Dictionnaire infernal/6e éd., 1863/Pygmées

Henri Plon (p. 564-565).
Pyramides  ►

Pygmées, peuple fabuleux qu’on disait avoir existé en Thrace. C’étaient des hommes qui n’avaient qu’une coudée de haut ; leurs femmes accouchaient à trois ans et étaient vieilles à huit. Leurs villes et leurs maisons n’étaient bâties que de coquilles d’œufs ; à la campagne, ils se retiraient dans des trous qu’ils faisaient sous terre. Ils coupaient leurs blés avec des cognées, comme s’il eût été question d’abattre une forêt. Une armée de ces petits hommes attaqua Hercule, qui s’était endormi après la défaite du géant Antée, et prit pour le vaincre les mêmes précautions qu’on prendrait pour former un siège. Les deux ailes de cette petite armée fondent sur la main droite du héros, et, pendant que le corps de bataille s’attache à la gauche et que les archers tiennent ses pieds assiégés, la reine, avec ses plus braves sujets, livre un assaut à la tête. Hercule se réveille, et, riant du projet de ces fourmilières, les enveloppe toutes dans sa peau de lion et les porte à Eurysthée.

Les Pygmées avaient guerre permanente contre les grues, qui venaient de la Scythie les attaquer. Montés sur des perdrix ou, selon d’autres, sur des chèvres d’une taille proportionnée à la leur, ils s’armaient de toutes pièces pour aller combattre leurs ennemis.

Près de Morlaix, il existe, dit-on, de petits hommes d’un pied de haut, vivant sous terre, marchant et frappant sur des bassins. Ils étalent leur or et’le font sécher au soleil. L’homme qui tend la main modestement reçoit deux poignées de ce métal ; celui qui vient avec un sac dans l’intention de le remplir est éconduit et maltraité, leçon de modération qui tient à des temps reculés[1]. Voy. Nains, Gnomes, etc.

  1. Cambry, Voyage dans le Finistère, en 1794.