Encyclopédie moderne/ou Bibliothèque, 2e éd., 1841/Académie (architecture)

ACADÉMIE. (Architecture.) Monument dalls lequel se rassemblent des

AeA professèftS tt’aiis JiWraux, soit pour y traiter de leurs recherches et découvertes, ·soit pour y enseigner. L’académie d’architecture fut fon• déé sous Louis XIV , et par les soins du gran~ Golhert, en .f6’1.f . · Elle élait composée d’arèhiteeles célèhres. Le professeur et le secrétaire 4tfaie.Dt toujour" être pl’is panni les architectes particulièrement attaèhds aux bâtiments du roi : le titre d’académicien était conféré par brevet. Ennn, ~s xV,eonJlrmoteette aoiMlémie, s’en d~clara le pr~tecteur et lUi donaa de DOUifeaux réglementa. Il k forma cie trente-deux membres, di-’risés eo dellX classes de seize ehaeune : clans la première devaient être pris le professeur et le secrétaire perpétuel, qui étaient à la nomination du directeur général des bâtiments du roi. Aucun membre de cette classe pe pou.. nit faire d’entreprises ; ceux de la deuxième avaieat cette faculté, mais seulement dans les bâtiments de k couronne. Une Vlaoo de la première classe devenant ’aeaate, l’académie proposait troiseandidatspris dans la deuxième. Le roi sanctionnait la nomination de l’un d’entre eux. Par suite de vacances dans la deuxième classe , l’académie nommait trois candidats pris hors de son sein, parmi lesquels le roi faisait également son choix. Il fut aussi créé deux classes d’associés libres , douze associés correspondants , dont neuf rtlsi.dant eQ pays étranger et trois en France, mais ~ cinquante lieues au moins de la capitale. Les ~ffieiers des bâtiments du roi , tels que les intendants, contrôleurs généraux et autres, avaient droit de siéser • 1’aea4émle’ 88D8 povtllit être architectes. Le premier arebitecte .ft roi était directeur de la compagnie. Deux de ses membres étaient professeurs, l’un d’arèhitecture , l’autre de mathématiques, de géométrie, de m&canique et de stéréotomie. Tous les ans , à la Saint-Louis , oa distribuait aux élèves deux médaiHes d’or ; la première donnait le droit d’être pensionnaire de l’académie de FraDCe b. Rome. M. Blondel obtint du roi de n’ad.. mettre au concours du gnnd prix que les élèves qui avaient remporté des prix mensuels , et qui , à ce titre , •valent reçu des médailles d’argeat. L’académie d’architecture tenait ses séances au Louvre tous les lundis, depuis trois heures jusqu’à cinq , dans l’appartement dit le salon de la reine. De la fondation de l’institut date l’organisation de l’école des beaux-arts, divisée ainsi qu’il soit : Première section, école de peinture et sculpture ; Deuxième section, école d’arcbiteeture. Ces deux sections ont pris , par or. donnance du roi , du H aotit 48~9, le titre d’académie royale des beaux-arts. État actuel de t’école roy414 a * ciale d’architecture. Cette école est seus la protectloa immédiate du roi. L’enseignement de l’architecture se compose de leçons données dans des cours spéciaux par quatre professeurs : .f • de théorie ; 2" d’histoire de l’art ; 5" de CQnstruction et de mathématiques ; ..t• de perspect.ive. Ce dernier est commun aux deux sectiou. 6. - : gitized by

