Enlevé ! (traduction Varlet)/Note du traducteur

Traduction par Théo Varlet.
Albin Michel (p. 550-551).

Note du traducteur

Ainsi se termine, de façon en apparence quelque peu abrupte, l’ouvrage de Robert Louis Stevenson qui porte en anglais le titre de Kidnapped !

Sans le scrupuleux respect du texte que j’ai toujours observé à l’égard du Maître écossais et dont je ne puis me départir ici plus qu’ailleurs, il eût été facile de modifier le dernier chapitre et d’adapter la fin du volume aux habitudes courantes du lecteur français. Quelques pages auraient suffi, pour montrer David Balfour accueilli à la banque avec les honneurs dus à son rang et remis en possession de sa fortune, tandis que l’ami Alan était embarqué à prix d’or et passé en sûreté de l’autre côté de l’eau.

Mais le respect de Stevenson n’est pas seul en cause, et un autre motif m’a encore engagé à donner ce chapitre tel quel. Les pages que je viens d’esquisser en un sec schéma, l’auteur lui-même les a écrites, avec sa magie coutumière… Seulement, cette « conclusion » forme le début d’un autre livre ; car, à peine sorti de la banque, David Balfour va entrevoir l’aimable Catriona, fille d’un chef highlander proscrit, et cette simple rencontre remet tout en cause. Être un riche « laird » terrien ne compte pas, devant l’amour qui naît. L’entrée en possession de l’héritage et du titre n’est plus de la sorte un dénouement, mais bien un point de départ nouveau : l’intérêt rebondit… et les admirateurs de Stevenson – tous ceux donc qui viennent de lire le présent volume – ne peuvent manquer d’aller chercher la continuation des Aventures de David Balfour dans Catriona publié dans la même collection. Avec quantité d’épisodes passionnants, amoureux ou terribles, où reparaît en premier plan la curieuse et attachante figure d’Alan, on y trouvera, comme l’annonce le sous-titre :

« Les tribulations de David Balfour relatives à l’assassinat d’Appin ; ses démêlés avec le lord Avocat-Général Grant ; sa captivité sur la Roche de Bass ; son voyage en Hollande et en France ; plus ses rapports singuliers avec James More Drummond ou Mac Gregor, fils du fameux Rob Roy, et avec sa fille Catriona, – le tout écrit par lui-même et mis aujourd’hui en lumière par Robert Louis Stevenson. »

T. V.