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Nous avons vû qu’on pouvoit augmenter la quantité d’argent effectif dans un État, par le travail des Mines qui s’y trouvent, par les subsides des Puissances étrangeres, par le transport des Familles étrangeres, par la résidence d’Ambassadeurs & de Voïageurs, mais principalement par une balance constante & annuelle de commerce, en fournissant des ouvrages à l’Étranger, pour en tirer au moins une partie du prix en especes d’or & d’argent. C’est par cette derniere voie qu’un État s’agrandit le plus solidement, surtout lorsque le commerce est accompagné & soutenu par une grande navigation, & par un produit considérable dans l’intérieur de l’État, qui puisse fournir les materiaux nécessaires pour les ouvrages & les Manufactures qu’on envoie au-dehors.
Cependant, comme la continuation de ce commerce introduit par degré une grande abondance d’argent, & augmente peu-à-peu la consommation, & comme pour y suppléer, il faut tirer beaucoup de denrées de l’Étranger, il sort une partie de la balance annuelle pour les acheter. D’un autre côté, l’habitude de la dépense enchérissant le travail des Ouvriers, les prix des ouvrages des Manufactures haussent toujours ; & il ne manque pas d’arriver que quelques-uns des païs étrangers tâchent d’eriger chez eux les mêmes especes d’ouvrages & de Manufactures, au moïen de quoi ils cessent d’acheter ceux de l’État en question : & quoique ces nouveaux établissemens d’ouvrages & de Manufactures ne soient pas d’abord parfaits, ils retardent cependant & empêchent même l’exportation de ceux de l’État voisin dans leur propre païs, où l’on se fournit à meilleur marché.
C’est ainsi que l’État commence à perdre quelques branches de son commerce lucratif ; & plusieurs de ses Ouvriers & Artisans qui volent le travail rallenti, sortent de l’État pour trouver plus d’emploi dans les païs de la nouvelle Manufacture. Malgré cette diminution de la balance du commerce de l’État, on ne laisse pas d’y continuer dans les usages où l’on étoit de tirer plusieurs denrées de l’Étranger. Les ouvrages & les Manufactures de l’État aïant une grande réputation, & la facilité de la navigation donnant les moïens de les envoïer à peu de frais dans les païs éloignés, l’État l’emportera pendant bien des années sur les nouvelles Manufactures dont nous avons parlé, & maintiendra encore une petite balance de commerce, ou du moins le maintiendra au pair. Cependant si quelqu’autre État maritime tâche de perfectionner les mêmes ouvrages & en même-tems sa navigation, il enlevera par le bon marché de ses Manufactures plusieurs branches du commerce à l’État en question. Par conséquent cet État commencera à perdre la balance, & sera obligé d’envoïer tous les ans une partie de son argent chez l’Étranger, pour le paiement des denrées qu’il en tire.
Bien plus, quand même l’État en question pourroit conserver une balance de commerce dans sa plus grande abondance d’argent, on peut raisonnablement supposer que cette abondance n’arrive pas sans qu’il n’y ait beaucoup de Particuliers opulens qui se jettent dans le luxe. Ils acheteront des Tableaux, des Pierreries de l’Étranger, ils voudront avoir de leurs soieries & plusieurs raretés, mettront l’État dans une telle habitude de luxe, que malgré les avantages de son commerce ordinaire, son argent s’écoulera annuellement chez l’Étranger pour le paiement de ce même luxe : cela ne manquera pas d’appauvrir l’État par degré, & de le faire passer d’une grande puissance dans une grande foiblesse.
