Traduction par Émile Littré.
Dubochet, Le Chevalier et Cie (p. 1-6).
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HISTOIRE NATURELLE
DE PLINE.
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LIVRE I.

PRÉFACE.


c. plinius secundus à son cher titus césar, salut.

1 Les livres de l’Histoire Naturelle, très-gracieux empereur (je vous donnerai, si vous le permettez, ce titre si mérité, puisque celui de très-grand est attaché à la vieillesse de votre père), les livres de l’Histoire Naturelle, ouvrage nouveau pour les muses de vos Romains, et dernier travail sorti de mes mains, seront le sujet de cette épître familière. 2Épître familière : car vous voulez bien attacher quelque intérêt à mes bluettes, citation de Catulle (1), mon pays (vous reconnaissez ce mot militaire), et j’ai besoin de me couvrir, en passant (2), du poëte qui, vous le savez, on lui avait dérobé ses premières serviettes de Sætabis (3), fit un peu le mauvais, les estimant, d’après ceux qui les lui avaient données, ses chers Veranius et Fabullus. Épître familière : car, grâce à la liberté que je prends, la publicité s’en emparera (tout récemment vous vous êtes plaint qu’il n’en ait pas été ainsi à propos d’une autre lettre de moi sans façon), et chacun saura sur quel pied d’égalité vous mettez l’empire vis-à-vis de vous. 3Triomphateur, censeur, six fois consul, partageant la puissance tribunitienne, et (ce qui est encore plus grand de votre part, puisque c’est un service rendu à la fois à votre père et à l’ordre équestre) préfet du prétoire, voilà tout ce que vous êtes pour la république, sans cesser d’être pour nous autre chose qu’un camarade d’armée. Rien en vous n’a été changé par la grandeur de la fortune, si ce n’est que vous pouvez faire tout le bien que vous voulez. 4Aussi, tandis que les respects des autres ont accès près de vous par tous ces titres, nous n’avons, nous, pour vous honorer, que la familiarité et l’audace. Cette audace, vous vous l’imputerez ; et, en nous pardonnant notre faute, c’est à vous que vous pardonnerez.

J’ai secoué toute honte, et je n’en suis pas plus avancé ; car voilà que, par une autre voie, vous reparaissez dans votre grandeur, et plus loin qu’avec le licteur vous nous écartez avec les faisceaux du génie. De qui dira-t-on avec autant de vérité qu’en lui éclatent la puissance de la parole et l’éloquence de la magistrature tribunitienne ? 5Comme votre voix tonne pour les louanges d’un père ! comme elle se complaît dans celles d’un frère. Quelle hauteur vous atteignez dans la poésie ! Ô fécondité d’un grand esprit ! vous avez voulu même imiter votre frère (4), et vous y avez réussi. Mais qui peut envisager sans effroi une telle supériorité, au moment de se soumettre à votre jugement, et à un jugement provoqué ? Il est tout différent d’adresser un livre au public, ou de vous le dédier nominativement. Dans le premier cas, je pourrais dire : Pourquoi me lire, grand empereur ? Ces choses sont écrites pour l’humble vulgaire, pour la foule des agriculteurs et des artisans, enfin pour ceux que les lettres n’occupent pas. Pourquoi vous constituer juge, vous qui, au moment où j’écrivais, n’étiez pas sur la liste ? 6Je vous savais trop grand pour croire que vous descendriez jusque-là. D’ailleurs le droit commun autorise à récuser même les savants. Ce droit de récusation, Cicéron en use, lui placé, pour le génie, au-dessus de toutes les chances ; et, chose singulière, pour en user il prend un avocat : Ce que j’écris ici, j’en défends la lecture au très-docte Persius, je la permets à Junius Congus (5). Si Lucilius, qui créa le style satirique, a cru devoir s’exprimer en ces termes, et Cicéron les emprunter même en composant son beau traité de la République, combien n’ai-je pas plus de motifs pour récuser certain juge ? 7Mais je me suis enlevé ce moyen de défense par ma dédicace ; car c’est tout autre chose d’avoir un juge par le sort ou de le choisir, et l’on traite avec bien plus d’apparat un hôte invité qu’un hôte d’occasion. Lorsque Caton (6), cet ennemi de toute brigue, joyeux d’un refus comme d’un honneur acquis, devenait, dans le feu des élections, dépositaire des sommes que les candidats lui remettaient, ils déclaraient, en agissant ainsi, prendre le plus grand engagement de probité qu’il y eût alors au monde. 8De là cette célèbre exclamation de Cicéron : Heureux Caton, à qui personne n’ose demander une chose injuste ! Quand L. Scipion l’Asiatique en appelait aux tribuns, parmi lesquels était Gracchus, il déclarait se soumettre au jugement même d’un ennemi ; tant il est vrai qu’en choisissant son juge on en fait un arbitre suprême. De là vient la dénomination d’appel.

