Histoire posthume de Voltaire/Pièce 28


Garnier
éd. Louis Moland


XXVIII.

LETTRE DE CH. VILLETTE
À MONSIEUR LE MAIRE DE PARIS.[1]

Les cendres de Voltaire reposent à l’entrée de l’église de l’abbaye de Scellières, district de Nogent-sur-Seine, département de l’Aube. La municipalité de Romilly, dont dépend cette abbaye, désire transporter en sa paroisse les dépouilles mortelles de ce grand homme, et les garder en dépôt jusqu’à ce que la capitale les réclame ; mais elle pense qu’elle ne le doit pas faire sans y être légalement autorisée. M. Favreau, maire de Romilly, s’est présenté au comité de constitution, qui n’a rien répondu à sa requête.

Il est temps enfin que la municipalité de Paris s’occupe de cette translation, qui paraît former aujourd’hui le vœu général. Il est temps enfin qu’elle remplisse un devoir sacré envers le génie universel qui a le plus honoré la France, et Paris, où il est né.

M. Bailly, comme chef de la commune, est particulièrement invité à prendre en considération cette demande. À son refus, un grand nombre de bons citoyens se proposent de se rendre processionnellement à Scellières, et de rendre, en leur particulier, aux mânes de Voltaire, un hommage qu’il avait droit d’attendre du corps municipal, au nom de la nation.


  1. Chronique de Paris, du 15 mars 1791.
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