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SÉPULCRE (SAINT-), s. m. Depuis Constantin le Grand, le Saint-Sépulcre de Jérusalem est peut-être le monument dont la célébrité a été la plus durable et la plus manifeste. Cependant l’édifice bâti par l’empereur de 326 à 335 ne ressemblait guère à celui que l’on voit aujourd’hui, ni même au temple que visitèrent les premiers pèlerins occidentaux. Du monument de Constantin il ne reste guère que les murs inférieurs de l’abside, au centre de laquelle la grotte où fut enseveli le Sauveur avait été réservée et dégagée de la colline rocheuse. Ce premier temple comprenait, outre un vaste hémicycle garni d’un portique intérieur, une basilique avec narthex et vestibule ou propylées. Ces constructions furent entièrement bouleversées en 614 par Chosroès II, roi des Perses ; elles renfermaient ce qu’on appelle les lieux saints. Peu après, Modeste, supérieur du couvent de Théodose, entreprit, avec l’aide du patriarche d’Alexandrie, Jean l’Aumônier, de réparer le dommage ; mais ce religieux ne put que recouvrir partiellement chacun des locaux sacrés par des édifices séparés. Alors l’abside ou l’hémicycle de Constantin fut complété, et devint une sorte de rotonde[1]. Des travaux importants furent encore entrepris pendant le XIe siècle et achevés en 1048 par des architectes grecs. Les premiers croisés ajoutèrent à ces constructions, vers 1130, une nef composée de deux travées et une abside en regard de l’ancien hémicycle de Constantin. Un narthex compléta cette restauration, et sous le parvis qui précède ce narthex, on répara en partie la chapelle bâtie au VIIe siècle, qui recouvre la citerne où fut trouvé, par sainte Hélène, le bois de la croix ; citerne autrefois comprise dans l’enceinte du monument constantinien.

M. le professeur R. Willis de Cambridge, dans un savant ouvrage sur les constructions successives du Saint-Sépulcre, rend un compte très-clair et très-détaillé des modifications et adjonctions qui ont produit l’église actuelle[2]. Après cette œuvre du consciencieux archéologue, après la notice de M. le comte de Vogüé, il n’est plus possible de prendre les constructions du transsept, bâti par les croisés, pour celles qu’ordonna Marie, mère de Hakem, et qui furent achevées en 1048. Pour admettre cette hypothèse, il faudrait supprimer d’un seul coup toutes les constructions frankes du XIIe siècle, les considérer comme non avenues. Or, outre les textes[3], les inscriptions, le caractère roman occidental du transsept et de toute la partie antérieure de l’église, indiquent d’une manière incontestable que l’église du Saint-Sépulcre, depuis le transsept jusqu’à l’abside antérieure, fut élevée par les croisés.

Cette dernière construction rappelle d’une manière frappante l’architecture et jusqu’aux détails du narthex de l’église de Vézelay, bâti en même temps. Même système de piliers, de voûtes sans arcs ogives. Quant à la rotonde, partie la plus importante des constructions achevées en 1048, soit sur les soubassements de l’abside de Constantin, soit en dehors de cette abside, elle était couverte par une charpente de cèdre, qui formait un cône tronqué, laissant passer l’air et la lumière par le sommet. Cette couverture, décrite par Arculphe, par Guillaume de Tyr, gravée dans l’ouvrage du R. P. Bernardino Amico[4], restaurée par MM. Willis et de Vogüé, présentait une disposition peu ordinaire[5]. Le sire de Caumont, dans son Voyaige d’oultre-mer[6], en 1418, s’exprime ainsi à propos de l’église du Saint-Sépulcre : « Elle est, dit-il, bien grande et belle, et est fette d’une guize moult estrange ; et il y a ung beau clouchier et hault de pierre, mis il n’y a nulle campane, car les Sarrazins ne le veullent… » Ce clocher faisait partie des constructions dues aux croisés ; ses étages inférieurs existent encore.