Vous, placé au faîte le plus élevé parmi les hommes, vous, doué de tant d’éloquence, pourvu de tant de savoir, ceux qui viennent vous saluer ne vous approchent, je le sais, qu’avec un respect religieux ; 9aussi est-on, entre autres, infiniment soucieux de ne vous adresser rien qui ne soit digne de vous. Mais les campagnards et beaucoup de nations ne font aux dieux offrande (7) que de lait et de gâteaux salés, n’ayant point d’encens ; et jamais on n’a reproché à personne d’honorer les dieux comme il le pouvait. Ce qui aggrave encore ma témérité, c’est que le livre que je vous dédie est un travail peu relevé ; il n’a point de place pour le génie, d’ailleurs si médiocre en moi ; et il n’admet ni digressions, ni discours ou développements, ni événements merveilleux, ni aventures variées, ni autres détails agréables à conter ou à lire. 10Matière stérile, la nature des choses, c’est-à-dire la vie, en est le sujet ; et encore dans ce qu’elle a de plus bas, exigeant souvent l’emploi de termes de la campagne, de mots étrangers, barbares même, ou qu’il est besoin de faire précéder d’une excuse. D’ailleurs, la voie où j’entre n’est pas familière aux auteurs, ni de celles où l’esprit aime à s’engager. Nul chez nous n’a fait cette tentative, nul ches les Grecs n’a embrassé seul tous ces objets. Nous cherchons en général les agréments de l’étude ; aussi, les œuvres qui passent pour traiter de choses infiniment ardues demeurent dans l’obscurité et dans l’oubli. De plus, il me faut toucher à tout ce que les Grecs renferment dans le mot d’encyclopédie : et cependant il est des points ou ignorés, ou que la subtilité a rendus incertains ; il en est d’autres traités tant de fois, que le dégoût s’y est attaché. Ce n’est pas chose aisée que de donner un air nouveau à ce qui est ancien, de l’autorité à ce qui est nouveau, du brillant à ce qui est terne, de la lumière à ce qui est obscur, de la faveur à ce qui est dédaigné, du crédit à ce qui est douteux, à chaque chose sa nature, et à la nature tout ce qui lui appartient. Aussl, dussé-je manquer le but, il sera beau et glorieux d’avoir voulu y arriver.

Pour moi, je pense qu’un intérêt particulier doit s’attacher dans les lettres à ceux qui, vainqueurs des difficultés, ont préféré le mérite d’être utile à l’avantage de plaire. J’ai moi-même donné déjà des exemples de cette préférence dans d’autres ouvrages ; et je m’étonne, j’en conviens, d’entendre le célèbre Tite-Live, au début d’un livre de son Histoire commencée à l’origine de Rome, déclarer qu’assez de gloire lui était déjà acquise, et qu’il pourrait s’arrêter, si son esprit ennemi du repos ne trouvait un aliment dans le travail. À coup sur il eût mieux valu écrire pour la gloire du nom romain et d’une nation victorieuse des nations, que pour la sienne propre ; il eût été plus méritoire d’avoir persévéré par amour pour l'œuvre, non par satisfaction personnelle, et travaillé non pour sol, mais pour le peuple romain.

