Faits curieux de l’histoire de Montréal/20

HÉROS OUBLIÉS


Le combat de la Rivière-des-Prairies 1690


Quelques historiens mentionnent succinctement le combat que les habitants du bas de l’île de Montréal livrèrent aux Iroquois, en 1690. Comme le fait est d’un intérêt plutôt local, on ne s’est pas occupé de chercher quels furent ceux qui, en cette circonstance, moururent au champ d’honneur.

Pour réparer cette lacune, et connaître les noms de ces humbles héros, nous avons eu recours aux archives du palais de justice de Montréal, à diverses publications et aux notes de M. Philibert Baudoin, notaire, un vigoureux octogénaire qui travaille encore avec zèle et constance à dresser la généalogie de son intéressante famille, originaire de la Pointe-aux-Trembles.

De ces sources diverses, nous avons reconstitué un bref récit du combat auquel nous ajoutons des notes biographiques et la reproduction des extraits qui concernent le point d’histoire qui fait l’objet de cette petite étude,

Quatre jours après l’horrible hécatombe de Lachine, soit le 9 août 1689, les Iroquois enflammés par leur succès, se répandirent dans la campagne et, au bas de l’île de Montréal, massacrèrent Pierre Dagenets dit Lespine, brûlèrent probablement sa femme, Anne Brandon dont on constate la disparition dès cette époque et assiégèrent le moulin de la Rivière-des-Prairies récemment construit.[1]

Ce n’était, cependant, qu’un prélude.

Au printemps de 1690, les indigènes qui avaient semé la terreur, l’année précédente, envahirent de nouveau les environs de Montréal et commirent maints brigandages.

Le 2 juillet, avertis de la présence des Iroquois sur la rivière des Prairies, quelques habitants de la Pointe-aux-Trembles, sous la conduite du sieur de Colombet, ancien lieutenant, se portèrent à la rencontre de l’ennemi.

Postés près de la rive, ils firent feu sur les sauvages et leur tuèrent quatre hommes dans un canot. Les Iroquois, au nombre d’une centaine, se hâtèrent d’atterrir et comme les habitants ne formaient qu’une petite troupe de 20 à 25 individus, « le combat fut rude. »

Une quinzaine des nôtres restèrent sur le champ ou furent faits prisonniers, tandis que le reste dut se replier en hâte sur un petit fort sis non loin.

Du côté des indigènes, la perte s’éleva à une trentaine d’hommes.

L’ennemi traversa ensuite, à l’île Jésus pour brûler quelques-uns de ses prisonniers, puis emmena les autres dans son pays où il les fit mourir également par le feu, à l’exception d’un seul, ainsi que le rapporte le R. P. Jésuite, Pierre Millet, lui-même prisonnier chez les Onneyouts, à cette époque.

En autant que nous pouvons en rétablir la liste ceux qui périrent en cette circonstance furent :

1. — De Colombet, commandant.

2. — Joseph de Montenon, sieur de la Rue.

3. — Jean Jallot, chirurgien.

4. — Guillaume Richard dit Lafleur, capitaine de la milice de la Pointe-aux-Trembles.

5. — Joseph Cartier dit Larose.

6. — Jean Baudouin, fils.

7. — Pierre Marsta, fils.

8. — Jean Delpué dit Parisot.

9. — Nicolas Joly.

10. — Un engagé de Beauchamp.

11. — Isaac, soldat.


Faits prisonniers et brûlés :


12. — Jean Rainaud dit Planchard.

13. — Jean Grou.

14. — Paschange (de Rennes)

15. — Le Bohême ( Dargan)


Faits prisonniers et relâchés :


16. — Pierre Payet.

17. — Blessé, probablement, Antoine Chaudillon, chirurgien.

Le, ou vers le même jour, les Iroquois auraient tué ou fait prisonniers des femmes, des enfants et des colons, au moulin de la Rivière-des-Prairies, à Repentigny et à l’île Sainte-Thérèse, mais nous n’avons aucune certitude sur cet épisode, non plus que sur les noms des victimes.

