DOLMEN DE CARANDA

En 1872, on reconnut à quelque distance du moulin de Caranda, près Fère-en-Tardenois (Aisne), l’existence d’un dolmen enfoui sous terre et en partie écroulé. — Des fouilles furent aussitôt opérées, mais elles amenèrent peu de résultats, par suite de l’amoncellement des pierres, qui ne purent être dégagées. — Un habitant du pays, M. Frédéric Moreau, résolut celle année d’entreprendre de nouvelles recherches. Conduites avec ordre et méthode, elles viennent tout récemment d’être couronnées d’un entier succès. En effet, après avoir relevé, non sans de grandes difficultés, et rétabli en leur place les pierres du dolmen, et déblayé avec le plus grand soin le sable qui l’obstruait, M. Frédéric Moreau eut la bonne fortune de découvrir, sur le dallage formant le sol du monument, le crâne et la plus grande partie d’un squelette, dont l’inhumation paraît devoir remonter aux temps préhistoriques, et, mêlés à ces débris, divers instruments de la même époque, parmi lesquels figurent notamment, un poinçon en bois de cerf ou de chevreuil, des pointes de lance et de flèche, et un grand couteau en silex finement taillé. Tous ces objets, qui présentent un haut intérêt au point de vue de l’histoire de l’homme, sont en état de parfaite conservation.

Dolmen de Caranda.
A, élévation face Est. — B, plan. — 1, terre végétale. — 2, sable jaune. — 3, dallage grossier.

Le dolmen de Caranda est situé au sommet d’une éminence circulaire, au bas de laquelle coule la petite rivière d’Ourcq, presque encore à sa source. Sa forme est celle d’un carré long régulier, mesurant environ 5 mètres en longueur, 2 en largeur et 2 en hauteur. Il est orienté de l’est à l’ouest, mais sa véritable entrée est à l’intérieur même du monument : elle se fermait au moyen d’une pierre mobile venant s’appliquer sur deux pilastres disposés pour la recevoir ; quatre pierres au midi, six au nord, une seule à l’ouest, formaient les parois du dolmen dont l’ensemble était couvert par plusieurs dalles de grande dimension.

Autour du dolmen, et sur le même mamelon, ont été découvertes des tombes anciennes, où l’on constate la présence de nombreux silex, mais qui datent d’une époque relativement plus récente, ainsi que l’attestent les armes en fer, les poteries et autres objets qui ont été trouvés au milieu des ossements.