ACA Il y a en outre près de ceLte · section une commis~ion pour l’assister dans les jugements des conconrs mensuels. Cette commission est composée de vingt !Ilembres choisis parmi les architectes : les plus distingués ; ils sont élus par l’assemblée générale des professeurs de l’école , sur une liste de candidats présentée par la section d’architecture : il est rendu compte des nominations au ministre de l’intérieur. Les fonctions de la commission sont purement honorifiques , et consistent dans le jugement à porter , de concert avec les professeurs d’architecture , sur les résultatsdes différents concours d’émulation : ils jugent aussi le prix départemental ou d’excellence, qui est décerné à celui des élèves qui a réuni le plus de médailles dans Je cours de ses études. Les professeurs des deux sections se réunissent en assemblée générale, pour traiter ·de toutes les affaires qui intéressent l’école entière, et pour les élections aux places vacantes. Toute communication avec le ministre ne peut se faire que par une délibération prise par les deux sections réunies. Cbacunedes deux sections s’assemble séparément toutes les fois que l’exige le service de la partie d’enseignement qui lui est confiée, et prend le titre d& commission d’administration. Un secrétaire archiviste est spécialement attaché à la section d’architecture, pour l’inscription des lllèves , pour la rédaction des procès-verbaux des jugements des concours , et pour la .conservation des archives. Toutes les élections aux chaires va- / -eontes seront en assemblée générale, au scrutin secret et à la majorité absolue des suffrages. Le résultat en est trliJ)smis au ministre, sansl’approbationdoquel cette nomination serait annulée. Les élèves d’architecture sont . divisés en deux classes , qui concourent séparépicot : la première a seule droit aux médailles. : ~ denxième , dite d’aspirants, concourt pour prendre rang dans ’ la première lorsqu’il y a une place vacante. Cette promotion a lieu en faveur des élèves qui ont obtenu le plus de succès dans les divers cours de leur classe. Concoura du grand prix. Les élèves de première classe sont seuls admis au grand prix sur un eoncours préliminaire, dit d’essai. Le programme dt ce concours est donné par l’école, et jugé par les huit architectes membres de l’Institut , faisant partie de la troisième section de la classe des beaux-arts, plus le présiient et le secrétaire perpétuet Trente élèves sont admis , sur œ premier concours , à un second , dont le programme est donné par les membres de l’Institut ci-dessus désignés. Huit des concurrents sont reçus et entrent en loge , pour faire la mise au net ou le rendu de leurs esquisses , dont ils ont levé un calque, et qui dès ce moment sont enfermées sous Je scellé pour qu’il ne .puisse y être fait de changement. En sortant des loges, les projets des concurrents sont exposés dans les salles de l’école, et livrés à la censure publique. . Le jugement qui décide la question du grand prix est prononcé par les trois sections réunies de la classe des beaux-arts, savoir : quatorze peintres, huit sculpteurs, huit architectes, quatre graveurs , six musiciens , et le secrétaire perpétuel de la classe. Le premier et le deuxième prix consistent en deux médailles d’or délivrées en séance publique de l’Institut ; mais l’avantage inappréciable du premier est la pension de Rome, accordée à l’élève pendant cinq années C’est dans ce sanctuaire des arts que, logé et nourri par ta munificence du gouvernement, il se livre plus particulièrement à l’étude de ,l’antiquité, dont les monuments, quoique en ruines pour la plupart , décèlent encore aux regards déjà exercés la grandeur de ce peuple, qui , après avoir conquis le monde entier par la force de ses armes, le couvrit de ses monuments, témoignages irrécusables de son savoir ct de sa magnificence. Debrett.

ACADÉMIE ROYALE DE MUSIQUE. C’est le nom que l’on donne au grand Opéra, peut-être parce que c’est une réunion de tous les arts libéraux. La peinture, la musique et la danse sont les parties qui constituent ce spectacle enchanteur. L’opéra prit naissance à Venise ; l’abbé Perrin, intro. : docteur des ambassadeurs auprès de Gaston, duc d’Orléans, fut le premier qui tenta ce spectacle à Paris. Il obtint des lettres-patentes du roi , le 28 juin ~ 669 , portant privilége pour l’établissement d’Académies d’opéra en musique et en vers français dans tout le royaume. Ce théâtre fut pendant quelque temps nommé Théâtre des arts ; ce dernier titre fut sans doute inspiré par les vers suivants de Voltaire, qui donnent une définition juste de ce bel établissement : n foot ... rendre à ce palais magique. ota lei beaux Yera, Ja danse , la musique L :•rt de tromper les yeux par lei 00u1e, ;1, L art plus beoreux delédolre les cœurs, Deceot plalsln rout an plaisir unique.

Berton.

ACADÉMIE DE MARINE. Il existait sous ce nom, avant la révolution, une société savante composée d’hommes instruits dans les différentes branches de la science de la marine. Les premiers fondements de cette association furent jetés, en~ 752, par quelques oficiers de marine et employés supérieurs du port de Brest, qui se réunissaient de temps en temps pour conférer sur des sujets relatifs à leurs fonctions. Sur leur demande, le ministre d’alors, M. Rouillé, donna à leur société ; avec · ùne organisation régulière, le litre d’académie de marine. Dès sa naissane, cette académie se distingua par d’utiles travaux et rendit d’impOrtants services à la marine ; mais la guerre qui éclata ~en ·~ 756 lui porta un coup funeste en dispersant ses membres, ce qui engagea Je ministre à arrêter le paiement des fonds assignés à l’académie. Au retour de la paix , plusieurs officiers d’un mérite éminent et quelques administrateurs éclairés travaillèrent au rétablissement de cette société. En~ 769, le duc de Praslin la reconstitua sous le titre d’académie royale de marine ; Il n’entre pas dans notre plan de faire l’énumération des travaux de cette académie ; les lecteurs curieux de les connaitre peuvent consulter ses mémoires :il suf6td’en citer quelques-uns , tels que le perfectionnement des moyens d’observer à la mer, l’invention du cercle répétiteur, la confection des cartes marines les plus impOrtantes, la description claire et méthodique de la plupart des arts de la marine, la traduction des ouvrages de plusieurs ·sa vants étrangers, etc. La guerre de n78 , quoique peu décisive , montra les heureux fruits retirés de l’établissement de l’académie oigitized by