Dictionnaire infernal/6e éd., 1863/Bâton du bon voyageur

Henri Plon (p. 83).

Bâton du bon voyageur. « Cueillez, le lendemain de la Toussaint, une forte branche de sureau, que vous aurez soin de ferrer par le bas ; ôtez-en la moelle ; mettez à la place les yeux d’un jeune loup, la langue et le cœur d’un chien, trois lézards verts et trois cœurs d’hirondelles, le tout réduit en poudre par la chaleur du soleil, entre deux papiers saupoudrés de salpêtre ; placez par-dessus, dans le cœur du bâton, sept feuilles de verveine cueillies la veille de la Saint-Jean-Baptiste, avec une pierre de diverses couleurs qui se trouve dans le nid de la huppe ; bouchez ensuite le bout du bâton avec une pomme à votre fantaisie, et soyez assuré que ce bâton vous garantira des brigands, des chiens enragés, des bêtes féroces, des animaux venimeux, des périls, et vous procurera la bienveillance de tous ceux chez qui vous logerez… »

Le lecteur qui dédaigne de tels secrets ne doit pas oublier qu’ils ont eu grand crédit, et qu’on cherche encore, dans beaucoup de villages, à se procurer le bâton du bon voyageur, avec lequel on marche si vite, qu’on doit se charger les pieds.