Fantômes bretons/Au lecteur

AU LECTEUR




Des landes aux rochers de la vieille Armorique
Voilà ce qu’on entend…

Émile Grimaud (Fleurs de Bretagne.)


Les légendes bretonnes sont aussi des Fleurs de Bretagne. Elles sont sœurs des chants de nos bardes et forment, avec ces curieux Barzas[1], le fonds de la poésie primitive des Bretons.

Les recueillir, les publier, c’est donc travailler, non à une œuvre personnelle, mais à une œuvre qui touche à l’intérêt littéraire du pays.

Ce fut dans cette pensée que l’auteur publia, en 1857, ses premières légendes, sous le titre de Veillées de l’Armor. C’est dans le même but qu’il vous adresse ce nouveau recueil de récits populaires. Ici, aucun ordre arrêté. L’auteur prend à peu près au hasard des articles épars çà et là, de manière à donner une sorte de spécimen de chacun des genres qu’il a pu traiter dans son humble carrière de chercheur.

Ces récits doivent être oubliés ou peu connus et quelques-uns sont inédits. Dispersés dans plusieurs journaux et revues (Paris et province), ils formeraient aujourd’hui beaucoup de volumes : cela n’en vaut pas la peine. Les 250 pages de ce petit et sans doute dernier ouvrage suffiront peut-être pour vous rappeler, lecteur, les vieilles histoires qui ont bercé votre jeunesse.


… La jeunesse rit en les écoutant,
L’âge mûr sourit en les méditant…


Ce sera comme le testament d’un vieux conteur.


Coat-ar-Roc’h, 1er janvier 1879.



  1. Barzas-Breiz : Vicomte Hersart de la Villemarqué.