Dictionnaire universel d’histoire et de géographie Bouillet Chassang/Queen's-county

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QUEEN’S-COUNTY (c.-à-d. Comté de la Reine), comté d’Irlande (Leinster), entre ceux du Roi (King’s-County) au N. et à l’O., de Kildare à l’E., de Car-low au S. E., de Kilkenny au S. et de Tipperary au S. O. ; 155 000 hab. ; ch.-l. Maryborough. On en exporte grains, bestiaux, beurre, fromage, fils, toiles, laines, etc. Ce comté doit son nom à la reine Marie, sous le règne de laquelle il fut formé.

QUÉLEN (Hyacinthe, comte de), archevêque de Paris, né en 1778, d’une famille noble de Bretagne, m. en 1839, fut successivement secrétaire du cardinal Fesch, grand vicaire de l’évêque de St-Brieuc, évêque in partibus de Samosate, coadjuteur de l’archevêque de Paris (Talleyrand de Périgord), et succéda à ce prélat en 1821. Il se signala par sa piété et sa charité, et sut toujours unir la douceur à la fermeté. Peu sympathique au gouvernement issu de la révolution de 1830, il vit éclater contre sa personne, en février 1831, une violente émeute, dans laquelle l’archevêché fut saccagé. Il ne s’empressa pas moins, lorsqu’en 1832 le choléra vint affliger Paris, d’offrir un asile aux malades dans son château de Conflans et de leur prodiguer ses soins : il créa, pour recueillir les enfants des victimes, l’établissement des Orphelins du choléra. On a de lui de nombreux Mandements, l’Oraison funèbre de Louis XVI et celle du duc de Berry. Il avait été admis en 1824 à l’Académie française.

QUELLIN (Érasme), le Vieux, peintre flamand, né à Anvers en 1607, m. en 1678, abandonna l’enseignement de la philosophie pour la peinture et se fit élève de Rubens. Il imita son maître avec indépendance et comme lui réussit à la fois dans l’histoire et le portrait. Ses principaux tableaux sont l’Ange gardien, à Anvers, la Naissance de Jésus, à Malines, le Repos en Égypte, à Gand. — Jean Q., le Jeune, son fils, 1629-1715, étudia aussi sous Rubens, puis alla en Italie, où il prit pour modèle Paul Véronèse. Il aimait à peindre les vastes monuments, les somptueux festins, les scènes compliquées, l’abondance des personnages. Sa Piscine de Bethsaïde, au musée d’Anvers, est sans doute la plus grande toile qui existe ; les Noces de Cana, dont il avait orné le réfectoire du monastère de Tougerloo, n’étaient pas moins colossales. Son chef-d’œuvre est Jésus-Christ guérissant les malades, à St-Michel d’Anvers.

QUÉLUS (Jacq. DE LÉVIS, comte de), un des mignons de Henri III, provoqua en duel Ch. d’Entragues, qui l’avait insulté, fut blessé mortellement, et expira dans les bras du roi, qui lui fit élever un mausolée avec cette épitaphe :

Non injuriam, sed mortem, patienter tulit.

QUÉLUZ, chât. royal du Portugal, à 12 k. N. O. de Lisbonne. Résidence ordinaire de la cour ; beau parc.

QUENTIN (S.), apôtre du Vermandois et de l’Amiénois, souffrit le martyre en 287. Il a donné son nom à la ville de St-Quentin, où ses reliques furent transportées en 825. On le fête le 31 oct.

QUÉRASOUE. V. cherasco.

QUERBEUF (l’abbé Yves de), jésuite, né à Landerneau en 1726, enseigna la rhétorique dans différents collèges, émigra en 1792, et mourut en Allemagne en 1799. Il a donné de nouvelles éditions des Lettres édifiantes et curieuses, écrites des missions étrangères, Paris, 1780-83, 26 v. in-12, et des Mémoires pour servir à l’histoire de Louis, Dauphin de France, du P. Griffet, 1777 ; a publié des Sermons du P. de Neuville, 1776, et a fait paraître 9 vol. d’une belle édition in-4 de Fénelon (1787-92), qui n’a pu être achevée. Il possédait une riche bibliothèque qui fut confisquée pendant l’émigration et transportée à la Bibliothèque nationale.

QUERCETANUS. V. duchesne.