Lorsqu’un État est parvenu au plus haut point de richesse, Je suppose toujours que la richesse comparative des États consiste dans les quantités respectives d’argent qu’ils possedent principalement, il ne manquera pas de retomber dans la pauvreté par le cours ordinaire des choses. La trop grande abondance d’argent, qui fait, tandis qu’elle dure, la puissance des États, les rejette insensiblement, mais naturellement, dans l’indigence. Aussi il sembleroit que lorsqu’un État s’étend par le commerce, & que l’abondance de l’argent enchérit trop les prix de la terre & du travail, le Prince, ou la Législature devroit retirer de l’argent, le garder pour des cas imprevus, & tâcher de retarder sa circulation par toutes les voies, hors celles de la contrainte & de la mauvaise foi, afin de prévenir la trop grande cherté de ses ouvrages, & d’empêcher les inconveniens du luxe.
Mais comme il n’est pas facile de s’appercevoir du tems propre pour cela, ni de savoir quand l’argent est devenu plus abondant qu’il ne doit l’être pour le bien & la conservation des avantages de l’État, les Princes, & les Chefs des Républiques, qui ne s’embarrassent guere de ces sortes de connoissances, ne s’attachent qu’à se servir de la facilité qu’ils trouvent, par l’abondance des revenus de l’État, à étendre leurs puissances, & à insulter d’autres États sur les prétextes les plus frivoles. Et toutes choses bien considerées, ils ne font peut-être pas si mal de travailler à perpétuer la gloire de leurs Regnes & de leur administration, & de laisser des monumens de leur puissance & de leur opulence ; car puisque, selon le cours naturel des choses humaines, l’État doit retomber de lui-même, ils ne font qu’accélerer un peu sa chûte. Il semble néanmoins qu’ils devroient tâcher de faire durer leurs puissances pendant tout le tems de leur propre administration.
Il ne faut pas un grand nombre d’années pour porter dans un État l’abondance au plus haut degré, & il en faut encore moins pour le faire entrer dans l’indigence, faute de commerce & de Manufactures. Sans parler de la puissance & de la chûte de la République de Venise, des Villes anséatiques, de la Flandre & du Brabant, de la République de Hollande, &c. qui se sont succedées dans les branches lucratives du commerce, on peut dire que la puissance de la France n’est allée en augmentant que depuis 1646, qu’on y érigea des Manufactures de draps, au lieu qu’auparavant on les tiroit de l’Étranger, jusqu’en 1684, qu’on en chassa nombre d’entrepreneurs & d’artisans Protestans, & que ce Roïaume n’a fait que baisser depuis cette derniere époque.
Pour juger de l’abondance & de la rareté de l’argent dans la circulation, je ne connois pas de meilleure régie que celle des baux & des rentes des Propriétaires de terres. Lorsqu’on afferme des terres à haut prix c’est une marque que l’argent abonde dans l’État ; mais lorsqu’on est obligé de les affermer bien plus bas, cela fait voir, tout autres choses étant égales, que l’argent est rare. J’ai lu dans un état de la France, que l’arpent de vigne qu’on avoit affermé en 1660, en argent fort, auprès de Mante, & par conséquent pas bien loin de la Capitale de France, pour 200 liv. tournois, ne s’affermoit en 1700, en argent plus foible, qu’à 100 liv. tournois : quoique l’argent apporté des Indes occidentales dans cet intervalle dût naturellement rehausser le prix des terres, dans l’Europe.
L’Auteur attribue cette diminution de la rente à un défaut de consommation. Et il paroît qu’il avoit remarqué en effet que la consommation de vin étoit diminuée. Mais j’estime qu’il a pris l’effet pour la cause. La cause étoit une plus grande rareté d’argent en France, dont l’effet étoit naturellement une diminution de consommation. Tout au contraire j’ai toujours insinué dans cet Essai, que l’abondance de l’argent augmente naturellement la consommation, & contribue sur toutes choses à mettre les terres en valeur. Lorsque l’abondance de l’argent éleve les denrées à un prix honnête, les habitans s’empressent de travailler pour en acquerir ; mais ils n’ont pas le même empressement de posséder aucunes denrées ou marchandises au-delà de ce qu’il faut pour leur entretien.
