Grand dictionnaire universel du XIXe siècle/TALLEYRAND-PÉRIGORD (Alexandre-Angélique DE), constituant, cardinal, archevêque de Reims et de Paris, frère du précédent

Administration du grand dictionnaire universel (14, part. 4p. 1419).

TALLEYRAND-PÉRIGORD (Alexandre-Angélique DE), constituant, cardinal, archevêque de Reims et de Paris, frère du précédent, né dans cette dernière ville en 1736, mort en 1821. Il fit ses études à Saint-Sulpice, devint successivement aumônier du roi, abbé du Gard, coadjuteur, puis successeur de M. de La Roche-Aymon, archevêque de Reims (1777), introduisit dans son diocèse la race des mérinos d’Espagne, y créa un mont-de-piété qui prêta gratuitement, fit substituer les tuiles au chaume dans les campagnes et fut élu, en 1789, aux états généraux, où il se montra l’ennemi de toutes les réformes. Émigré de bonne heure, il lança de l’étranger de vaines protestations contre la constitution civile du clergé et contre son remplacement par un évêque constitutionnel. En 1808, Louis XVIII, qui l’avait appelé auprès de lui et l’avait admis dans son conseil, le nomma son grand aumônier et l’éleva à la pairie en 1814. Ce prélat, en qui le roi avait une entière confiance, exerça, à partir de ce moment, une grande influence sur les affaires ecclésiastiques et fut chargé, en 1816, de l’administration générale des cultes ; mais peu après le ministère lui enleva ces attributions. À la suite du concordat, signé en 1817 entre le cardinal Consalvi et le duc de Blacas, Talleyrand-Périgord reçut le chapeau de cardinal (1817) et fut élevé au siège archiépiscopal de Paris. Toutefois, comme le concordat fut repoussé par les Chambres, le cardinal ne prit possession de son archevêché que deux ans plus tard, en 1819. Il choisit alors pour coadjuteur M. de Quélen, rédigea un nouveau bréviaire, rétablit les retraites pastorales, réorganisa le chapitre de Saint-Denis, exigea des prêtres de son diocèse la signature du formulaire d’Alexandre VII relativement aux propositions de Jansénius, etc. Ennemi des jansénistes, il protégea de tout son pouvoir la Société de Jésus. Il détestait cordialement son neveu le diplomate.