QUERCY, Cadurcensis pagus, ancien pays de France, dans la Guyenne, était divisé en Ht-Quercy


(ch.-l. Cahors), et B.-Querey (ch.-l. Montauban). Il est compris dans les dép. du Lot et de Tarn-et-Garonne. Le Quercy fit partie de l’Aquitaine jusqu’au Xe s. ; les comtes de Toulouse s’en emparèrent alors ; après la croisade contre les Albigeois, dont ce pays eut beaucoup à souffrir, Louis IX le confisqua, 1228 ; mais ce même prince le céda à l’Angleterre par le traité d’Abbeville, 1259. Il fut repris par Philippe le Bel, rendu par le traité de Brétigny, 1360, et suivit depuis les destinées de la Guyenne.

QUERETARO, v. du Mexique, ch.-l. d’un État de même nom, à 80 kil. N. N. O. de Mexico ; 30 000 h. Collège, bibliothèque. C’est une des plus belles villes du Mexique : trois grandes places, aqueduc magnifique ; plusieurs couvents. Fabriques de drap, de cigares, de papier. — L’État de Q., entre ceux de San-Luis-de-Potosi au N., de la Puebla à l’E., de Mexico au S., de Mechoacan au S. O. et de Guanaxuato au N. O., compte env. 200 000 hab. Climat assez tempéré. Mines nombreuses et très-riches.

QUÉRIGUT, ch.-l. de c. (Ariège), à 58 k. S. E. de Foix, dans l’anc. Donnezan ; 660 hab. Anc. château.

QUÉRIMBES (îles), groupes d’îles de l’Afrique portugaise, dans le canal de Querimbé, par 10° 35′12° 30′ lat. S., font partie de la capitainerie générale de Mozambique et du district de Cabo-Delgado. Les principales sont Querimbé, Amice, Ibo, l’Ile-Longue.

QUERINI (Ange Marie), savant italien, né à Venise en 16S0, mort en 1759, se fit bénédictin en 1698, voyagea en Allemagne, en Hollande, en France, passa deux mois à l’abbaye de St-Germain des Prés, se lia avec les érudits de l’époque, devint archevêque de Corfou, évêque de Brescia, enfin cardinal. Clément XII le nomma en 1730 bibliothécaire du Vatican. Il a laissé, entre autres ouvrages : Primordia Corcyræ, Brescia, 1738, Vie de Paul II, 1740, a donné bon nombre d’éditions savantes, notamment celle de S.Éphrem, en grec, syriaque et latin, 1742, et a traduit en vers latins une partie de la Henriade ; mais il est moins connu par ses ouvrages que par les encouragements et les secours de toute espèce qu’il fournit aux gens de lettres. Il était correspondant de l’Académie des inscriptions.

QUERLON (Gabriel MEUSNIER de), né à Nantes en 1702, m. en 1780, coopéra à la rédaction du Mercure et de la Gazette de France, obtint en 1752 le privilège des Petites Affiches, et fit pendant vingt ans le succès de ce journal. Il travailla en outre au Journal étranger, au Journal encyclopédique, et laissa de nombreux ouvrages, entre autres des Mémoires pour servir à l’histoire de la guerre terminée par la paix à Aix-la-Chapelle, Paris, 1758. En outre, il rédigea la Continuation de l’histoire des Voyages (de l’abbé Prévost), et donna des éditions de Lucrèce, de Phèdre, etc.

QUESNAY (Fr.), économiste, né en 1694 à Merye près de Montfort-l’Amaury, m. en 1774, avait débuté comme chirurgien à Mantes. Après s’être fait connaître par quelques écrits sur son art, il vint en 1727 se fixer à Paris et y devint secrétaire perpétuel de l’Académie de chirurgie, chirurgien ordinaire du roi, professeur aux écoles de chirurgie. Il se fit recevoir médecin en 1744, à 50 ans, et fut nommé 1er médecin consultant du roi (Louis XV). Il prit une part très-active aux querelles entre la Faculté de médecine et le Collège de chirurgie. Élevé dans une ferme, Quesnay s’était occupé dès sa jeunesse d’agriculture, et fut toujours animé du besoin d’améliorer le sort des habitants des campagnes et de remettre l’agriculture en honneur. Il commença à exposer ses idées sur ce sujet dans des articles qu’il fournit à l’Encyclopédie (Grains, Fermiers, et autres du même genre), soutint la même cause dans les Journaux de physique et d’agriculture, dans les Éphémérides d’un citoyen, dans l’Ami des hommes, de Mirabeau le père, vit ses doctrines adoptées et pratiquées par une foule d’adeptes, devint ainsi le père de la science qu’on a nommée depuis économie politique et le