Fables d’Ésope (trad. Chambry, 1927)/Les Coqs et la Perdrix

Pour les autres éditions de ce texte, voir Les Coqs et la Perdrix.

Traduction par Émile Chambry.
FablesSociété d’édition « Les Belles Lettres » (p. 12r-13r).
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LES COQS ET LA PERDRIX


Un homme qui avait des coqs dans sa maison, ayant&#32 ; trouvé une perdrix privée à vendre, l’acheta et la rapporta chez lui pour la nourrir avec les coqs. Mais ceux-ci la frappant et la pourchassant, elle avait le cœur gros, s’imaginant qu’on la rebutait, parce qu’elle était de race étrangère. Mais peu de temps après ayant vu que les coqs se battaient entre eux et ne se séparaient pas qu’ils ne se fussent mis en sang, elle se dit en elle-même : « Je ne me plains plus d’être frappée par ces coqs ; car je vois qu’ils ne s’épargnent pas même entre eux. »

Cette fable montre que les hommes sensés supportent facilement les outrages de leurs voisins, quand ils voient que ceux-ci n’épargnent même pas leurs parents.