Du devoir des catholiques dans la question de la liberté d’enseignement/Chapitre V

Du devoir des catholiques dans la question de la liberté d’enseignement
Au bureau de l’univers (p. 20-21).
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V


C’est là notre volonté et notre droit. Pourquoi, fondés comme nous le sommes, non-seulement sur l’éternelle justice, sur les droits inviolables de l’Église, mais encore sur l’esprit et la lettre de la Charte constitutionnelle de 1830, pourquoi n’avons-nous pas encore obtenu cette liberté ?

Je le dirai sans détour, autorisé peut-être par douze années de combats, d’efforts publics et persévérants pour cette sainte cause : la faute en est aux catholiques eux-mêmes, à la mollesse et à l’indifférence des pères chrétiens.

J’ajouterai même, autorisé encore, ce me semble, par la conduite généreuse des archevêques de Paris, de Lyon et de Toulouse, des évêques de Chartres et de Belley, et de leurs vénérables émules, la faute en est au reste de l’épiscopat, qui n’a pas assez publiquement, assez sérieusement, assez universellement dénoncé à l’indignation et à la sollicitude des familles chrétiennes cette épreuve, qu’un évêque a déclarée la plus terrible et la plus dangereuse à laquelle aient jamais été soumis les membres de la vraie Église !

Si vous l’aviez voulu, évêques de France, et vous pères de famille catholiques, il y a longtemps déjà que nous serions libres ; et le jour où vous le voudrez sérieusement et énergiquement, nous le serons.