Il est apparent que tout État, qui a plus d’argent en circulation que ses voisins, a un avantage sur eux, tant qu’il conserve cette abondance d’argent.
En premier lieu, dans toutes les branches du commerce il donne moins de terre & de travail qu’il n’en retire : le prix de la terre & du travail étant par tout estimé en argent, ce prix est plus fort dans l’État où l’argent abonde le plus. Ainsi l’État en question retire quelquefois le produit de deux arpens de terre en échange de celui d’un arpent, & le travail de deux hommes pour celui d’un seul. C’est par rapport à cette abondance d’argent dans la circulation à Londres, que le travail d’un seul Brodeur Anglois, couse plus que celui de dix Brodeurs Chinois ; quoique les Chinois brodent bien mieux & fassent plus d’ouvrages dans la journée. On s’étonne en Europe comment ces Indiens peuvent subsister en travaillant à si grand marché, & comment les étoffes admirables qu’ils nous envoient, coutent si peu.
En second lieu, les revenus de l’État où l’argent abonde, se levent avec bien plus de facilité & en plus grande somme comparativement ; ce qui donne les moïens à l’État, en cas de guerre ou de contestation, de gagner toutes sortes d’avantages sur ses Adversaires chez qui l’argent est plus rare.
Si de deux Princes qui se font la guerre pour la Souveraineté ou la Conquête d’un État, l’un a beaucoup d’argent, & l’autre peu, mais plusieurs domaines qui puissent valoir deux fois plus que tout l’argent de son Ennemi ; le premier sera plus en état de s’attacher des Généraux & des Officiers par des largesses en argent, que le second ne le sera en donnant aux siens le double de la valeur en terres & en domaines. Les cessions des terres sont sujettes à des contestations & à des rescisions, & on n’y compte pas si bien que sur l’argent qu’on reçoit. On achete avec de l’argent les munitions de guerre & de bouche, même des Ennemis de l’État. On peut donner de l’argent pour des services secrets & sans témoins : les terres, les denrées, & les marchandises ne sauroient servir dans ces occasions, ni même les bijoux ni les diamans, parcequ’ils sont faciles à reconnoître. Après tout, il me semble que la puissance & la richesse comparatives des États consistent, tout autres choses étant égales, dans la plus ou moins grande abondance d’argent qui y circule, hic & nunc.
Il me reste encore à parler de deux autres moïens d’augmenter la quantité d’argent effectif dans la circulation d’un État. Le premier est lorsque les Entrepreneurs & les Particuliers empruntent de l’argent de leurs Correspondans étrangers, pour leur en païer l’intérêt, ou que les Particuliers étrangers envoient leur argent dans l’État, pour y acheter des actions ou fonds publics. Cela fait souvent des sommes très considérables dont l’État doit païer annuellement à ces Etrangers un intérêt, & ces façons d’augmenter l’argent dans l’État y rendent réellement l’argent plus abondant, & diminuent le prix de l’intérêt. Par le moïen de cet argent, les Entrepreneurs de l’État trouvent moïen d’emprunter plus facilement, de faire faire des ouvrages & d’établir des Manufactures, dans l’esperance d’y gagner ; les Artisans, & tous ceux par les mains de qui cet argent passe, ne manquent pas de consommer plus qu’ils n’eussent fait, s’ils n’avoient été emploïés au moïen de cet argent, qui hausse par conséquent les prix de toutes choses, comme s’il appartenoit à l’État ; & au moïen de l’augmentation de dépense ou de la consommation qu’il cause, les revenus que le Public perçoit sur la consommation en sont augmentés. Les sommes prêtées à l’État en cette maniere y causent bien des avantages présens, mais la suite en est toujours onéreuse & désavantageuse. Il