Dictionnaire historique et critique/11e éd., 1820/Mecque


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MECQUE (la), ville d’Arabie, est non-seulement fameuse pour avoir donné la naissance à Mahomet, et à cause que les sectateurs de ce faux prophète y vont en pèlerinage avec beaucoup de superstition, mais aussi à cause qu’elle avait un temple qui, au temps de l’ancien paganisme, n’était pas moins vénéré entre les Arabes, que celui de Delphes entre les Grecs (A). Ceux qui avaient la présidence de ce temple étaient fort considérés à la Mecque [a] : et cela montre l’erreur de ceux qui ont dit que Mahomet était de vile extraction ; car il était d’une famille qui possédait depuis long-temps le gouvernement de la ville et celui du temple (B). On ne manqua pas de faire des contes concernant la protection miraculeuse que le ciel avait accordée à ce lieu sacré (C). Les habitans de la Mecque étaient d’une ignorance très-crasse (D) ; et néanmoins ils rejetèrent comme ridicules les visions et les doctrines que Mahomet leur annonça [b]. Il fut un exemple de la vérité de la maxime nul prophète en son pays. Il ne put jamais faire goûter dans sa patrie ses prétendues révélations : et tant à cause qu’on les trouvait impertinentes, qu’à cause qu’on le soupçonnait de vouloir détruire l’ancienne religion, et d’aspirer à la tyrannie sous les auspices de la qualité de nouveau prophète [c], on s’opposa si vertement à ses complots, qu’il fut obligé de prendre la fuite [d] ; et ce ne fut que par voie de conquête militaire qu’il établit dans ce lieu-là sa nouvelle loi [e]. Il y eut une rude guerre entre lui et les Mecquois pendant six ans, depuis qu’il eut pris la fuite. Cela fut suivi d’un traité de trêve qui devait durer dix ans, mais qui n’en dura que deux [f] ; car en la huitième année de l’hégire [g], cet imposteur, accompagné de dix mille hommes, marcha contre la Mecque sous prétexte qu’elle avait violé la trêve, et la subjugua très-facilement. Il en bannit l’idolâtrie (E), et s’appliqua peu après à d’autres expéditions. Il alla en pèlerinage : à la Mecque, l’an 10 de l’hégire, et il y entra le grand jour de cette solennité. Les peuples accoururent en foule de tous les endroits de l’Arabie, pour voir leur nouveau maître : il les instruisit dans sa loi, après quoi il retourna à Médine, et il y mourut l’année suivante. Il avait eu la politique, pendant la trêve qu’il avait conclue avec les Mecquois, d’ordonner à ses sectateurs le pèlerinage de la Mecque. C’était une solennité que les Arabes avaient en vénération depuis plusieurs siècles (F) : il crut donc qu’en la conservant il les disposerait à subir plus tôt le nouveau joug qu’il leur voulait imposer ; et ce fut sans doute une chose qui fit un très-bon effet pour lui sur les habitans de la Mecque, puisqu’ils retiraient un très-grand profit de cette coutume religieuse ; et un avantage dont ils avaient beaucoup de besoin, car leur terroir est des plus ingrats et des plus stériles qu’il y ait au monde. On a vu ci-dessus [h] l’état lamentable où leur ville fut réduite au IVe. siècle de l’ère mahométane. Elle avait souffert, au premier siècle de la même époque [i], tout ce que les fureurs de la guerre ont coutume de produire. Quelques auteurs [j] disent que Soliman y érigea une académie, environ l’an 949 de l’hégire ; et que le collége qu’il y fit bâtir, et le revenu dont il le dota, furent dignes de sa magnificence. On ne s’accorde point quant à la situation de la Mecque. Le Dictionnaire de Moréri la pose à une journée de la mer Rouge. M. Baudrand l’en écarte de quarante milles arabiques, et M. d’Herbelot de trois journées. Quelques-uns [k] la mettent presque sous la ligne ; et d’autres à vingt-un degrés quarante minutes de latitude septentrionale [l]. L’usage des armes est interdit dans son territoire, qui est de six milles à l’orient, de douze au septentrion, de dix-huit au couchant, et de vingt-quatre au midi : cependant les voleurs se moquent de cette défense, et pillent partout où ils peuvent ; et cela oblige assez souvent les voyageurs et les pèlerins à porter des armes en ces endroits-là, pour se garantir des insultes de ces brigands [m]. Un auteur que j’ai déjà nommé assure que la Mecque est située proche du fleuve Bétius, nommé aujourd’hui Chaïbar [n]. Néanmoins, peu de lignes après, il dit que toute l’eau de cette ville était dans le puits de Zemzem (G), et dans les citernes où l’on conservait la pluie ; mais qu’au siècle passé l’on en avait fait venir de la montagne d’Arafat par le moyen d’un aquéduc qui avait coûté de grandes dépenses [o]. Voyez la remarque (G). Nous dirons quelque chose du prince à qui la Mecque appartient (H).

