Histoire et description naturelle de la commune de Meudon/Chapitre V

CHAPITRE V.

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ZOOLOGIE.
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V.


Faits historiques.
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Je comptais n’avoir dans ce chapitre que peu de choses à dire, attendu que la faune de Meudon est à peu près celle de tous les environs de Paris ; mais, ayant pu obtenir d’un habile chasseur, M.Georges E…., des renseignements pleins d’intérêt sur les mœurs des nombreuses espèces d’oiseaux qui habitent la forêt domaniale ou y séjournent momentanément, on voudra bien me permettre de m’étendre un peu sur un sujet qui, je l’espère, intéressera les ornithologistes. Je dois aussi au même observateur une notice sur les poissons qui peuplent les étangs.

Autrefois, la forêt de Meudon était très giboyeuse, à l’époque surtout où elle était entièrement entourée de murs. Quand Louis XV et son successeur s’y rendaient, on fermait toutes les portes de cet immense parc qui cessait d’être public, et l’on y faisait des chasses magnifiques, la chasse au bois, aux étangs, à la plaine, car tout y était admirablement disposé pour les plaisirs de ce genre.

A l’occasion de ces chasses, on raconte un fait qui n’est pas sans intérêt sous le rapport zoologie : Louis XVI avait fait venir deux jeunes cerfs des Ardennes qui furent lâchés dans la forêt de Meudon ; chaque fois que le roi les chassait, ils, regagnaient leur pays natal, après avoir traversé successivement les forêts de Versailles, de Marly, la Seine, les forêts de Compiègne et de Morval ; huit jours après, on les retrouvait à Meudon.

En 1814 et 1815, les alliés, « Nos amis les ennemis, » firent rafle sur tout le gibier qui peuplait la forêt. Les Français y contribuèrent bien un peu, témoin un sergent de la jeune garde, qui avait pris le titre d’aide-de-camp de l’empereur de Russie, et se livrait à la chasse au cerf comme un grand seigneur, escorté de tous les gardes de la forêt, dupes de cette supercherie.

Cependant le gibier se reproduisit ; car je me rappelle d’avoir vu le duc de Berry, peu de temps après la Restauration, faire avec le comte d’Artois et le duc d’Angoulême une très belle chasse au tir dans l’enclos même du haras ; le souvenir de cette chasse ne s’effacera pas de longtemps à Meudon : le prince importuné apostropha de la façon la plus cavalière, aux yeux de tout le village ébahi, le maire M. Palet, et son adjoint M. Picard notaire, accompagné de ses deux filles, qui étaient venus pour le complimenter. Charles X se plaisait aussi à exercer quelquefois son adresse dans la même forêt. La révolution de juillet détruisit de nouveau le gibier, et c’est à peine aujourd’hui si l’on voit passer un cerf, une biche, un daim ou un chevreuil ; les lapins sont même devenus rares[1].

Indépendamment de ces causes violentes de la destruction ou de la disparition du gibier, telles que la liberté de la chasse en 1830, il faut tenir compte aujourd’hui du braconnage plus fort que jamais et de l’affluence croissante des promeneurs.

Si les grands quadrupèdes ont pour ainsi dire déserté la forêt de Meudon, il n’en est pas de même des oiseaux, ainsi qu’on le verra par les détails ci-après, reproduits presque littéralement :


Oiseaux.
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« Les oiseaux aquatiques, à cause des étangs, sont aussi communs que les passereaux, les oiseaux de proie, etc.

« En commençant par les derniers, je parlerai d’abord de la plus grosse espèce, ou de la buse ; quoiqu’elle ne soit généralement qu’un oiseau de passage, elle séjourne toute l’année dans certains cantons de la forêt. J’ai vu, deux années de suite, une buse commune venir tous les matins, à une heure fixe, se percher sur le haut d’un arbre situé au bord de l’étang des Fonceaux ; après y être resté trois ou quatre heures, elle partait pour la plaine, et il ne m’est jamais arrivé de la voir revenir dans le courant de la journée. Aux mois de septembre et d’octobre, j’ai tué souvent dans la même forêt des buses blanches et des buses bondrées ; il m’est arrivé une fois d’atteindre un milan, le seul que j’aie jamais vu à Meudon. On y trouve beaucoup d’éperviers de différentes espèces ; il est même surprenant de voir autant d’oiseaux de proie dans une forêt aussi peu giboyeuse que celle de Meudon. Il ne faut pas oublier de mentionner le petit-duc : cet oiseau qui ne pourvoit à sa nourriture que pendant la nuit et se repose le jour, particulièrement dans les grands pins dont l’étang de Bel-Air (petit parc du château) est bordé. Ce n’est qu’à la chute du jour que cet oiseau se rend dans le fond de la forêt, où il est rare qu’il ne s’empare pas de quelques lapins, ce dont on peut s’assurer en examinant les matières pleines de poil qu’il rejette par le bec.