L’unique auteur de l’assertion est l’excellent abbé Vachon de Belmont dont la brève histoire, bien qu’utile, n’est pas toujours un guide sûr ainsi que nous l’expliquons dans l’appendice.

L’ennemi paraissait tellement formidable que nos ancêtres ne crurent pas prudent de transporter les cadavres des combattants au cimetière de la paroisse et on les inhuma à la hâte sur le lieu même de leur trépas.

En 1694, leurs restes furent transportés au cimetière de la Pointe-aux-Trembles et nous reproduisons plus loin l’acte de leur sépulture.

Cette exhumation et cette réinhumation furent faites quelques jours seulement après qu’on eut procédé aux mêmes cérémonies à Lachine, relativement aux ossements des victimes de 1689, sur l’ordre que Mgr l’évêque de Québec en avait donné par un mandement en date du 18 juin 1694. Il est donc probable que le curé de la Pointe-aux-Trembles se conformait, lui aussi, aux instructions de son évêque en accordant, en terre bénite, un asile aux braves défenseurs de la localité.

Notre petite étude serait incomplète si nous ne faisions part aux lecteurs des renseignements que nous possédons sur quelques-uns des héros du 2 juillet 1690.

De Colombet

On ne s’accorde pas sur l’orthographe de son nom. Ici on écrit Colombez, là, Colomb, ailleurs Colombes ; dans l’acte de sépulture ainsi que dans un acte du notaire Senet, du 8 décembre 1706, on lit très bien Colombet et nous avons adopté cette forme.

Ancien lieutenant, ou lieutenant réformé, en tout cas officier de mérite puisqu’on le choisissait pour commander, les documents ne nous donnent aucun autre détail sur son compte. Son nom de baptême nous est même inconnu.


Joseph de Montenon, Sieur de la Rue

Fils d’un receveur des droits pour le roi, en la ville de Quimpercorantin, en Bretagne, il épousa à Montréal, en 1677, la fille aînée d’André Charly dit Saint-Ange.

De son mariage quatre enfants étaient nés. À la date de son décès, il n’avait plus qu’une fille et un fils.

Sa veuve entra à la Congrégation de Notre-Dame où elle fit profession sous le nom de Sainte-Françoise et elle décéda dans cette communauté en 1713.

Trois sœurs de madame de Montenon l’avaient précédée dans la vie religieuse. Leur père, André Charly-Saint-Ange, était propriétaire d’une partie du terrain qui forme aujourd’hui l’angle nord-ouest des rues Saint-Jean-Baptiste et Saint-Paul et c’est par ses filles, sans doute, que son emplacement passa à la Congrégation de Notre-Dame.

Jean Jallot, chirurgien

Né en 1648, il épousa, vers 1661, aux Trois-Rivières ou au Cap de la Madeleine, Marie-Antoinette Chouard des Groseillers, fille du célèbre explorateur, compagnon de Radisson.

Jallot vécut à Champlain de 1678 à 1683. En 1682, il avait une maison au bout de l’île de Montréal (Maugue, 10 septembre 1682). Il était à Repentigny en 1688, car on voit dans l’étude d’Adhémar (14 décembre), qu’il achète la terre du notaire Fleuricourt pour le curé Buisson de Saint-Cosme.

Neuf enfants naquirent de son union : quatre garçons et cinq filles. L’une de ces dernières fut religieuse de la Congrégation de Notre-Dame. Elle mourut en 1755.

Trois mois après la mort de Jallot, sa veuve renonce à la communauté de biens qui existait entre elle et son défunt mari. (Étude d’Adhémar.)


Guillaume Richard dit Lafleur

Après avoir vécu à Montréal en qualité de sergent de la garnison, il était allé demeurer à la Pointe-aux-Trembles et il y commandait la milice, avec le grade de capitaine ou de lieutenant.

Le 26 novembre 1675, il épousa à Montréal, Agnès Tessier et celle-ci lui donna dix enfants.

La veuve Richard épousa Claude du Congé en secondes noces, 1692.


Joseph Cartier dit Larose

Marié à Montréal, en 1674, à Marguerite Celles-Duclos, il était père de six enfants lors de son décès.

Sa veuve épousa, deux ans après, Nicolas Perthuis.