Vingt mille faits dignes de conservation (car les livres doivent être des trésors, comme dit Domitius Pison), vingt mille faits extraits de la lecture d’environ deux mille volumes, dont un bien petit nombre est entre les mains des savants à cause de l’obscurité de la matière, et qui proviennent de cent auteurs de choix, ont été renfermés en trente-six livres, avec l’addition de beaucoup de choses ou ignorées de nos prédécesseurs, ou découvertes depuis eux par la civilisation. Sans doute j’ai commis, moi aussi, bien des omissions ; je suis homme, mon temps est pris par des fonctions publiques, et je m’occupe de ce travail à mes moments de loisir, c’est-à-dire pendant la nuit. Car je ne voudrais pas que mes princes me crussent coupable de leur avoir dérobé des heures qui leur sont dues : je leur consacre les jours, je règle avec le sommeil le compte de la santé ; et ma récompense, qui me satisfait, c’est de vivre un plus grand nombre d’heures en m’amusant, comme dit Varon, à ces compositions. Et en effet, vivre c’est veiller.

Tandis que ces motifs et ces difficultés me défendent de rien promettre, vous, en me permettant de vous écrire, me rendez de l’assurance. Là est le gage du succès de l’ouvrage, là en est la recommandation. Que d’objets ne paraissent précieux que parce qu’ils sont dédiés dans les temples ! Au reste, j’ai parlé de vous tous, votre père, votre frère et vous, dans une composition régulière, où j’ai commencé l’histoire de notre temps là où s’arrête Aufidius Bassus.. Où est-il cet ouvrage, dites-vous ? Achevé depuis longtemps, il reçoit la sanction du temps ; et d’ailleurs mon intention a toujours été d’en remettre la publication à mon héritier, de peur qu’on ne m’accuse d’avoir donné, moi vivant, quelque chose à l’ambition. Aussi je souhaite bon succès à ceux qui me préviendront comme à ceux qui me suivront, et qui, je le sais, entreront en lice avec nous, ainsi que nous avons fait avec nos devanciers.

Vous aurez une preuve de cette humeur dont je suis, en lisant en tête de ces livres le nom des auteurs que j’ai consultés. C’est, en effet, je pense, un acte de bienveillance, et plein d’une candeur honorable, de déclarer quels sont ceux qui nous ont été utiles ; à qui du reste ont manqué la plupart de ceux que j’ai tenus entre les mains. Car sachez qu’en comparant les auteurs j’ai surpris les plus renommés d’entre eux, et les plus voisins de nous, transcrivant les anciens mot pour mot et sans les nommer ; bien éloignés du courage de Virgile, qui lutte avec ses modèles ou de la franchise de Cicéron, qui, dans son livre sur la République, se déclare imitateur de Platon ; qui, dans sa Consolation sur la mort de sa fille, dit : J’ai suivi Crantor, et qui avoue ce qu’il doit à Panætius dans ses Offices, ouvrages dignes, vous le savez, non pas seulement d’être feuilletés continuellement, mais d’être appris par cœur. C’est le fait d’une âme envieuse et d’un esprit malheureux, d’aimer mieux être pris en flagrant délit de vol que de rendre un prêt, d’autant plus qu’il faut finir par le rendre, et avec usure.