« II est arrivé quelquefois aux gardes de la forêt de Meudon de voir des aigles ; mais, en tous cas, ils n’y ont jamais séjourné longtemps[2].

« Parlons maintenant des corbeaux ; les corneilles y arrivent en bandes à la fin du mois d’octobre ; et, après avoir passé la journée en plaine, elles retournent coucher particulièrement dans le grand golis situé près de la Grange-Dame-Rose. Le plus grand nombre s’éloigne vers la lin de février, et il en reste fort peu pendant l’été ; pourtant il y en a qui ne quittent jamais la forêt de Meudon. Il ne m’est jamais arrivé d’y voir le véritable corbeau ; je n’y ai remarqué que la corbine, le freux et la corneille mantelée.

« II est inutile de dire que les pies, ainsi que les geais, sont très nombreux ; tout le monde sait que ce sont des oiseaux très nuisibles dont on ne saurait trop purger les forêts[3]. Le geai est on ne peut plus remarquable à l’époque de ses amours ; il n’est pas de cris d’oiseaux qu’il ne sache imiter pour plaire à la femelle ; je l’ai entendu contrefaire si bien la buse et le corbeau, que je m’y suis laissé prendre plusieurs fois. On peut dire qu’il faut beaucoup d’habitude pour n’être pas la dupe de ses galantes imitations.

« On voit aussi, principalement en hiver, beaucoup de pigeons-ramiers dans la forêt de Meudon, où ces oiseaux se rassemblent par bandes. Le jour ils vont dévaster les champs environnants, et le soir retournent percher sur la cime des grands arbres.Les tourterelles viennent aussi nicher dans la même forêt, mais elles disparaissent pendant l’hiver. Le coucou y arrive vers le 15 avril ; quoique assez craintif de sa nature, cet oiseau est rempli d’audace quand il entend les cris de sa femelle. On se sert de ce moyen pour les approcher à portée de fusil. Le coucou revient chaque année dans le canton qui l’a vu naître, et il est rare de voir plusieurs couples habiter les mêmes localités, d’où l’on peut inférer que cet oiseau est très jaloux. Il est bien vrai qu’il se sert quelquefois du nid des autres oiseaux, car j’ai recueilli un jeune coucou dans celui d’une fauvette.

« Je n’en dirai pas autant du loriot, celui-ci est toujours en grande compagnie ; il y a même lieu de croire qu’il vit en famille ; car il est rare de voir plusieurs de ces oiseaux d’âge semblable vivre en société. Il paraîtrait que le loriot n’est adulte (chose assez remarquable chez les oiseaux) qu’à rage de trois ou quatre ans.

« La grive et le merle sont très communs à Meudon, surtout dans les endroits où le sorbier et l’épine sont en abondance. Les pinsons-gros-becs, les étourneaux et les picverts ne sont pas plus rares ; ces derniers sont généralement très nuisibles dans les forêts, parce que, ne faisant jamais leurs nids que dans le tronc des arbres qu’ils creusent intérieurement, ils les font ordinairement périr. Le pic-épèche, quoique plus rare que le pic-vert, est aussi répandu ; cet oiseau ayant tout à fait les mêmes habitudes que le pic-vert, n’est pas moins destructeur que lui ; on sait qu’il y a le gros et le petit pic verts ; du reste, ils ne diffèrent l’un de l’autre que par la grosseur.

« La cytelle est un oiseau fort rare à Meudon ; il ne se trouve guère abondamment que dans les pays où il y a beaucoup de hêtres, tels que Fontainebleau et Compiègne.