L’abside de la basilique de Constantin ayant été orientée vers l’ouest, la rotonde du Saint-Sépulcre se trouvait ainsi, par rapport à l’église des croisés, située du côté opposé à l’autel. Les croisés élevèrent donc une abside en regard, à l’est, ce qui ne les empêcha pas de conserver de ce côté une entrée et un vestibule, conformément à la tradition antique ; du côté du midi, sur le transsept, ils ouvrirent en outre deux belles portes. Toutes ces constructions existent encore. Les dispositions antérieures aux adjonctions faites par les croisés eurent une influence sur un certain nombre de monuments religieux en Occident. Mais, pour faire comprendre la nature de cette influence, il est nécessaire de présenter un plan de l’église du Saint-Sépulcre tel qu’il existait au moment de l’arrivée des croisés. Nous empruntons ce plan aux ouvrages de MM. Willis et de Vogüé.

On voit, en examinant ce plan (fig. 1), de A en B, les traces de l’abside constantinienne, seuls restes de cette construction primitive. Il faut savoir que ce mur absidal est pris aux dépens du rocher, le terrain ayant été déblayé pour faire ressortir le bloc de pierre renfermant le tombeau de Jésus-Christ, en E. Après la destruction de la basilique de Constantin, sous Chosroès II, Modeste s’était contenté de circonscrire l’édifice, en fermant toute la partie antérieure de G en H, de manière à composer une rotonde. Les chapelles I, K, L, M, furent ajoutées plus tard. Sur le Golgotha, en O, avait été élevée une nouvelle chapelle, puis en P une petite basilique à côté de la piscine S, où le bois de la croix avait été trouvé. La partie R était un des restes de la basilique de Constantin. Enfin, ces constructions, dévastées de nouveau par Hakem, furent restaurées en 1048. Les croisés réunirent tous ces bâtiments détachés, et les englobèrent, pour ainsi dire, dans l’église qu’ils élevèrent vers 1130.

La rotonde du Saint-Sépulcre, dont nous venons de tracer le plan, donnait, en coupe longitudinale, la figure 2. Un cône tronqué en charpente, ainsi que nous l’avons dit plus haut, avec ciel ouvert, et un collatéral voûté à deux étages, composaient cet édifice.

Par rapport au sol de la colline, le rez-de-chaussée forme réellement une sorte de crypte au milieu de laquelle on a réservé la portion du rocher contenant le tombeau de Jésus-Christ, en dérasant le sol autour et en laissant ce bloc de pierre comme on laisse un témoin dans une fouille. Ainsi les pèlerins pouvaient-ils circuler autour de la grotte vénérée dans le collatéral de la vaste rotonde. Ce parti architectonique inspira nos artistes occidentaux ; car dès les premières années du XIe siècle, l’abbé Guillaume fit en grande partie reconstruire l’église de Saint-Bénigne de Dijon, et devant le tombeau du saint il éleva une vaste rotonde dont nous avons donné le plan à l’article Crypte (fig. 5). À Saint-Bénigne de Dijon, le sépulcre du saint, le martyrium, n’est point placé au centre de la rotonde, mais dans une crypte y attenant. La rotonde était uniquement réservée aux pèlerins ; peut-être au centre y avait-il une tribune d’où l’on pouvait prêcher, ou un édicule rappelant le Saint-Sépulcre. Il n’en est pas moins évident que le plan de cet édifice ne fut qu’une imitation de celui du Saint-Sépulcre de Jérusalem. Afin de pouvoir réunir un grand nombre de pèlerins sur ce point, l’abbé Guillaume fit élever deux étages de galeries au-dessus de l’étage inférieur planté à 2 mètres environ au-dessous de l’ancien sol extérieur[7]. La rotonde, au premier étage, se joignait de plain-pied au sanctuaire de l’église abbatiale, et formait derrière elle, à l’orient, une immense chapelle absidale, terminée elle-même par une chapelle barlongue dépendant des constructions du VIe siècle, et flanquée de deux tours cylindriques massives qui contenaient les escaliers montant aux galeries supérieures.