Les Grecs ont un merveilleux bonheur dans le choix de leurs titres. Les uns ont intitulé leurs livres κηρίον, pour dire que c’était un rayon de miel ; les autres κέρασ Άμαθείας, corne d’abondance, où vous croiriez pouvoir trouver un merle blanc ; et tant d’autres titres, Champs de violettes 8, Muses, Pandectes, Manuels, Prairies, Tablettes, pour lesquels on manquerait à une assignation. Mais quand vous y êtes une fois entrés, bons dieux ! quel vide ! Nos Romains plus grossiers intitulaient les leurs, les Antiquités, les Exemples, les Arts ; le plus plaisant 9, je pense, est celui qui s’appelant Bibaculus et aimant en effet à boire a choisi Élucubration. Varron a mis un peu d’affectation dans le titre de deux de ses satires, Sesculixes 10 et Flexibula. Chez les Grecs, Diodore, ne badinant plus, donna le nom de Bibliothèque à son histoire. Apion le grammairien, celui que Tibère appelait la cymbale du monde, et qu’on pourrait plutôt appeler la trompette de sa propre 11 renommée, a écrit qu’il immortalisait ceux à qui il adressait quelque chose. Je ne me repens pas de n’avoir rien imaginé de plus joli en fait de titre. Et pour ne pas paraître toujours médire des Grecs, je voudrais 12 qu’on me supposât l’intention de ces maîtres de l’art de peindre et de sculpter qui, vous le verrez dans ces volumes, avaient mis à des œuvres achevées, à des œuvres que nous ne nous lassons pas d’admirer, une inscription suspensive : Apelle faisait ; Polyclète faisait. Ils ne paraissaient voir dans leurs ouvrages que quelque chose de commencé toujours, de toujours imparfait, afin de se ménager un retour contre la diversité des jugements, comme prêts à corriger les défauts signalés, si la mort ne les prévenait pas ; ils ont, par une modestie bien sentie, inscrit chacune de leurs productions comme la dernière ; à chacune ils semblent avoir été enlevés par la destinée. Trois ouvrages sans doute, ont reçu, dit-on, une inscription définitive : Un tel a fait ; j’en parlerai au lieu et place ; ce fut la preuve manifeste que l’auteur s’était complu dans sa confiance en son œuvre, et ces trois productions excitèrent vivement la jalousie.

Je confesse franchement qu’on peut beaucoup ajouter à mes ouvrages, non seulement à ce livre-ci, mais encore à tous ceux que j’ai publiés, soit dit en passant aux Zoïles ; et je puis bien parler ainsi, puisque j’apprends que des stoïciens, des dialecticiens, et même des épicuriens (quant aux grammairiens, je m’y suis toujours attendu), sont en travail de critique sur le livre que j’ai publié touchant la grammaire ; voilà dix ans qu’ils avortent : moins longue est la gestation des éléphants. Pourquoi m’en étonner ? Ne sais-je pas que Théophraste, homme d’une éloquence si grande qu’il en mérite ce nom divin (θεόφραστος, homme au parler divin), fut l’objet des attaques d’une femme, et que de là naquit le proverbe : N’y a-t-il pas de quoi se pendre ? Je ne puis m’empêcher de citer des paroles de Caton le censeur, qui ont trait à ce que je dis ; et l’on verra que Caton écrivant sur la discipline militaire, lui qui avait appris la guerre sous Scipion l’Africain, et on peut dire sous Hannibal, qui n’avait pu supporter la supériorité même de Scipion, et qui avait reçu le titre d’impérator et les honneurs du triomphe, était menacé des coups de ceux qui cherchent de la renommée en abaissant la science d’autrui. Que dit-il, en effet, dans ce livre ? « Je sais que ce qui est écrit, une fois mis au jour, trouvera beaucoup de vétilleurs (vitiligent), surtout parmi ceux à qui la vraie gloire est étrangère. Je laisse passer leurs discours devant moi. » Le mot de Plancus n’est pas non plus sans esprit : on lui disait qu’Asinius Pollion préparait contre lui des discours qui devaient être publics par Pollion ou par ses enfants après la mort de Plancus, pour que ce dernier ne pût répondre : « Il n’y a, dit-il, que les vers qui fassent la guerre aux morts. » Ce mot les a frappés d’un tel discrédit, que les savants les regardent comme ce qu’il y a de plus impudent.

Ainsi, tranquille même contre les vétilleurs (vililitigatores), mot que Caton a élégamment composé des mots vice et litige (que font-ils en effet autre chose que de chercher matière à litige ?), avançons ce qui me reste à dire. Le bien public exigeant que j’épargne votre temps, j’ai ajouté à cette lettre la table de chacun des livres ; et tout mon soin a été de la faire tellement exacte que vous n’eussiez pas à les lire. Par là le reste des lecteurs vous devra d’être exemptés de parcourir tout l’ouvrage ; et chacun ne cherchera que ce qu’il désire, et saura où le trouver. C’est un exemple déjà donné dans notre littérature par Valérius Soranus, dans le livre qu’il a intitulé Epoptides

(tableaux). Adieu.

