Franck - Dictionnaire des sciences philosophiques/2e éd., 1875/Albéric

Dictionnaire des sciences philosophiques
par une société de professeurs et de savants

ALBÉRIC, de Reims, docteur scolastique, dis­ciple d’Anselme de Laon, enseigna avec succès dans les écoles de Reims, déféra en 1121 les opi­nions d’Abailard au concile de Soissons, qui les condamna, devint évêque de Bourges en 1136, as­sista en 1139 au concile de Latran, et mourut en 1141. Plus profond que méthodique, suivant un contemporain (voy. Martenne ; Thesaurus anecdotorum, t. III, p. 1712), plus éloquent que subtil, il était diffus aans ses leçons, et manquait d’art pour résoudre les questions captieuses que ses dis­ciples affectaient de lui poser. Quelques historiens le considèrent comme l’auteur d’un parti qui, au témoignage de Geoffroy de Saint-Victor (Lebœuf. Dissert, sur l’hist. de Paris, t. II, p. 256), se forma dans le réalisme sous le nom d’Albéricains. Mais il est plus probable que le chef de ce parti fut Albéric de Paris, que Jean de Salisbury appelle nominalis sectae acerrimus impugnator (Metalogicus, lib. II, c. x), et que Brucker et quelques autres confondent avec Albéric de Reims. On ne possède d’Albéric qu’une lettre insignifiante sur le mariage, publiée par Martenne (Amplissima collectio, t. I). Consult. Histoire littéraire de France, t. XII.