Dictionnaire universel d’histoire et de géographie Bouillet Chassang/Hérat

HÉRAT, l’anc. Aria, v. de l’Afghanistan, capit. du Khoraçan orient. et de l’État de Hérat, à 640 k. N. O. de Kaboul, par 34° 55′ lat. N. et 58° 16′ long. E. On porte sa population à 100 000 hab. Elle est fortifiée, renferme un grand nombre de bazars, de mosquées, de caravansérails et de bains. Fabriques d’étoffes de coton et de soie, châles, tapis, essences de rose, etc. ; commerce considérable. — Cette ville existait, dit-on, dès le temps d’Alexandre. Elle a été ravagée par les divers conquérants qui se sont disputé la domination de l’Asie. Elle fut prise par les Gourides, qui y firent leur résidence de 1150 à 1220, par Gengis-khan, puis par Tamerlan, qui en fit le siége de son empire ; les Sophis la réunirent ensuite à la Perse ; mais les Afghans la leur enlevèrent en 1715. Nadir-chah la reprit en 1731 pour les Perses et Ahmed-chah en 1749 pour les Afghans. Depuis ce temps elle forme un État indépendant. La Perse a longtemps maintenu ses prétentions sur Hérat et a tenté plusieurs fois de s’en emparer : elle y avait enfin réussi en 1856 ; mais, en 1857, les Anglais la forcèrent à renoncer à cette conquête.