Table de l’histoire du monde, laquelle sert aussi de premier livre.


Livre II, relatif au monde et aux éléments.

Le monde est-il fini, est-il un ?
De sa forme.
De son mouvement. Pourquol est-il appelé monde ?
Des éléments et des planètes.
De Dieu.
De la nature des astres. Du mouvement des planètes.
Des éclipses de la lune et du soleil.
De la grandeur des astres.
Des découvertes faites par chacun dans l’observation du ciel.
Quand reviennent les éclipses du soleil et de la lune ?
Du mouvement de la lune.
Mouvements des planètes et règles des apparitions.
Pourquol les unes paraissent-elles plus élevées, et les autres plus voisines ?
Pourquoi les mêmes planètes ont-elles des mouvements dissemblables ?
Généralités sur les astres.
Quelles modifications présentent leurs couleurs.
Mouvement du soleil et raison de l’inégalité des jours.
Pourquoi la foudre a-t-elle été assignée à Jupiter ?
Distances des astres.
Des astres : considérations musicales,
Du monde : considérations géométriques.
Des astres qui apparaissent soudain, ou comètes.
Nature, situation et espèces de ces astres.
Théories d’Hipparque touchant les astres.
Prodiges célestes puisés dans l’histoire. Torches, lampes, bolides.
Poutres célestes, cieux entr’ouverts.
Des couleurs du ciel et flamme céleste.
Des couronnes célestes.
Des cercles formés soudainement.
Éclipses prolongées du soleil.
Plusieurs soleils.
Plusieurs lunes.
Lumière du jour durant la nuit.
Boucliers ardents.
Phénomène céleste noté une seule fois.
Étoiles filantes.
Des étoiles qui se montrent sur la terre et sur la mer.
De l’air.
Des salsons réglées.

(à compléter…)

Remèdes fournis par le plomb, xv.
Remèdes fournis par la seorle de plomb, xvi.
Spode de plomb.
De le molybdène ; remède qu’elle fournit, xv.
Du psimmythium ou céruse ; remèdes qu’il fournit, vi.
Sandaraque ; remèdes qu’elle fournit, xi. Arsenic.
Résumé : Remèdes, histoires et observations, 915.
Auteurs :

L. Pison, Valérius Antias, Verrius, M. Varron, Corn. Nepos, Messala, Rufus, Marsus le poëte, Bacchus, Julius Bassus qui a écrit en grec sur la médecine, Sextius Niger qui a écrlt en grec sur le médecine, Fabius Vestalis.

Auteurs étrangers :

Démocrite, Métrodore de Scepsis, Menæchme qui a écrit sur la ciselure, Xénocrase qui a traité le même sujet, Antigone qui a traité le même sujet, Duris qui a traité le même sujet, Hellodore qui a écrit sur les offrandes des Athénlens, Pasitèle qui a écrit sur les ouvrages admirables, Tlmée qui a écrit sur les remèdes métalliques, Nymphodore, Iollas, Apollodore, Andreas, Héraclide, Diagoras, Botrys, Archidème, Dionysius, Aristogène, Démocles, Mnésls, Xénocrate fils de Zénon, Théomneste.

Livre XXXV, traitant de la peinture et des couleurs.