faut que l’État en paie l’intérêt aux Étrangers annuellement, & outre cette perte l’État se trouve à la merci des Étrangers, qui peuvent toujours le mettre dans l’indigence lorsqu’il leur prendra fantaisie de retirer leurs fonds ; & il arrivera certainement qu’ils voudront les retirer, dans l’instant que l’État en aura le plus de besoin ; comme lorsqu’on se prépare à avoir une guerre & qu’on y craint quelque échet. L’intérêt qu’on paie à l’Étranger est toujours bien plus considerable que l’augmentation du revenu public que cet argent cause. On voit souvent passer ces prêts d’argent d’un Païs à un autre, suivant la confiance des Prêteurs pour les États où ils les envoient. Mais à dire le vrai, il arrive le plus souvent que les États qui sont chargés de ces emprunts & qui en ont païé plusieurs de gros intérêts, tombent à la longue dans l’impuissance de païer les capitaux, par une banqueroute. Pour peu que la méfiance s’en mêle, les fonds ou actions publiques tombent, les Actionnaires étrangers n’aiment pas à les rappeller avec perte, & aiment mieux se contenter de leurs intérêts, en attendant que la confiance puisse revenir ; mais elle ne revient quelquefois plus. Dans les États qui tombent en décadence, le principal objet des Ministres est ordinairement de ranimer la confiance, & par ce moïen d’attirer l’argent des Étrangers par ces sortes de prêts : car à moins que le Ministere ne manque à la bonne foi & à ses engagemens, l’argent des Sujets circulera sans interruption. C’est celui des Étrangers qui peut augmenter la quantité de l’argent effectif dans l’État.
Mais la voie de ces emprunts, qui donne un avantage présent, conduit à une mauvaise fin, & c’est un feu de paille. Il faut pour relever un État, s’attacher à y faire rentrer annuellement & constamment une balance réelle de commerce, faire fleurir par la Navigation les Ouvrages & les Manufactures qu’on est toujours en état d’envoïer chez les Étrangers à un meilleur marché, lorsqu’on est tombé en décadence & dans une rareté d’espaces. Les Négocians commencent à faire les premieres fortunes, les Gens de robbe pourront ensuite s’en approprier une partie, le Prince & les Traitans pourront en acquerir aux dépens des uns & des autres, & distribuer les graces selon leurs volontés. Lorsque l’argent deviendra trop abondant dans l’État, le luxe s’y mettra, & il tombera en décadence.
Voilà à-peu-près le cercle que pourra faire un État considérable qui a du fond & des habitans industrieux. Un habile Ministre est toujours en état de lui faire recommencer ce cercle, il ne faut pas un grand nombre d’années pour en voir l’expérience & le succès, au moins des commencemens qui en est la situation la plus intéressante. On connoîtra l’augmentation de la quantité de l’argent effectif, par plusieurs voies que mon sujet ne me permet pas d’examiner présentement.
Pour ce qui est des États qui n’ont pas un bon fond, & qui ne peuvent s’agrandir que par des accidens & selon les circonstances des tems, il est difficile de trouver les moïens de les faire fleurir par les voies du commerce. Il n’y a pas de Ministres qui puissent remettre les Républiques de Venise & de Hollande dans la situation brillante dont elles sont tombées. Mais pour l’Italie, l’Espagne, la France, & l’Angleterre, en quelque état de décadence qu’elles poissent être, elles sont capables d’être toujours portées, par une bonne administration, à un haut degré de puissance, par le seul fait du commerce ; pourvu qu’on l’entreprenne séparement : car si tous ces États étoient également bien administrés, ils ne seroient considérables que proportionnellement à leurs fonds respectifs & à la plus ou moins grande industrie de leurs habitans.