Une coupe de ce monument (fig. 3) en fera comprendre les dispositions curieuses. Le double bas côté inférieur était exactement répété au premier étage ; mais au second étage le rang intérieur de colonnes subsistait seul, et une voûte en demi-berceau annulaire couvrait ce second étage. Une calotte percée d’un œil fermait le cylindre central. Cette calotte était-elle de l’époque de la construction primitive, ou fut-elle ajoutée après l’incendie de 1137 ? Le cylindre central était-il couvert, comme le Saint-Sépulcre, par un cône tronqué ? Cette dernière hypothèse paraît probable, vu la légèreté des constructions centrales. Quant aux voûtes latérales en berceau annulaire, elles étaient certainement de l’époque primitive, car elles maintenaient seules le quillage central, qui, sans cette ceinture de pressions, n’eût pu rester debout[8]. Si l’ensemble de cet édifice est beau, les détails en sont exécutés de la manière la plus barbare. En A, est l’abside de l’église rebâtie par l’abbé Guillaume en même temps que la rotonde, et en B est le martyrium, le tombeau de saint Bénigne, auquel on arrivait par un escalier descendant du chœur de l’église placé au niveau C. Les colonnades de la rotonde, vues à travers les arcades de l’abside, devaient produire un effet peu ordinaire, et, malgré la grossièreté de l’exécution, cet ensemble est une des belles conceptions du moyen âge. Pour rendre intelligible cet effet du premier étage de la rotonde, vu à travers la colonnade formant l’abside, nous traçons, figure 4, le plan de ce premier étage.
Comme dans l’étage inférieur, les deux absidioles C, C, étaient les noyaux conservés des constructions de l’église primitive, datant du VIe siècle, et dont l’abside principale se développait en DD[9]. L’abbé Guillaume avait donc démoli ce rond-point de l’axe, cette tribune de la basilique du VIe siècle, pour y substituer la rotonde, en raison de l’affluence des pèlerins. Le martyrium, le lieu où reposait le corps de saint Bénigne, n’avait pas pour cela changé de place ; il était au-dessous du point G, et alors au centre de l’abside nouvelle, tandis que dans l’église du VIe siècle il se trouvait disposé dans une confession en avant de l’autel. On remarquera, en E, deux autres absidioles avec autels placés sous les vocables de saint Jean l’évangéliste et de saint Matthieu[10]. Au fond de la rotonde, une chapelle dépendant du monastère du VIe siècle avait été conservée par l’abbé Guillaume ; elle était dédiée à Notre-Dame. Surélevée pour coïncider avec les niveaux des galeries de la rotonde, elle formait des salles annexes à chaque étage de ces galeries. La destruction de ce monument, si intéressant comme plan et dispositions architectoniques, est fort regrettable. Nous devons encore nous trouver heureux d’en avoir conservé l’étage, inférieur, et d’en pouvoir ainsi constater la date précise, le système de structure, et d’en tracer le plan. Son aspect extérieur, conservé par la gravure dans l’ouvrage de D. Planchet, ne manquait ni de grandeur, ni d’originalité.
Il y avait là (fig. 5), des réminiscences de monuments antiques, et bien certainement du Saint-Sépulcre de Jérusalem. Les deux énormes cylindres contenant les escaliers montant aux galeries supérieures, allégés extérieurement par des niches, étaient évidemment un souvenir de quelque construction romaine. Du temps de D. Planchet, c’est-à-dire en 1739, cet édifice des premières années du XIe siècle était encore intact ; seuls les couronnements des deux tours d’escaliers avaient été refaits au XIIe siècle, puis réparés à une époque plus récente. Dans notre figure, ces couronnements sont restaurés.

L’analogie entre cet édifice et le Saint-Sépulcre de Jérusalem ne saurait être douteuse. Le jour central, les collatéraux, jusqu’à ces deux absidioles du premier étage, placées de chaque côté de la chapelle extrême, accusent la volonté d’imiter le monument de la ville sainte, vers laquelle, pendant tout le cours du XIe siècle, se rendaient de nombreux pèlerins. Mais ce monument n’est pas le seul, en France, qui ait été élevé avec la préoccupation d’imiter le Saint-Sépulcre.

Il existe dans le département de l’Indre (arrondissement de la Châtre) une église qui a conservé le nom de son type original : c’est l’église de Neuvy-Saint-Sépulcre. Cet édifice fut fondé « en 1045, par Geoffroy, vicomte de Bourges, dans les possessions d’un seigneur de Déols, Eudes, lequel avait fait un pèlerinage en terre sainte. Les chroniques qui mentionnent cette fondation ont remarqué que l’église fut construite en imitation du Saint-Sépulcre de Jérusalem : Fundata est ad formam S. Sepulchri Ierosolimitani[11]. »

