XI

Industrie


Il existe dans le Territoire de Belfort un groupe minéralogique fort remarquable, celui de Giromagny (2,916 hectares), qui s’étend aussi sur les communes de Lepuix, d’Auxelles-Bas et d’Auxelles-Haut. Cette vaste concession, qui n’est plus exploitée, renferme du cuivre, du plomb, de l’argent, du cobalt, du zinc, de l’arsenic ; on y rencontre aussi la syénite et le porphyre.

Dans les communes de Châtenois et de Vaulnaveys-le-Bas existent des mines de fer (256 hectares), appartenant à la Société des forges d’Audincourt. Le fer se rencontre aussi à Andelnans, Bessoncourt, Danjoutin, Éguenigue, Roppe, Sevenans et Vézelois.

Parmi les carrières, nous citerons celle de Saint-Germain, et celles d’Offemont, dont les blocs de grès rouge sont en partie expédiés par le canal du Rhône au Rhin.

Dans la commune d’Offemont, jaillissent des sources minérales, qui ne sont pas utilisées mais qui font mouvoir la forge de Belfort. À Châtenois existe une source d’eau saline chlorurée.

L’industrie manufacturière, fort active, comprend deux branches : la filature et le tissage du coton, et la métallurgie, qui occupent ensemble environ 10,000 ouvriers. L’industrie cotonnière est concentrée dans le canton de Giromagny, où l’on compte 48,000 broches, environ 1,800 métiers mécaniques et 110 à bras, occupant ensemble 1,850 ouvriers. Dans le canton de Belfort, Bavilliers possède 6,000 broches (60 ouvriers), et, avec Danjoutin, et Valdoie, 500 métiers mécaniques (370 ouvriers). À Belfort même existent des établissements de filature et retordage de coton, de retorderie de fils à coudre, des tissages de calicots et cretonnes, des fabriques de tissus en tous genres (grisettes, toiles, etc.). Enfin on trouve d’autres tissages de coton à Rougemont, à Saint-Germain et à Bethonvilliers, et une filature de laine à Offemont.

Les deux principaux centres de l’industrie métallurgique, industrie qui ici consiste surtout dans la fabrication de la quincaillerie, sont Beaucourt et Grandvillars. À Beaucourt, MM. Japy ont créé des établissements considérables (6,000 ouvriers) où se fabriquent une grande quantité de vis à bois et pour métaux, de boulons, d’objets en fer battu poli étamé, verni et émaillé, de serrurerie, quincaillerie, pompes, meubles de jardins, ébauches de montres, mouvements de
Moulin de Belfort.
pendules, pendules et montres finies. Grandvillars a des forges, une tirerie de fils de fer et une fabrique de vis à bois, boulons, pitons, etc., genres d’établissements que l’on retrouve à Morvillars.

La ville de Belfort a deux usines à fer importantes : une forge, où l’on fabrique du fer au bois et des essieux, et une fabrique d’instruments agricoles, de serpes, essieux, etc. Châtenois (forges et fonderie) également produit des outils aratoires, ainsi que des objets pour la carrosserie et le charronnage. Valdoie a une fonderie (et laminoir de laiton) et un atelier de construction de machines. Enfin Auxelles-Haut confectionne diverses pièces pour l’horlogerie.

En 1878, les usines du département ont fabriqué 2,149 tonnes de fer.

Les autres établissements industriels du département sont les imprimeries typographiques et lithographiques de Belfort et de Beaucourt ; les brasseries de Beaucourt, Belfort, Courtelevant, Cravanche, Jonchery et Lachapelle-sous-Rougemont ; les scieries de Belfort, Chaux, Étueffont-Haut, Giromagny, Lepuix et Vescemont ; la distillerie de betteraves de Fontaine ; à Danjoutin, une fabrique de câbles pour transmission de forces motrices ; les huileries de Delle, Lepuix, etc. ; des fabriques de bonneterie, à Belfort, Rechésy et Reppe ; des fabriques de broderie au crochet (à Foussemagne) et de toiles d’emballage ou à sacs (à Delle) ; une fabrique de pianos à Morvillars ; une savonnerie à Danjoutin (1,500 quintaux métriques de savon par an) ; une fabrique de produits chimiques à Chaux, une de ciment à Roppe ; des tuileries ou briqueteries à Bavilliers, Beaucourt, Foussemagne, Jonchery, Lepuix, Rechésy et Rougemont, Giromagny, et plusieurs moulins.