Fables d’Ésope (trad. Chambry, 1927)/Le Marchand de statues

Pour les autres éditions de ce texte, voir Le Marchand de statues.

Traduction par Émile Chambry.
FablesSociété d’édition « Les Belles Lettres » (p. 3r-4r).

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LE MARCHAND DE STATUES


Un homme, ayant fabriqué un Hermès de bois, l’apporta au marché et le mit en vente. Aucun acheteur ne se présentant, il se mit en tête d’en attirer en criant qu’il vendait un dieu pourvoyeur de biens et de profits. Un de ceux qui se trouvaient là lui dit : « Hé, l’ami, s’il est si bienfaisant, pourquoi le vends-tu, au lieu de tirer parti de ses secours ? — C’est que moi, répondit-il, j’ai besoin d’un secours immédiat, et que lui n’est jamais pressé de procurer ses bienfaits. »

Cet apologue convient à un homme bassement intéressé et qui ne se soucie même pas des dieux.