L’église de Neuvy-Saint-Sépulcre est de forme circulaire, avec collatéral et étage supérieur.
Voici, figure 6, le rez-de-chaussée. La construction, très-grossière d’ailleurs, de cette rotonde, vient se souder gauchement avec une église plus ancienne, modifiée et presque entièrement reconstruite vers 1170. Dans les murs a, b, des latéraux de la nef, on retrouve les traces des arcs de cette église primitive à l’extrémité de laquelle le vicomte Geoffroy fit élever la copie du Saint-Sépulcre. L’entrée de l’édifice est en A. On monte à la galerie du premier étage par l’escalier à vis B. Cette galerie laisse un vide au centre de la rotonde, et date d’une époque postérieure aux premières croisades (1120) environ. Il est difficile de savoir comment le fondateur de la rotonde de Neuvy entendait terminer son monument, et il faut reconnaître même que l’architecte qui, plus tard, éleva le premier étage, ne sut trop comment fermer ce vaisseau circulaire. Le collatéral du rez-de-chaussée est voûté et le mur extérieur très-épais, non-seulement dans la hauteur de ce rez-de-chaussée, mais encore au premier étage. Au contraire, le mur cylindrique qui porte sur les colonnes du premier étage est mince. Cette structure rappelle celle de la rotonde de Saint-Bénigne. Tout porterait donc à croire que l’architecte de l’église de Neuvy-Saint-Sépulcre avait eu l’intention de maintenir ce cylindre central au moyen d’un demi-berceau annulaire reposant sur le gros mur circulaire extérieur. La coupe de cet édifice, faite sur la ligne cd (fig. 7), expliquera cette disposition.
Le tracé ponctué indique le projet primitif, tel qu’il nous paraît avoir été conçu. En A, est la voûte en demi-berceau, dont l’épaisseur du mur extérieur aurait motivé la construction ; en B, le cône tronqué élevé en charpente ou même en maçonnerie sur le cylindre intérieur, conformément à la disposition adoptée pour la couverture du Saint-Sépulcre de Jérusalem. Dans ce cas, un jour central était réservé en C, à ciel ouvert. Quoi qu’il en soit, ce projet ne fut jamais achevé, soit par faute de ressources, soit par la difficulté d’élever un cône ou une voûte sur le mince tambour percé de fenêtres qui surmonte les colonnes de la galerie du premier étage.

L’église de Neuvy-Saint-Sépulcre était en grande vénération pendant les XIe, XIIe et XIIIe siècles, car, en 1257, « le cardinal Eudes de Châteauroux, évêque de Tusculum, envoya de Viterbe, au chapitre de Neuvy, un fragment du tombeau de Jésus-Christ et quelques gouttes de son sang. On plaça ces reliques au centre de la rotonde, dans une sorte de grotte, à l’imitation du tombeau du Sauveur à Jérusalem. Cette grotte existait encore en 1806, époque à laquelle un curé de Neuvy la détruisit parce qu’elle masquait l’autel au fond de la nef.

La coupe (fig. 7) donne une idée complète de ce curieux monument. Il est facile, en l’examinant, de reconnaître que la construction du XIe siècle s’arrête au niveau D. Tous les arcs de l’étage inférieur sont plein cintre, tandis que ceux de l’étage supérieur sont en tiers-point.

En E, à l’extérieur, est une arcature d’un travail assez délicat, et toute la construction, à partir du niveau D, est beaucoup mieux traitée. Des corbeaux ménagés en F étaient destinés peut-être à recevoir les cintres en charpente propres à maçonner la voûte en demi-berceau A, ou à poser les liens d’une couverture de charpente, en supposant que le projet des voûtes supérieures de la galerie ait été abandonné au XIIe siècle. Il y a quelques années, une toiture informe recouvrait cette rotonde et menaçait ruine. Voulant conserver ce précieux monument, la Commission des monuments historiques décida qu’une charpente en terrasse, couverte de plomb, serait posée sur la galerie, et qu’une voûte de poterie, également recouverte de plomb, couronnerait le cylindre intérieur, ainsi que l’indique notre figure.

