Enquête sur l’évolution littéraire/Les Indépendants/M. Raoul Ponchon

Bibliothèque-Charpentier (p. 374-375).


M. RAOUL PONCHON


Pendant de longues années Ponchon, le seul élève parisien du Banville des Odes Funambulesques, se contenta de crayonner sur le marbre des cafés, dans des marges de journaux, et sur des dos d’enveloppes, les vers les plus fantasques, les plus cocasses, les plus artistes, les plus gais qui furent jamais. Il consentit enfin à réunir quelques-uns de ces vers qu’il allait donner à imprimer, sous ce titre : La muse au cabaret, où devaient se célébrer, naturellement, les gloires de la mangeaille et de la volupté. Il paraît qu’il l’a perdu !

Ces vers, que Ponchon écrivait autrefois pour son plaisir, il consent aujourd’hui à les publier pour le nôtre. Son nom eût évidemment manqué à cette Enquête. Voici la lettre qu’il m’a écrite, en réponse à ma prière réitérée ; on l’y reconnaîtra tout de suite :


« Mon cher Huret,

» Vous feriez bien mieux d’aller voir des filles plutôt que de me raser avec votre interview.

» D’abord, tout ce que je pourrais vous dire, vous le savez déjà. C’est que mes amis seuls et moi avons du génie. Et encore, mes amis ?…

» Cordialement vôtre,

» Raoul Ponchon. »