« Les bec-croisés, au contraire, se trouvent quelquefois à Meudon en grande quantité ; l’année 1839 a été remarquable par l’apparition de ces oiseaux ; ils viennent du nord et changent de plumes deux fois dans l’année ; en été, ils sont d’un vert gris assez peu voyant, tandis qu’en hiver leur robe est d’un rouge superbe ; il faut pourtant dire que la femelle n’atteint jamais les belles couleurs du mâle.

« Je vais maintenant m’occuper d’oiseaux plus petits, tels que le pinson, la mésange à tête noire, la charbonnière, la mésange à tête bleue, le rouge-gorge, le troglodyte : tous ces oiseaux abondent dans la forêt de Meudon. Je dirai aussi un mot du verdier qu’il ne faut pas confondre avec le bruantverdier ; le premier est assez rare, tandis que le second est très commun ; ce sont des oiseaux qui vont toujours en bande dans les prés et plaines.

« En parlant du loriot, j’aurais dû citer le torcol, non que cet oiseau soit de la même famille, mais parce qu’il a un cri tellement semblable à celui du loriot, qu’il est très difficile de reconnaître celui des deux oiseaux à qui il appartient. J’ajouterai que le loriot ne paraît à Meudon que du mois de mai à celui de juillet ; jamais je n’en ai vu ni entendu, passé cette époque ; du reste, il n’y est pas rare.

« On y trouve aussi beaucoup de bergeronnettes sur le bord des étangs ; ces oiseaux, ne se nourrissant guère que de petits vers, se rencontrent particulièrement dans les endroits humides.

« II ne faut pas omettre également la pie-grièche se présentant continuellement à Meudon dans presque tous les cantons, non plus que l’alouette de bois qui y est aussi très abondante.

« Malheureusement pour le chasseur, la forêt de Meudon ne renferme ni perdrix, ni faisans, ou fort peu, et la bécasse ne l’honore que rarement de sa présence pendant l’hiver.

« Tels sont, je crois, à peu près les oiseaux propres à la forêt de Meudon. Il me reste à présent à parler des oiseaux de passage qui se rencontrent fréquemment sur les eaux de cette forêt. L’étang des Fonceaux étant sans contredit celui où l’on trouve le plus d’oiseaux aquatiques, je vais m’y attacher plus particulièrement.

« Je dirai d’abord qu’aucun oiseau n’y séjourne toute l’année. Au commencement d’avril, les judelles y arrivent en assez grand nombre, ainsi que les poules d’eau ; on y voit aussi une foule de plongeons ; quelques canards s’y rendent également à la même époque. Tous ces oiseaux y font leurs nids et y demeurent jusqu’au mois de septembre, si ce n’est le canard qui part aussitôt que les halbrans sont en état de voler. C’est au mois de septembre que la bécassine s’y rencontre souvent, et que les canards prennent l’habitude d’y venir coucher tous les soirs en masse. Ces palmipèdes m’ont paru assez intéressants pour entrer ici dans quelques détails à leur égard :

« Tous les soirs, à la brune, il en arrivait aux Fonceaux une cinquantaine qui y passaient la nuit, et le lendemain, dès la pointe du jour, ils se retiraient, je n’ai jamais pu savoir en quel endroit[4]. Il est pourtant bien certain que c’étaient les mêmes qui revenaient chaque soir ; car, ayant voulu en tuer quelques-uns, je les avais amorcés avec du mou de veau, et tous les soirs ils venaient s’abattre à l’endroit même où j’avais coutume de leur en jeter.

« II est extrêmement rare de voir des oies sauvages sur les étangs de Meudon ; pourtant cela s’est vu dans les grands froids. Des hérons, des butors y viennent aussi assez souvent, ainsi que des culs-blancs, et en général tous les oiseaux de passage qui, faisant de longues courses, se reposent volontiers dans les lieux où ils trouvent une nourriture facile. »


Reptiles.
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Je croyais n’avoir rien à signaler en erpétologie ; cependant l’apprivoisement bien constaté d’une grenouille est un fait trop intéressant pour le passer sous silence. Voici un extrait de ce que M. Guérin Méneville, zoologue des plus distingués, a bien voulu me communiquer à ce sujet :

« Nous n’avions jamais entendu dire que la grenouille fût susceptible de s’apprivoiser, de venir à la voix, de se laisser toucher, de prendre de la mie de pain, quoique jouissant toujours de la plus complète liberté dans un grand bassin, en compagnie d’autres grenouilles et de nombreux poissons de la Chine ; c’est cependant ce que j’ai été à même de voir un grand nombre de fois, ainsi que beaucoup d’autres personnes.