Jean Baudouin, fils

Baptisé le 12 juin 1666, il était fils de Jean Baudouin et de Marie Charlotte Chauvin.

Mgr Tanguay, dans son Dictionnaire, commet une erreur en lui faisant épouser Marie Gloria, en 1713. Il l’a confondu avec son frère Jean-Baptiste, né en 1691.


Pierre Marsta

Fils de Mathurin Marsteau ou Marsta et de Antoinette Eloy, Pierre fut baptisé le 18 juillet 1672.

Ce nom de famille est souvent écrit Masta dans les documents de la fin du xviie siècle.


Jean Delpué dit Parisot

Marié à Renée Lorion, en 1674. De son mariage naquirent huit enfants. Un an après sa mort, deux de ses fils, Jean et Nicolas, se noyèrent.

La même année sa veuve épouse Jean Le Tellier.


Nicolas Joly

Il avait épousé Françoise Hunault, en 1681, et était père de quatre enfants en 1690. C’est dans un acte d’Adhémar, du 7 juillet 1692, qu’on constate qu’il fut tué par les Iroquois, le 2 juillet 1690.

Il possédait une terre sise « près d’un écart », non loin du ruisseau Desroches.


Un engagé de Beauchamp

Aucun renseignement.

Deux Beauchamp, Jean et Jacques, étaient mariés et vivaient alors dans cette région.


Isaac, soldat

Ce nom n’apparaît que dans l’acte de sépulture.

Jean Rainaud dit Planchard

Époux de Catherine Millet, il était, en 1690, père de huit enfants.

Son sobriquet s’est transformé en Blanchard et ce dernier nom est porté, aujourd’hui, par une branche de ses descendants.


Jean Grou

Marié à Anne Goguet, en 1671. Sept enfants étaient nés de son mariage.

Sa veuve épousa, en 1693, Jacques Desnoyers-Lajeunesse que Tanguay, par erreur, nomme Joary.

C’est près d’une coulée qui traversait ou longeait sa terre que plusieurs des victimes du combat furent enterrées.

Jean Grou est l’ancêtre de notre historien distingué, l’abbé Lionel Groulx.


Paschange

Il nous parait qu’il s’agit de Bertrand de Rennes, colon arrivé en 1653 à Montréal et qui est souvent surnommé Pachanne. Au recensement de 1681, on voit que de Rennes, était célibataire, âgé de 45 ans, et qu’il cultivait une terre voisine de celle de Daveluy, de Grou et de Beaudoin. Enfin, diverses transactions de bien-fonds, consignées dans l’étude de Basset, au mois de décembre 1687 ne laissent aucun doute sur l’identité de ce héros.


Le Bohême

Un Gaspard Dargan dit Le Bohême était à la Pointe-aux Trembles, en 1678. (Tanguay, Dictionnaire généalogique I 158.)


Pierre Payet dit Saint-Amour

Époux de Louise Tessier et ancien caporal de la compagnie de M. de La Mothe, il s’était établi dans la pointe de l’île. Fait prisonnier au cours du combat, il fut emmené au pays des Iroquois d’où il revint en 1693.

On l’avait cru mort, car on baptisa, en 1691, son fils comme enfant posthume.


Antoine Chaudillon, chirurgien

Époux de Marie Boucher, il résida à Sorel de 1674 à 1678 ; ensuite, on le trouve à la Pointe-aux-Trembles. Mgr Tanguay, dans À travers les registres, le mentionne parmi ceux qui furent tués le 2 juillet, mais c’est inexact, car il figure dans un acte d’Adhémar peu après le 2 juillet 1690, et il signe au baptême d’un de ses enfants, à la Pointe-aux-Trembles, le 11 février 1691.

Tout au plus, peut-on dire qu’il fut présent au combat et peut-être blessé.

En étudiant les événements de 1690, on serait porté à croire que les Iroquois se rendaient à Québec pour coopérer à l’attaque de cette ville avec l’amiral Phipps et qu’en les arrêtant au bout de l’île, nos « habitants » firent une action digne, dans une certaine mesure, d’être rapprochée de celle de Dollard et de ses compagnons.

