Grand dictionnaire universel du XIXe siècle/CERACCHI (Giuseppe), sculpteur

Administration du grand dictionnaire universel (3, part. 3p. 743).

CERACCHI (Giuseppe), sculpteur, né en Corse en 1760, guillotiné en 1801. Il quitta son pays à l’âge de neuf ans, en compagnie de son père, qui ne voulait pas accepter la domination française. Il étudia la sculpture à Rome et s’y fit une certaine réputation. La présence en Italie des armées françaises commandées par Bonaparte l’entraîna à embrasser la cause de la France. Il exécuta un buste du général qui reçut beaucoup d’éloges, et revint à Rome après le départ de l’armée française. En 1798, il prit une part active au mouvement insurrectionnel que la présence de Championnet avait fait naître à Rome, et il dut quitter cette ville en même temps que les Français. Il vint à Paris en 1799, comptant sur Bonaparte pour arriver à la fortune et à la célébrité ; il n’en fut rien ; le premier consul oublia son compatriote, malgré ses nombreuses pétitions, et Ceracchi, qui avait eu d’abord quelques commandes, telles que les bustes des généraux Brune, Berthier, Masséna et Bernadotte, se vit réduit à vivre d’expédients. Ce fut alors qu’il entra dans le complot formé par Demerville, Arena, Diana et Topino-Lebrun, pour assassiner le premier consul dans sa loge à l’Opéra, le 18 brumaire an IX. Les biographes de Ceracchi le représentent à tort comme un fougueux révolutionnaire, qui aurait voulu arrêter Bonaparte dans ses empiétements ; il n’obéissait pas non plus, comme il le disait lui-même, à un sentiment de haine que, dès son enfance, sa famille lui aurait inspiré contre les Bonaparte ; la ruine de ses espérances le poussa seule au crime. Arrêté le 18 brumaire an IX, dans le couloir qui conduisait à la loge du premier consul, condamné avec ses complices le 9 pluviôse an IX (1801), il fut exécuté en place de Grève.