La grotte qui avait été placée au centre de la rotonde n’était pas le seul exemple de cette réminiscence du Saint-Sépulcre qui existât en Occident. On voit encore aujourd’hui, dans la salle capitulaire du cloître dépendant de la cathédrale de Constance, un édicule qui autrefois était placé dans cette cathédrale même, et qui était destiné à rappeler le saint sépulcre placé au centre de la rotonde de Jérusalem. Cet édicule, de forme circulaire, est décoré d’arcatures à jour avec colonnettes. À l’extérieur, au pourtour, sont posées, contre les pieds-droits, des statues demi-nature d’un bon travail, représentant l’annonciation, la naissance du Christ, l’adoration des bergers et des mages ; au-dessus, les douze apôtres. À l’intérieur (car on peut pénétrer dans cette rotonde, qui a 2 mètres de diamètre), sont d’autres statues représentant un ange ; les trois saintes femmes venant visiter le tombeau du Christ, tenant des cassolettes dans leurs mains ; deux groupes de soldats endormis, et un homme habillé en docteur, ayant devant lui une table sur laquelle sont posés des vases ; il remue quelque chose dans l’un d’eux. Près de ce personnage est une femme qui le montre du doigt à deux autres femmes tenant des vases fermés. Ce curieux monument est de style italien, et date du XIIIe siècle.

Les rotondes que nous venons de décrire ne sont pas les seules qui, du XIe au XIIe siècle, aient été construites en France, à l’imitation de celle du Saint-Sépulcre. Il faut citer encore la rotonde de Lanleff (Côtes-du-Nord), dans laquelle on a voulu voir longtemps un temple païen. Ce monument, détruit en partie, consiste en un cercle de piliers intérieurs au nombre de douze. Ces piliers, à section parallélogrammatique, sont flanqués chacun de quatre colonnes engagées portant des archivoltes et des arcs-doubleaux. Un mur circulaire avec trois absides[12], comme au Saint-Sépulcre, entoure ces douze piliers, et reçoit les retombées des voûtes d’arêtes couvrant le collatéral sur douze colonnes engagées. D’autres colonnes intermédiaires, d’un diamètre plus faible, divisent le mur circulaire en travées percées chacune d’une très-petite fenêtre. La porte est ouverte au nord-ouest, tandis que l’abside centrale est orientée à l’est. Cet édifice, du travail le plus grossier, paraît remonter au XIe siècle.

À Rieux-Minervois, près de Carcassonne (Aude), est un monument circulaire avec cercle de colonnes intérieures et absidioles, dont la construction remonte à la fin du XIe siècle : c’est encore là évidemment une imitation du Saint-Sépulcre de Jérusalem. Les édifices circulaires, connus sous le nom de chapelles des templiers, telles que celles qui existent sur quelques points de la France, à Metz, à Laon notamment, sont des réminiscences du Saint-Sépulcre. Mais l’ordre des Templiers, spécialement affecté à la défense et à la conservation des lieux saints, élevait dans chaque commanderie une chapelle qui devait être la représentation de la rotonde de Jérusalem. Le Temple, à Paris, possédait sa chapelle circulaire (voy. Temple).

  1. Voyez les Églises de la terre sainte, par le comte Melchior de Vogüé (V. Didron, 1850). Cet ouvrage donne du Saint-Sépulcre une excellente histoire critique.
  2. The architectural History of the church of the holy Sepulcre at Jerusalem. London. Parker, 1849.
  3. Entre autres, celui de Guillaume de Tyr, qui décrit au livre VIII, chapitre 3 de son Histoire des croisades, l’église de la Résurrection telle qu’elle était avant l’arrivée des croisés devant Jérusalem.
  4. Trattato delle piante è imagini de sacri edifizi di terra santa. Firenze, 1620.
  5. Cette toiture conique tronquée subsistait encore avant l’incendie de 1808.
  6. En 1418. Ce voyage a été publié par M. le marquis de la Grange (Paris, Aubry, 1858).
  7. Aujourd’hui le sol de la cour de l’évêché, dans laquelle on voit la partie inférieure de la rotonde, est au niveau du dessus des voûtes de cet étage bas, c’est-à-dire au niveau du sol de l’ancienne galerie du premier étage.
  8. Cette coupe est établie sur les restes de la partie inférieure du monument et sur les gravures de D. Planchet (Dissertation sur l’histoire de Bourgogne, t. I, 1739).
  9. Dans la crypte conservée aujourd’hui, on reconnaît en effet que les maçonneries de ces absidioles dépendent d’une structure plus ancienne, bien que des colonnes aient été ajoutées là comme dans le reste de la rotonde, par l’abbé Guillaume, au XIe siècle.
  10. Ces absidioles sont une réminiscence de la disposition du Saint-Sépulcre de Jérusalem.
  11. Voyez la notice sur l’église de Neuvy-Saint-Sépulcre dans les Archives des monuments historiques.
  12. Une seule de ces absides subsiste encore.