Estime où est la peinture.
Cas que l’on fait des portraits.
Quand pour la première fois on a sculpté des portraits sur les boucliers, et on les a exposés en public.
Quand on a exposé de semblables boucliers dans les maisons.
Des commencements de la peinture. Des peintures monochromes. Des premiers peintres.
Antiquité des peintres en Italie.
Des peintres romains. Quand la peinture a commencé à être en honneur à Rome, et pour quelle cause. Quels sont ceux qui ont exposé des tableaux représentant leurs victoires.
Quand les tableaux étrangers ont commencé à être estimés à Rome, et quels ont été exposés en public.
Procédés de la peinture.
Des couleurs naturelles et artificielles, et des préparations des couleurs, excepté celles qui sont fournies par des substances métalliques.
De la sinopide ; remèdes qu’on en tire, xi.
De la rubrique. De la terre de Lemnos ; remèdes qu’on en tire, xi.
De la terre d’Égypte.
De l’ocre. Remèdes fournis par la rubrique.
Leucophorum.
Parætonlum.
Melinum ; remèdes qu’on en tire, vi. Céruse.
Usta.
Terre d’Érétrie ; remèdes qu’on en tire, vi.
Sandaraque.
Sandyx.
Syricum.
Du noir.
Purpurissum.
Indigo ; remèdes qu’il fournit, iv.
Arménium ; remèdes qu’il fournit, i.
Vert Appien.
Annulaire.
Couleurs qui ne prennent point sur l’humide.
Couleurs employées par les anciens dans la peinture.
Quand pour la première fois on a peint et exposé des combats de gladiateurs.
De l’antiquité de la peinture. Énumération des chefs-d’œuvre et des peintres les plus célèbres, cccv.
Premier concours de peinture.
Quels sont ceux qui ont peint avec le pinceau. Quelles sont les inventions et les inventeurs dans la peinture. Quelles sont les plus grandes difficultés de cet art.
Des divers genres de peinture.
Du moyen de faire taire les oiseaux.
Quels sont ceux qui ont peint à l’encaustique et au pinceau.
Qui le premier a peint les lambris. Quand on a commencé à peindre les voûtes. Prix excessif de certaines peintures.
De l’encaustique.
De la peinture des étoffes.
Premiers inventeurs de l’art de mouler.
Qui le premier moula une image d’après la figure et d’après les statues
Mouleurs célèbres.
Des ouvrages en poterie.
Variétés des terres. Du sable de Pouzzoles, et des autres espèces de terre qui se pétrifient.
Murs de forme.
Murs de brique. Fabrication de la brique.
Du soufre et de ses espèces ; remèdes, xix.
Du bitume et de ses espèces ; remèdes, xxvii.
De l’alun et de ses espèces ; remèdes, xxxix.
De la terre de Samos ; remèdes, iii.
Des diverses espèces de terre d’Érétrie.
Du lavage des terres qu’on emploie dans la médecine.
De la terre de Chios ; remèdes, iii. De la terre de Sélinonte ; remèdes, iii. De la pnigitis ; remèdes, ix. De l’ampelitis ; remèdes, iv.
Emploi de la craie pour dégraisser les étoffes. Terre cimoliée ; remèdes, viii, Sarde ; ombrique ; saxum.
Craie argentaire. Affranchis très puissants qui ont été marqués de craie.
Terre de Galatie, de Clupée, des Baléares, de l’île d’Ébuse ; remèdes, iv.

(à compléter…)


NOTES DU PREMIER LIVRE.


(1) Catulle, Carm. I.

(2) Objicere, Vulg. (J’appelle Vulg. l’éd. de Lemaire.) — Obiter est donné par des mss., et me paraît préférable.

(3) Catulle (Carm. XII) reproche à Asinius Marrucinus, frère d’Asinius Pollion, de lui avoir dérobé des sudaria de Sætabis (Sætabis était une ville d’Espagne, renommée pour la beauté de son lin). Pline dit ses premières serviettes, attendu que plus loin (Carm. XXV) Catulle se plaint de nouveau du vol d’un sudarium sætabum.

(4) Domitien, avant d’être empereur, fit quelques essais poétiques par simulation, dit Suétone dans la Vie de ce prince, chap. 2. On peut voir, dans la table qui suit la Préface, au mot Titus, l’indication d’un poëme qui est peut-être celui auquel Pline fait ici allusion.

