Traduction par un agrégé des classes supérieures des lettres.
Librairie Hachette et Cie (p. 10).
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III. Deus posuit Adamum et Evam in horto amœnissimo, qui solet appellari Paradisus[1] terrestris.

Ingens fluvius irrigabat hortum. Erant ibi omnes arbores jucundæ adspectu, et fructus gustu suaves. Inter eas, arbor scientiæ boni et mali.

Deus dixit homini : « Utere fructibus omnium arborum Paradisi, præter fructum arboris scientiæ boni et mali[2] ; nam, si comedas illum fructum, morieris. »


III. Dieu plaça Adam et Ève dans un jardin délicieux, qu’on appelle Paradis terrestre.

Un grand fleuve arrosait ce jardin. Là se trouvaient tous le arbres qui réjouissent la vue, et dont les fruits sont doux au palais. Parmi ces arbres se trouvait l’arbre de la science du bien et du mal.

Dieu dit à l’homme : « Use des fruits de tous les arbres du Paradis, excepté le fruit de l’arbre de la science du bien et du mal ; car, si tu manges de ce fruit, tu mourras. »


III. Deus III. Dieu
posuit Adamum et Evam plaça Adam et Ève
in horto amœnissimo, dans un jardin très-riant,
qui solet appellari qui a coutume d’être appelé (qu’on appelle)
Paradisus terrestris. Paradis terrestre.
Ingens fluvius Un grand fleuve
irrigabat hortum. arrosait le jardin.
Omnes arbores Tous les arbres
jucundae adspectu agréables par la vue
et fructus et les fruits
suaves gustu doux par le goût
erant ibi. étaient là.
Inter eas arbor Parmi ces arbres était l’arbre
scientiæ boni et mali. de la science du bien et du mal.
Deus dixit homini : Dieu dit à l’homme :
« Utere fructibus « Fais-usage des fruits
omnium arborum de tous les arbres
Paradisi, du Paradis,
præter fructum arboris excepté le fruit de l’arbre
scientiæ boni et mali ; de la science du bien et du mal ;
nam, si comedas car, si tu manges
illum fructum, de ce fruit,
morieris. » tu mourras. »

  1. Paradisus (du grec παράδεισος) signifie proprement jardin, puis, dans les auteurs chrétiens, tant grecs que latins, paradis, séjour de béatitude ; ainsi : Être reçu après sa mort au paradis, c’est-à-dire au ciel.
  2. Arboris scientiæ boni et mali de l’arbre de la science du bien et du mal. Il y a dans cette fin de phrase trois génitifs qui dépendent l’un de l’autre, ce qui n’est pas dans les habitudes des bons auteurs latins.