Envers ces héros modestes qui se dévouèrent pour la patrie, n’aurions-nous pas quelque reconnaissance à témoigner ?

Serait-il oiseux de demander qu’on élève quelque part sur la route du bas de l’île, une stèle rappelant le combat et les combattants ?

Les livres n’atteignent jamais qu’une partie de la population, c’est par le marbre, le granit et le bronze que le grand nombre apprend l’histoire.



Appendice

Voici le texte des documents et les extraits des imprimés qui traitent de cette page de notre histoire.

1690

Mémoire attribué à M. de Léry :

« Comme il y avait un parti d’ennemis derrière la Pointe-aux-Trembles, les habitants proposèrent de les aller combattre ; prirent monsieur de Colombes, officier, pour les commander. Ils eurent le malheur d’être surpris, la plupart pris et monsieur de Colombe tué avec trois ou quatre habitants. » — (Collection de Manuscrits, i, 571).


Rapport de l’intendant de Champigny

« Il est descendu, au bas de l’isle de Montréal, vers la fin de juin, un party de 100 Iroquois, 25 habitans avec un officier des troupes à leur teste allèrent s’embusquer pour les charger.

Un canot de quatre Iroquois fut défait, le gros tomba par terre sur nos gens qui avoient le bois pour eulx.

Le combat fut rude.

L’officier et treize des nostres restèrent sur la place criblez de coups et les aultres se retirèrent dans un fort à la faveur du bois. On ne sçait pas précisément combien les ennemis ont perdu de monde parce qu’ils ont bruslé leurs morts ; mais nos gens assurent en avoir bien défait 25 ou 30. » — (Collection de Manuscrits, ii, 30).

Registre de la Pointe-aux-Trembles (1690)
Hommes tués par les Iroquois au bas de l’île.

Le second juillet 1690, ont été tués par nos ennemis les Iroquois au bout de l’île proche La Coulée de Jean Grou le Sr Colombé Lyeutenant reformé, Joseph de Montenon Sr. de la Rue, que les ennemis brûlèrent le jour même derrière le fort de Lachesnaye, Guillaume Richard dit La Fleur, notre lieutenant de milice, Jean Jalot notre chirurgien, Jean Delpué dit parisot, Joseph Cartier dit La Rose, Jean Rainau brûlé aux Onneious avec Jean Grou, paschange et le bohème en présance du père Millet de planchar, Jean Baudoin fils, Pierre Masta fils, et un engagé du grand Bauchant nommé… (nom omis).

(Signé) Seguenot.


Au revers de cette feuille :

Pierre Payet dit St-Amour a été pris dans L’ataque de l’autre part et emmené prisonnier le 2 juillet 1690, il a été donné aux onneious qui lui ont donné La vie, ainsy que nous a mandé le père Millet, du mois de février 1691 d’Onneious…

(Signé) Seguenot.

Le dit St-Amour est revenu au païs en 1693.

2 nov. 1694

Ce qui précède est écrit sur une feuille insérée dans le registre conservé au presbytère de la paroisse de la Pointe-aux-Trembles et doit avoir été rédigé après la réception de la lettre du père Millet en date du mois de février 1691.

Plus tard, le curé a noté le retour de Payet.


Registre de la Pointe-aux-Trembles (1694)

Inhumation des ossements de Ceux qui ont été tuez au bas de Lile par Les iroquois.

Le 2 novbre. 1694 ont été Inhumez dans nre. cimetière Lés ossemans dés Sieurs de Colombet, lieutenant réformé dans Lés troupes, La rue, Jalot chirurgien, Lafleur richar Capitaine des habitans de Cete paroisse, La rose Cartier, Jean Baudoin fil, pierre Masta fil, et Isaac… Soldat, qui ont été tués par les iroquois dans Lataque du bas de lile de Montréal au bas à La Coulée de Jean Grou le jour de La visitaon de La Ste vierge 2 Juillet 1690, on enterra Leurs Cors du mieux que L’on put an ce tant La Sur Lés lieux, par La Crainte des ennemis, et jay fait aujourdhuy anfouir Leurs os que nous avons tous mis dans une même bière et dans une même fosse. On Leurs dira un Service dans huit jours : le tout fait gratis et an presance de Mr le Breton pretre, missionnaire et de presque tous Les paroissiens dont jay fait signer dans la minute Les suivant J Bauchan, L Archambau et X Senet C Le Breton

