Grand dictionnaire universel du XIXe siècle/Cyrille (saint)


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CYRILLE (saint), patriarche de Jérusalem et Père de l’Église grecque, né probablement à Jérusalem vers 315, mort vers 386. Il fut ordonné prêtre vers 345 par saint Maxime, qui lui confia l’instruction des catéchumènes. Il fut élevé au siège de Jérusalem vers 350. Le commencement de son épiscopat fut marqué par l’apparition d’une croix lumineuse dans le ciel (7 mai 351), phénomène que quelques critiques modernes ont supposé être plutôt un de ces halos naturels qu’on aperçoit souvent autour du disque du soleil. Quoi qu’il en soit, ce phénomène passa généralement pour un prodige et détermina un grand nombre de conversions. Chassé de son siège par Acace et les ariens, saint Cyrille y fut rappelé en 361, lorsque Julien rétablit, par une tolérance calculée, les évêques déposés ou exilés. En 367, il en fut encore chassé par un édit de Valence et n’en reprit définitivement possession que vers 379. Deux ans plus tard, il assista au concile de Constantinople et y souscrivit à la condamnation des semi-ariens et des macédoniens. On a de lui vingt-trois catéchèses ou instructions pour les catéchumènes, l’une des premières et des plus belles expositions du dogme catholique. Graucolas en a donné une traduction française en 1720. Ce saint est honoré le 18 mars.

CYRILLE (saint), patriarche d’Alexandrie, né en 376, mort en 444. Doué de plus de zèle que de modération, il ferma les églises des novatiens, s’empara de leurs trésors, et, pour punir les violences de quelques juifs envers des chrétiens, se mit à la tête de la multitude, ferma les synagogues, chassa les 40,000 juifs de la ville et livra leurs maisons au pillage. Le préfet d’Égypte, Oreste, qui se montrait opposé à ces saturnales, fut lui-même assailli par des troupes de moines partisans du patriarche. C’est au milieu de ces mouvements que fut accompli, par des furieux qui se paraient du nom de chrétiens, le meurtre de l’illustre Hypatia, philosophe platonicienne, à l’influence de laquelle ils attribuaient l’opposition du préfet. Bientôt la propagation du nestorianisme vint fournir à Cyrille l’occasion d’exercer son ardeur d’une manière plus noble et plus utile aux intérêts de l’orthodoxie. Il combattit la nouvelle hérésie par de nombreux écrits, la dénonça aux chefs de l’empire et de l’Église, et la fit condamner par le concile de Rome, en 430, et par celui d’Éphèse, en 431. Ces débats irritants entre des Pères qui suivaient des partis opposés occasionnèrent de grands troubles et firent plusieurs fois couler le sang à Éphèse. L’empereur Théodose crut ramener la paix en ordonnant l’arrestation des deux chefs, Nestorius et Cyrille, Mais ce dernier fut bientôt rendu à son Église, qu’il gouverna paisiblement jusqu’à sa mort. Ce prélat a joué un rôle prépondérant dans les luttes religieuses de son siècle ; sa véhémence et son ardeur l’ont quelquefois entraîné au delà des bornes de la modération ; mais l’âpreté même de ses convictions, non moins que la sincérité de sa foi, a contribué à augmenter l’éclat de sa renommée à une époque de lutte et de passion. Ses écrits se font remarquer par leur vigueur et leur précision dogmatiques, plutôt que par l’élégance de la forme et la pureté du style. Ils sont nombreux et importants, et la polémique y tient une large place. Les principaux sont : De l’adoration en esprit et en vérité ; les Glaphyres, explications allégoriques des récits de Moïse ; Commentaire sur Isaïe et les douze petits prophètes ; Commentaire sur l’évangile de saint Jean ; le Trésor, réfutation des doctrines ariennes ; Anathématisme, réfutation du système de Nestorius ; Contre Julien l’Apostat ; Traités sur la foi ; le Mystère de l’Incarnation, etc. La meilleure édition de ses œuvres est celle de J. Aubert (Paris, 1638), avec une version latine. Ses Homélies ont été traduites en français par Morelle (Paris, 1604). Ce saint est honoré le 28 janvier.


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