« Lorsque madame Panckoucke, dont l’amabilité ne le cède en rien au mérite de l’artiste-peintre, assistait au déjeuner de ses poissons dorés, une belle grenouille verte ne tardait pas à paraître et à se pavaner au milieu d’eux, en cherchant à leur disputer quelques miettes[5]. Madame Ernestine P……. l’appelait-elle doucement, la batracienne venait au bord du bassin, y appuyait ses pattes de devant, et attendait qu’on voulût bien lui donner un peu de mie trempée ; elle se laissait alors toucher et caresser par les dames dans les mains desquelles elle se glissait volontiers ; enfin, on pouvait la sortir de l’eau et la transporter assez loin sans qu’elle parût s’inquiéter ni chercher à fuir. »

Poissons.
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Je dois aussi à M. Georges E…….. la plupart des détails qui vont suivre concernant ces animaux.

« Ce sont principalement des carpes et des perches qui peuplent les étangs de Meudon ; dans celui des Fonceaux, on ne peut y prendre les premières à la ligne que du mois de février au 1er juin ; passé cette époque, les efforts du pêcheur deviennent inutiles. La perche mord à l’hameçon toute l’année. Dans l’étang de Vilbon, il n’y a que de petites carpettes qui n’atteignent jamais une grande dimension, soit que cela tienne à leur nature, soit plutôt que l’eau, selon l’avis d’un habile pêcheur, M. Dumont, ne convienne nullement à la carpe ; toujours est-il qu’elles passent pour être bossues. On y remarque aussi une foule de poissons rouges (Cyprinus auratus)[6]. Dans l’étang de Trivau, il y a beaucoup de brochets, de grosses carpes et de tanches ; tous les poissons y sont fort beaux. Dans celui des Écrevisses on trouve aussi de la carpe, du brochet, et ce qui est assez singulier, là où se montre ce poisson vorace et destructeur, il y a beaucoup de blanchaille. Dans l’étang Vert qui l’avoisine, on rencontre les mêmes poissons que dans celui de Vilbon, c’est-à-dire des carpettes, ce qui me porte à croire que telle est la nature de cette espèce de carpe, de rester rabougrie ; quelques tanches s’y voient de temps en temps ; mais généralement le poisson y est tort petit. »

Les habitants de Meudon rapportent qu’un brochet énorme, de la grosseur d’un enfant de douze ans, existait,il y a plusieurs années, dans l’étang de Trivau et acquit sous le sobriquet de Papa Hoche une certaine célébrité. Quelque nageur ayant sans doute disparu à cette époque dans le même étang, qui a toujours passé pour être dangereux à cause de sa grande profondeur et des hautes herbes qui en tapissent le fond et s’y entrelacent, de bonnes femmes ne manquèrent pas de s’en prendre au poisson-monstre que l’on accusa d’être friand de chair humaine. Des pêcheurs du Bas-Meudon accoururent et essayèrent durant plusieurs semaines de prendre ce Minotaure aquatique ; il échappa à tous les filets et hameçons qu’on lui tendit. Quoi qu’il en soit, il n’en fallut pas davantage, et l’on doit s’en féliciter, pour que tous les nageurs de la commune abandonnassent l’étang de Trivau et donnassent la préférence à celui de Vilbon ou à tout autre de la forêt moins environné de dangers.

D’après le nom de Canal des Truites, que portait une pièce d’eau, située près de l’étang de Chalais, dans l’enclos du haras, il est à croire que les eaux de la forêt sont assez vives pour que des poissons de la famille des saumons puissent s’y plaire.


Insectes.
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La forêt deMeudon, par son étendue et ses nombreux étangs, attire trop d’insectes, pour que l’entomologie n’occupe pas une grande place dans un ouvrage semblable à celui-ci ; mais j’ai craint, en développant ce sujet, de dépasser les bornes que je m’étais imposées. C’est pour cette raison que j’ai renoncé à donner mes propres observations faites à Meudon, sur les mœurs des fourmis, principalement de la fourmi fauve[7] ; sur le dommage que certains insectes, notamment le Scolytus pygmœus, font aux ormes et aux chênes, et sur des moyens proposés pour les en éloigner[8] ; sur les métamorphoses de la cétoine dorée au sein des grandes fourmilières ; sur les étuis de Frigane, composés de graines odorantes d'Œnanthe fistulosa ; sur la lumière phosphorescente du lampyre, etc.[9]. Je me bornerai donc, dans ce paragraphe, à n’appeler guère l’attention que sur un insecte nouveau découvert par M. Guérin Méneville.

