Examen critique de la soi-disant réfutation/15

Un Faillible L.-Urgèle Fontaine

Examen critique de la soi-disant réfutation de la Grande guerre ecclésiastique de l’Honorable L.A. Dessaulles, sans réhabilitation de celui-ci

Société des écrivains de bon sens, 1873 (p. 36).

XV

Dans le chapitre suivant, consacré à la lettre de M^gr . l’Archevêque de Québec aux journaux de son diocèse, appliquant au Nouveau Monde et au Franc-Parleur, l’avis du Cardinal Barnabo, « aux feuilles catholiques du pays, » d’être plus modérés dans leur polémique religieuse, ce qui dites vous, incriminait indirectement M^gr . de Montréal, vous ne craignez pas vous, d’incriminer directement M^gr . l’Archevêque de Québec, lorsque vous dites qu’en traduisant ce document, le vénérable prélat crut ne devoir pas s’astreindre à en donner rigoureusement le sens… Et que voulez-vous qu’on voie en cela, autre chose qu’une imputation de Faux ?

N’est-il pas de toute vraisemblance que si le Cardinal Barnabo fesait quelques recommandations aux Évêques, par rapport aux journaux de leurs pays, ce devait être évidemment, pour ceux qui sont leurs organes avoués ?

Or, il n’y a bien évidemment dans tout le pays, que le seul Nouveau-Monde, qui soit réputé et soit en effet l’organe officiel et reconnu de M^gr . de Montréal : ayant son écho fidèle dans le Franc-Parleur^[1]. Aussi n’avez-vous pu empêcher le public de voir plus qu’un acte de grande et suprême condescendance, dans le silence de M^gr . l’Archevêque de Québec, après cette belle réplique de Montréal. Et cela d’autant plus qu’on n’en est pas réduit sur ce fait à de simples conjectures.

Au reste, on prend de ce différend occasion pour rappeler le fait mentionné aux Épîtres de St. Paul, où cet Apôtre reprit St. Pierre, son supérieur, pour un objet intéressant non la foi, mais purement une affaire de discipline. On donne volontiers à M^gr . de Montréal le rôle de St. Paul, (de l’inférieur,) et à M^gr . de Québec, celui de St. Pierre, (le supérieur ici repris,) toujours afin de soustraire M^gr . de Montréal, à toute erreur ou faute possible ; car, à part cette circonstance, jamais une seule fois, dans tous les écrits, articles de journaux, brochures, etc., où l’on a pu mettre en contact ces deux prélats, on n’a fait la moindre allusion à leur rang respectif dans la hiérarchie ; mais bien au contraire, on a constamment affecté de faire ressortir, comme il les a véritablement l’âge, l’ancienneté, le long exercice, la priorité dans l’épiscopat, etc., etc., qui lui donnent le pas sur son confrère.

1. Et puis, M^gr . l’Archevêque arrivant de Rome, ne connaissait-il pas à fond la pensée intime du Cardinal Barnabo ?