Fables d’Ésope (trad. Chambry, 1927)/Le Joueur de Cithare

Pour les autres éditions de ce texte, voir Le Joueur de Cithare.

Traduction par Émile Chambry.
FablesSociété d’édition « Les Belles Lettres » (p. 69r).
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LE JOUEUR DE CITHARE


Un joueur de cithare dépourvu de talent chantait du matin au soir dans une maison aux murs bien plâtrés. Comme les murs lui renvoyaient les sons, il s’imagina qu’il avait une très belle voix, et il s’en fit si bien accroire là-dessus qu’il décida de se produire au théâtre ; mais arrivé sur la scène il chanta fort mal et se fit chasser à coups de pierres.

Ainsi certains orateurs qui paraissaient à l’école avoir quelque talent, ne sont pas plus tôt entrés dans la carrière politique, qu’ils font éclater leur incapacité.