Henri Cornélis Agrippa/Lettre XLIV

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XLIV
Au très illustre Prince duc de Bourbon, au noble général
de l’armée impériale en Italie, Henri Cornélis Agrippa, salut.

Lyon, 26 février 1527.

Illustre Prince, l’affaire que Votre Altesse m’avait confiée demandait beaucoup de temps, mais j’ai pu déployer assez de zèle et de diligence pour la terminer rapidement. Si, sur quelques points, je n’ai pu agir suivant vos désirs et selon ma volonté, la faute ne doit pas m’en être attribuée, mais bien à la précipitation des événements et à la négligence des vôtres. Cependant l’affaire est maintenant dans un tel état que nos soins et notre temps ne sauraient avoir été entièrement perdus. Vous me pardonnerez donc, et voudrez bien considérer, non pas tant ce que j’ai pu que ce que j’ai voulu faire. Veuillez m’écrire le plus tôt possible ce que vous désirez que je fasse après cela, et, dès que j’aurai terminé de quelle manière, il me faudra diriger le reste des négociations. En attendant, je déploierai tous mes efforts, et j’en mourrai, ou je mènerai à bonne fin ce que Votre Altesse souhaite avec tant d’audace. Pour moi, je veux non moins vivement réaliser votre désir, surtout contre de semblables ennemis. Je vous rends mille actions de grâces pour la charge que Votre Altesse m’a offerte quant à moi, maintenant, la paix est dans les camps, la guerre et ses désordres dans les livres. Je ne puis me rendre auprès de vous ; vous en apprendrez les raisons par ce courrier, mon parent[1], par lequel, avec l’explication demandée, je vous transmets mon avis. Que comptez-vous faire en dernier lieu ? Adieu.

  1. Un d’Illins.