Discussion:À une dame traductrice
Article du Figaro : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k296507d.image.hl.r=%22Jane+Austen%22.f5.langFR
Un autre article du figaro 1931 [1] d'Arnold Bennet critique celui là sur Jane Austen
… Le romancier sérieux peut être classé de
différentes manières par exemple, selon sa
largeur de vues. Certains romanciers, et des
meilleurs, se bornent à critiquer une petite partie
du monde et ignorent le reste. Ils entourent
d'un mur imaginaire une toute petite surface
vivante et disent « Nous prétendons que rien
n'existe de l'autre côté du mur. » Ce fut le cas
de la romancière Jane Austen. — Elle ne voyait
que ce qui lui plaisait, ce qui, évidemment, ne
laissa pas de simplifier considérablement sa
tâche. Ce qui est vrai pour Jane Austen l'est
également pour la plupart des romanciers modernes.
Néanmoins, la vue du romancier s'est élargie depuis l'époque de Jane et même certains de ses précurseurs ont eu un champ d'observations bien plus vaste. Swift, par exemple Gullivers's Travels vous donnent une idée plus complète de l'organisation sociale du temps de l'auteur que tout autre roman, sauf ceux de Balzac. La critique de Swift fut terriblement efficace. …
De G. Jean-Aubry à propos de 'Bennett : [2]
Le goût des lettres y paraît à chaque page,
son admiration pour Jane Austen, sa révérence
pour Stevenson et Walter Pater, ses réserves
sur George Eliot dont il déplore le verbiage, sa
familiarité avec les œuvres de Maupassant et
des Concourt parfois une opinion inattendue
et qui n'est pas sans justesse, comme celle-ci
Un autre article d'Henri de Régnier [3]
où il préfère Dickens à Austen
Opinion de Katherine Mansfield par André Fontainas :[4]
…Ses convictions littéraires nous intéressent
spécialement. Les grandes gloires britanniques,
elle n'y contredit point, sa sensibilité s'y adapte;
avec Shakespeare, Milton, elle admet sans réserve
certains de leurs contemporains, le poète
Andrew Marvell, qui ne se garde guère de l'euphémisme ;
puis John Keats, et, sans doute parce
qu'elle entre avec lui en relations, sans jamais
qu'on devine l'impression produite par son œuvre,
le contemporain W de la Mare. De même
pour les prosateurs, elle admet, non sans réserves,
il est vrai, D. H. Lawrence, qui est son ami,
et rejette tout entier James Joyce, son émule
illustre ; elle réserve ses faveurs plus diligentes
aux femmes écrivains, Virginia Woolf, et aux
Brontë et à Jane Austen, seuls romanciers anglais
qu'elle cite aux côtés, naturellement, de
Charles Dickens. En France, bien qu'elle y ait
vécu et à Paris et en Provence, elle emporte sa
sympathie déjà acquise à Georges Duhamel,
nulle autre curiosité sinon, ― réputation universelle ―
celle qui lui vient bientôt de l'œuvre
de Proust. Ce sont aux Russes en particulier
que s'adressent ses préférences, Tolstoï un peu,
Dostoievsky, et, par-dessus tous autres, Tchékhov. …
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