(5) Voici les diverses leçons de cette citation de Lucilius : Ed. princeps : Nec doctissimum omnium Persium hoc legere volo (leçon suivie dans l’édition de Lemaire). Ms. de la bibliothèque du Mans : Nec doctissimis ; Manium Persium hoc legere nolo (leçon suivie par Hardouin et par Sillig). Dalechamp : Hæc doctissimum Persium legere nolo. Dans Cicéron, De orat. II, la citation est : Persium non curo legere (hic enim fuit, ut noramus, omnium fere nostrorum bominum doctissimus), Lælium Decimum volo. C’est à l’aide de ces éléments que j’ai corrigé le vers de Lucilius ; j’en ai fait un trochaïque. Lælium Decimum de Cicéron est donné par quelques mss. de Pline.

(6) Il s’agit ici de Caton d’Utique. Le texte de Vulg. porte : facere pro innocentia, quod in rebus h. s. e. Deux mss. que j’ai sous la main (no 263 bibl. du Mans, et 776 Suppl. lat. Bíbl. roy.) et l’édition princeps (1469) ont la leçon que j’ai suivie.

(7) Gentes supplicant et m. l. s. Vulg. — Supplicant manque dans plusieurs mss., et est inutile. M. Sillig a trouvé cette phrase très-vicieuse, et l’a ainsi refaite par conjecture : gentes e more faciunt qui alia non habent. Il est vrai que des mss. ont more pour mola, et omettent thura.

(8) Jam μοῦσαι, Vulg. — Des mss. ont jamjam. Hardouin a proposé et Brotier adopté Ια, au lieu de jam. M. Sillig substitué Ιωνιά ; je l’ai suivi.

(9) Artiumque, quam facetissimi. Lucubrationem, puto, qui ait Bibaculus eram et vocabar, paulo minus asserit ; Varro, Vulg. — Artiumque, facetissimi, lucubrationem, ut qui Bibaculus erat el vocabatur ; paulo minus serio Varro, Sillig. — Ce texte est très-altéré dans les mss. J’ai combiné les différentes variantes pour en tirer la phrase telle que je l’ai imprimée. Furius Blbaculus est un grammairien, que Quintilien, XI, 1, met entre l’époque de Calulle et celle d’Horace.

(10) Sesculixes veut dire Ulysse et demi. Quant à flexibula, c’est un mot douteux, sur lequel les mss. varient beaucoup. M. Sillig a mis flexibula. Je crois que la vraie leçon est flexibula. Les satyres de Varron avaient généralement deux lettres, l’un latin, et l’autre grec. Le titre grecque de cette satyre est περὶ ἐπαρχιῶν, sur les magistratures. Le titre latin doit contenir quelque chose qui s’y rapporte, par exemple Βουλή dans le sens de sénat, assemblée gouvernante ; et flexibula pourra être, comme sesculixes, un mot hybride, signifiant les moyens par lesquels on réussit auprès du sénat.

(11) Publicæ, Vulg. — M. Sillig, d’après un ms., a donné propriæ, ce qui vaut bien mieux.

(12) Nos, Vulg. — Mox, Sillig, d’après plusieurs mss.

(13) Partout où il y a des points, les mss. ne fournissent aucun chiffre ; perte, du reste, fort peu à regretter, car ces chiffres sont généralement défectueux.

(14) Terræ mensuræ comparatæ, Vulg. — L’édition princeps porte per mensuras, leçon suivie par Brotier et Sillig.

(15) Non, Ed. princeps. — Les éditions récentes omettent à tort la négation.

(16) Mutaverunt, Vulg. — M. Sillig a mis, avec raison, mutaverint.

(17) Dlophîos, Codd. — ὀτφυεῖς, Hardouin. — ἰδιοφυῆ, Lobeck, in Aglaoph., I, 748 seq.

(18) On trouvera dans la table de ce livre et des suivants de notables différences avec les éditions précédentes. Ces différences proviennent du très ancien ms. de Bamberg, dont M. Jahn a publié une collation complète avec des notes excellentes ; collation et notes que M. Sillig a reproduites dans son édition de Pline, et que j’ai mises à profit.

(19) Les éditions depuis Hardouin répètent ici Cornilio Nepote, à tort, comme cela a été remarqué dans l’édition de Lemaire.