Seguenot
Extrait du dictionnaire de Mgr Tanguay

« Le 2 juillet 1690, les Iroquois tuèrent, Coulombe, Jalot, Larose, Cartier, Jean Baudoin fils, Pierre Masta fils, Isaac, Soldat, de Montenon Sr de Larue, Guillaume Richard dit Lafleur et plusieurs autres du nombre desquels se trouvait le chirurgien de la paroisse, Antoine Chatillon. » — Tanguay, D. G. i, 285 et À Travers les registres, p. 70.

Cet auteur fait erreur au sujet du sort de Chatillon ou Chaudillon comme nous l’avons précédemment démontré.


Extrait de l’Histoire du Canada de l’abbé Ferland.

« … Les partis de guerre des Iroquois recommencèrent à infester le gouvernement de Montréal ; ils se rendirent même jusque dans celui de Trois-Rivières. Plusieurs canots iroquois étaient descendus par la rivière des Prairies jusqu’au bas de l’île de Montréal ; un chirurgien nommé Jallat, les aperçut et donna l’alarme, Vingt habitants de la Pointe-aux-Trembles, conduits par le sieur de Colombez, ancien lieutenant, les attirèrent dans une embuscade et les chargèrent vigoureusement. Vingt-cinq Iroquois demeurèrent sur la place, mais les Français eurent à déplorer la perte de douze hommes, parmi lesquels se trouva leur chef… » — Ferland, Histoire du Canada ii, 209-210.

Extrait de l’Histoire du Canada par l’abbé de Belmont

« Le 2 juillet (1690), un party d’iroquois estant descendu par la Rivière des Prairies à Repentigny, fit encore un grand massacre. Il y eut 20 hommes tués et 30 Iroquois. Pierre Milet, tué ; sa fille bruslée. Trois Lajeunesse, bruslés. La fille de la meunière emmenée. Le sergent Du Moulin tué. Daillot et Colomb, lieutenants tués. Charles Pouliot, aussi tué dans l’Isle Ste. Thérèse. Planchau, Gervais, Beaudry et Desroches tués et Lamour pris. »

Il y a plusieurs erreurs dans ces quelques lignes.

D’abord, pour répéter une remarque déjà faite dans notre étude sur Dollard, le copiste qui a transcrit le manuscrit de l’abbé de Belmont s’est trompé souventes fois ; ensuite, l’abbé de Belmont ou celui qui a rédigé ses notes a dû s’emmêler.

En effet, Pierre Milet ne fut pas tué, ni « sa fille brûlée ». Pierre Milet était un Jésuite que les mêmes Iroquois venaient de faire prisonnier. (Collection de Manuscrits, i, 571). On peut supposer que l’auteur a voulu écrire Pierre Masta et indiquer le rôle que le R. P. Millet joua dans ce tragique événement.

Au surplus, il est probable que l’auteur a réuni par inadvertance, en un seul fait, l’assassinat de Pierre Dagenets et de sa femme, en 1689, avec le combat de 1690.

Caillot est évidemment mis pour Jallot, Planchau pour Planchard, Beaudry pour Baudouin, Lamour pour St-Amour.

Le sergent du moulin peut être Richard dit Lafleur. Il y avait dans la localité un colon nommé Desnoyers dit Lajeunesse, mais on ignore tout de ses enfants à cette date.

Jean et Nicolas Desroches habitaient aussi le bout de l’île, mais ni l’un ni l’autre ne furent tués.

Ce qui semble certain, c’est que près du lieu du combat il y avait un ruisseau nommé Desroches. Une note trop succincte a sans doute trompé l’historien !

Quant à Charles Pouliot et à Gervais nous n’en trouvons pas trace.



  1. Registre de l’île Jésus, étude d’Antoine Adhémar. Bulletin des Recherches historiques, 1914, p. 111.