Encyclopédie méthodique/Art aratoire et du jardinage/Planche 25

Planche

Panckoucke (2p. Pl. 25).
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Machine à déraciner les Arbres : Pompe. Pl. 25.

 

Explication

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PLANCHE XXV.

Machine pour arracher de gros arbres & les souches avec leurs racines, inventée par Pierre Sommer, du canton de Berne.

Fig. 1. Profil de cette machine.

A C, deux montans de bois de chêne dont on ne voit qu'un seul dans la figure. Ils ont trois à quatre pouces d'épaisseur, & sont assemblés en A & en C par deux entre-toises, & fortifiées par des frettes de fer. L'intervalle d'un montant à l'autre est de trois pouces ; ils sont chacun percés de deux rangées de trous d'un pouce & demi de diamètre qui se répondent les uns aux autres, pour recevoir des chevilles ou boulons de fer d'un pouce & un quart de diamètre, qui servent alternativement de point d'appui ou de centre de mouvement au levier de cette machine.

B D, pièce de bois d'orme ou de freine à laquelle où a donné le nom de bélier. Son extrémité supérieure est armée d'une forte pièce de fer f, partagée en trois dents pour avoir prise sur l'arbre. Le bélier qui à sa partie supérieure a environ six pouces d'équarrissage, & à sa partie inférieure huit, est fendu obliquement en cette partie pour laisser passer la chaîne C, g h, & recevoir la poulie c qui a quatre pouces d'épaisseur & neuf pouces de diamètre.

L'extrémité inférieure B est garnie d'une frette ainsi que le corps du bélier en a, b, f : à l'extrémité inférieure sont deux pièces de fer K L fixées sur le belier, & dont les deux parties L, traversées par un boulon, embrassent les deux montans, le long desquels ces pièces de fer peuvent glisser lorsqu'on élève le bélier, par le moyen du levier & de la chaîne. La chaîne est d'environ dix pieds de longueur, & les chaînons de quatre pouces dix lignes. Elle est attachée fixement à la partie supérieure C, des montans entre lesquels est placée sa partie inférieure h, terminée, après avoir embrassé la poulie, par un anneau à oreille m n, fig 3.

Cet anneau est saisi par le crochet P, représenté en profil, fig. 2, F est la partie inférieure du crochet.

z, D E, e, un levier & un arc de fer ; ce levier a en z environ deux pouces d'épaisseur ; il est formé en moufle pour recevoir l'extrémité supérieure du crochet z F qui est mobile sur un boulon dans cette moufle. Il diminue d'épaisseur & de largeur à mesure qu'il approche de l'arc E e qui n'a que six lignes d'épaisseur, & qui est percé de plusieurs trous. Auprès du boulon z sont deux entre-tailles semi-circulaires x, y dont les centres, indiqués par des lignes ponctuées, sont autant éloignés l'un de l'autre que les centres des trous pratiqués dans les montans A C de la fig. 1. Ce font-ces entailles x y qui reposent alternativement sur les chevilles que l'on place dans les trous montans, lorsqu'on fait usage de cette machine.

Fig. 2. L'arc E e & le trou D servent à fixer le long levier de bois D E, fig. 1, par deux chevilles ou boulons de fer. Celui marqué D sert de centre de mouvement. L'arc e lui est concentrique ; & au moyen d'une autre cheville d qui traverse le levier


& passe dans un trou de l'arc, on parvient à fixer ces deux pièces l'une sur l'autre & de manière que l'autre extrémité E du levier D E soit à portée des ouvriers qui doivent manœuvrer. A l'extrémíté E on adapte aussi un manche E H, par le moyen duquel on élevé ou on abaisse l'extrémité E du levier.

Jeu de cette machine. On la suppose toute montée & mise en place. Le trident f piqué sous une des branches de l'arbre que l'on veut renverser, & l'extrémité inférieure A des montans bien calée & affermie par des tasseaux ou piquets G. En cet état, & supposant encore que les entailles x y, fig. 2, reposent sur les deux chevilles de fer qui sont passées dans les trous des montans ; si on abaisse l'extrémité E du levier, la cheville de la rangée extérieure sur laquelle repose l'entaille x deviendra le centre de mouvement, & le point z, en s'élevant, tirera le crochet F, & par conséquent la chaîne qu'il retient ; ce qui élèvera le bélier d'une quantité égale à la moitié de l'espace que le point z aura parcouru. L'entailíe y ne reposant plus sur la cheville de la rangée intérieure, un ouvrier tirera cette cheville & la replacera dans le trou de la même rangée, immédiatement au-dessus de celui d'où elle est sortie. On laissera alors reposer le levier sur les deux chevilles, ensuite on élèvera l'extrémité E du levier par le moyen du manche E H, & ce sera alors la cheville y de la rangée qui deviendra le centre de mouvement. L'entaille x s'éloignant de la cheville de même nom, on retirera cette cheville pour la placer dans le trou qui est immédiatement au-dessus. Ainsi les deux chevillés deviennent alternativement le point d'appui du levier, qui est du premier genre lorsqu'on abaisse le point E, & du second lorsqu'on l'élève. Ce levier a beaucoup d'affinité avec celui connu sous le nom de la guarouste.

Fig. 3. m n, anneau à oreilles, cité, fig. 2, qui sert à prendre le crochet P.

Fig. 4. Autre application de la même machine. Pour arracher, par exemple, des souches, on ne se sert pas du bélier ; on place les montans A A perpendiculairement & le plus près de la souche ; que l'on l’on peut. On passe la chaîne autour de la poulie c qui est enclavée dans une moufle d. On attache à cette mouffle un autre chaîne b que l'on fait passer sous une des maîtresses racines e de la souche ; & opérant comme il a été dit ci-dessus, on parvient à enlever & à vaincre la résistance des racines.

Fig. 5. Elévation d'une pompe, proposée pour arroser les plantations dans l’île de Saint-Domingue, par Puisieux, architecte.

A, rouet horisontal qui engraîne dans la lanterne B. C D, manivelle à deux coudes qui fait agir alternativement ses pistons dans les corps de pompes.

E F, corps de pompes.

G, tuyau d'aspiration qui est de cuir bouilli, à l’extrémité duquel on attache un morceau de liège ; par ce moyen la pompe n'aspire que l'eau la plus claire, & à telle distance que l'on juge à propos.

H, tuyau de sortie.