvernements.

— Des enfants nous ont jeté des pierres. On a envoyé arrêter le village. Ils n’en seront peut-être pas quittes pour cinquante piastres. Probablement les deux vaches données le soir à Mornay venaient de là.