Ce naturaliste, qui a fait goûter quelques bons conseils à M. Panckoucke pour la formation de son intéressant musée des productions naturelles de Fleury et de ses environs, a observé, dans la propriété même de cet amateur distingué, plusieurs insectes qu’on n’avait pas encore rencontrés autour de Paris.

M. Guérina principalement découvert dans les serres aux ananas, un coléoptère nouveau, appartenant à un genre fort curieux, représenté jusqu’alors par une seule espèce. Ce genre, qui porte le nom de Myrmechixenus, avait d’abord été signalé au fonds des fourmilières, par M. Chevrolat dans la portion de ces nids qui conserve toujours une température assez élevée. L’espèce nouvelle semble avoir besoin de vivre dans des conditions analogues, car la température des serres aux ananas est même beaucoup plus élevée que celle du fonds des fourmilières. M.Guérin Méneville a nommé cette nouvelle espèce Myrmechixenus vaporariorum[10] : il en a donné une courte description dans son remarquable journal intitulé : la Revue zoologique de la Société Cuviérienne, 1843, page 23, et une figure accompagnée d’une description plus détaillée, dans les Annales de la Société Entomologique de France, 2e série, t. 1, p. 65, pl. 2, fig. 1, (1843).




  1. A l’occasion de ces animaux et de leurs congénères, les lièvres, je crois pouvoir rapporter ici un fait qui m’a bien frappé en 1815.
    Les Prussiens s’étant mis à chasser avec des lévriers les lièvres que renfermait la propriété de mon père, plusieurs de ces timides quadrupèdes franchirent des murs de 3 à 4 mètres du hauteur à l’aide, bien entendu, du treillage et des arbres en espaliers qui les garnissaient ; mais ce qu’on aura surtout de la peine à admettre, c’est que d’autres lièvres, moins alertes sans doute, soient venus se réfugier dans la basse cour au milieu des animaux domestiques et même dans un lavoir, se blottir derrière des femmes occupées à laver paisiblement du linge. Quelques lévriers dans cette circonstance, entraînés par l’ardeur d’une chasse si facile et par suite de la disposition du terrain qui allait en pente, se brisèrent la tète contre les murailles.
  2. Il y en a d’emplaillés chez M. Panckoucke, à Fleury.
  3. S’ils détruisent parfois le gibier, il n’en est pas moins vrai que, dans bien des circonstances, ils rendent de grands services à l’agriculture, en faisant leur proie habituelle des insectes ennemis de nos moissons, de nos verger, etc. Le pasteur Bréhim recommande expressément d’épargner les coucous, les mésanges, les pies, et même les fourmis rousses.
  4. Quant à moi, je suis porté à croire que c’est dans les bras de la Seine formés par les îles Séguin et Billancourt au Bas-Meudon.
  5. J’ai été moi-même témoin d’un fait exactement semblable dans la propriété de M. Joly, aux Capucins.
  6. Ces cyprins qui font l’ornement de nos bassins, les moins carnassiers des poissons et dont l’espèce est pour ainsi dire devenue domestique, paraissent posséder le sens de l’ouïe à un degré assez élevé. Lorsque madame Panckoucke, m’a également rapporté M. Guérin Bléneville, approchait de sa pièce d’eau pour donner à manger aux poissons et à sa grenouille favorite, à une distance d’où elle ne pouvait être vue, il lui suffisait d’appeler pour que la gent aquatique arrivât par bandes nombreuses, tandis qu’à toute autre voix elle restait indifférente.
  7. Mémoire présenté à l’Académie des sciences en 1841, et imprimé dans les Annales des Sciences naturelles, septembre 1842.
  8. Mémoire présentée la même Académie en 1842, et imprimé dans les Annales des Sciences, janvier 1843.
  9. Mêmes annales, 1843.
  10. Myrmechixenus vaporariorum. Oblongus, flavoferrugineus ; capite thorace elytris que crebre-punctatis ; corpore subtus antennis pedibusque pallidioribus. — L. 0002 : 1. 0,000 3/4.