Le dernier moïen que je puisse imaginer pour augmenter dans un État la quantité d’argent effectif dans la circulation, est la voie de la violence & des armes, & elle se mêle souvent avec les autres, attendu que dans tous les Traités de paix on pourvoit ordinairement à se conserver les droits de commerce & les avantages qu’on a pu en tirer. Lorsqu’un État se fait païer des contributions, ou se rend plusieurs autres États tributaires, c’est un moïen bien certain d’attirer leur argent. Je n’entreprendrai pas de rechercher les moïens de mettre cette voie en usage, je me contenterai de dire que toutes les Nations qui ont fleuri par cette voie, n’ont pas laissé de tomber dans la décadence, comme les États qui ont fleuri par leur commerce. Les anciens Romains ont été plus puissans par cette voie que tous les autres Peuples dont nous avons connoissance ; cependant ces mêmes Romains avant que de perdre un pouce du terrein de leurs vastes États, tomberent en décadence par le luxe, & s’appauvrirent par la diminution de l’argent effectif qui avoit circulé chez eux, & que leur luxe fit passer de leur grand Empire chez les Nations orientales.
Tandis que le luxe des Romains, qui ne commença qu’après la défaite d’Antiochus, Roi d’Asie, vers l’an de Rome 564, se contentoit du produit & du travail de tous les vastes États de leur domination, la circulation de l’argent ne faisoit qu’augmenter au lieu de diminuer. Le Public étoit en possession de toutes les Mines d’or, d’argent & de cuivre qui étoient dans l’Empire. Ils avoient les Mines d’or d’Asie, de Macedoine, d’Aquilée, & les riches Mines, tant d’or que d’argent, d’Espagne & de plusieurs autres endroits. Ils avoient plusieurs Monnoies où ils faisoient battre des especes d’or, d’argent & de cuivre. La consommation qu’ils faisoient à Rome de tous les ouvrages & de toutes les marchandises qu’ils tiroient de leurs vastes Provinces, ne diminuoit pas la circulation de l’argent effectif ; non plus que les Tableaux, les Statues & les Bijoux qu’ils en tiroient. Quoique les Seigneurs y fissent des dépenses excessives pour leurs tables, & païassent des quinze mille onces d’argent pour un seul poisson, tout cela ne diminuoit pas la quantité d’argent qui circuloit dans Rome, attendu que les tributs des Provinces l’y faisoient incessamment rentrer, sans parler de celui que les Préteurs & les Gouverneurs y apportoient par leurs extorsions. Les sommes qu’on tiroit annuellement des Mines, ne faisoient qu’augmenter à Rome la circulation pendant tout le regne d’Auguste. Cependant, le luxe étoit déja fort grand, & on avoit beaucoup d’avidité, non-seulement pour tout ce que l’Empire produisoit de curieux, mais encore pour les bijoux des Indes, pour le poivre & les épiceries, & pour toutes les raretés de l’Arabie ; & les soieries qui n’étoient pas du crû de l’Empire, commençoient à y être recherchées. Mais l’argent qu’on tiroit des Mines surpassoit encore les sommes qu’on envoïoit hors de l’Empire pour acheter tout cela. On sentit néanmoins sous Tibere une rareté d’argent : cet Empereur avoit resserré dans son Fisc deux milliards & sept cent millions de sesterces. Pour rétablir l’abondance & la circulation, il n’eut besoin d’emprunter que trois cens millions sur les hypotheques des terres. Caligula dépensa en moins d’un an tout ce trésor de Tibere après sa mort, & ce fut alors que l’abondance d’argent dans la circulation fut au plus haut point à Rome. La fureur du luxe augmenta toujours ; & du tems de Pline l’Historien, il sortoit tous les ans au moins cent millions de sesterces, suivant son calcul. On n’en tiroit pas tant des Mines. Sous Trajan le prix des terres étoit tombé d’un tiers & au-delà, au rapport de Pline le jeune ; & l’argent diminua toujours jusqu’au tems de l’Empereur Septime Severe. L’argent fut alors si rare à Rome, que cet Empereur fit des magasins étonnans de blé, ne pouvant pas ramasser des trésors assez considérables pour ses entreprises. Ainsi l’Empire Romain tomba en décadence par la perte de son argent, avant que d’avoir rien perdu de ses États. Voilà ce que le luxe causa, & ce qu’il causera toujours en pareil cas.