  1. Voyez la remarque (B).
  2. Prideaux. Vie de Mahomet. pag. 22, 65.
  3. Là même, pag. 24.
  4. Là même, pag. 73, 74.
  5. Voyez la remarque (E).
  6. Prideaux, Vie de Mahomet, p. 112.
  7. C’est la même chose que la fuite de Mahomet. Cette 8e. année de l’hégire répond à l’an 629.
  8. Dans l’article d’Abudhaher, tom. I, pag. 96.
  9. Voyez la Bibliothéque orientale de M. d’Herbelot, pag. 569.
  10. Gabr. Sionita et Johann. Hesronita, de nonnullis Oriental. Urbibus, pag. 19.
  11. Idem, ibidem, pag. 17.
  12. Voyez M. d’Herbelot, Bibliothéque orientale, pag. 569.
  13. Gabr. Sionita et Joh. Hesron., de nonnullis Oriental. Urbibus, pag. 20.
  14. Baudrand, pag. 696.
  15. Baudrand, pag. 696 : il cite Golius, (il fallait dire Golius ) Not. in Alfraganum.

(A) Elle avait un temple qui n’était pas moins vénéré entre les Arabes, que celui de Delphes entre les Grecs. ] Cette comparaison m’est fournie par M. Prideaux : on va lire ses paroles [1]. « Quant au temple de la Mecque et ce qu’il était avant Mahomet, voici au vrai ce qui en est. C’était un temple païen pour lequel les Arabes avaient la même vénération que les Grecs avaient pour celui de Delphes, où toutes leurs [* 1] tribus, pendant l’espace de plusieurs siècles, allaient, une fois tous les ans, rendre leurs hommages idolâtres à leurs dieux, jusqu’à ce qu’enfin Mahomet les ayant forcés à changer leur idolâtrie en une autre religion tout-à-fait aussi méchante, fit aussi subir à ce temple le même changement, en ordonnant qu’après ce temps-là ce serait le lieu principal où l’on rendrait le faux culte qu’il leur avait imposé, de la même manière qu’il l’était auparavant de celui qu’il avait aboli, et ce temple a depuis continué toujours sur le même pied. » Au commencement de son imposture, il ordonna à ses disciples qu’ils eussent à prier, leurs [* 2] faces tournées vers Jérusalem, qu’il appelait la Sainte Ville, la Ville des prophètes, où il prétendait établir ses pèlerinages, et y faire le lieu principal du culte de sa secte. Mais trouvant que ses sectateurs gardaient toujours un respect superstitieux pour le temple de la Mecque, dans lequel les Arabes avaient rendu pendant plusieurs siècles leurs adorations publiques à des idoles, et que ce serait un moyen très-efficace pour se concilier ses citoyens, s’il conservait leur temple dans son ancienne splendeur, il changea cet ordre pour servir à son dessein ; c’est pourquoi il commanda à ses disciples de regarder droit à la [* 3] Mecque dans leurs prières, et établit le temple de ce lieu-là qui, à cause de sa forme carrée, fut appelé le Caaba, ce mot en arabe signifiant carré, pour être la place principale du culte de tous ceux de sa religion, et l’endroit où devaient se faire tous les pèlerinages religieux, comme ils se faisaient autrefois [2]. L’auteur venait de dire [3] que c’était la coutume de tous ceux du Levant, de quelque religion qu’ils fussent, d’observer un certain point des Cieux, vers lequel ils tournaient leurs faces quand ils priaient. En quelque partie du monde que fussent les juifs, [* 4] ils priaient toujours la face tournée du côté de Jérusalem, parce que c’était là qu’ils avaient leur temple. [* 5] Les Arabes tournaient la leur vers la Mecque, où était leur Caaba, lieu principal de leur culte païen. L’ordre que Mahomet donna à ses sectateurs de se tourner vers la Mecque quand ils feraient leurs prières, appartient à l’an 2 de l’hégire. C’est depuis ce temps-là, ajoute M. Prideaux [4], « qu’on a vu toutes ces histoires fabuleuses que cet imposteur a inventées pour exalter d’autant plus le temple de la Mecque, et le rendre plus fameux, comme qu’il avait été [* 6] premièrement bâti au ciel, pour servir aux anges du lieu, où ils devaient adorer, et qu’Adam y avait adoré lorsqu’il était en paradis ; mais qu’en ayant été chassé, car ils placent le paradis au ciel, il avait prié Dieu de lui accorder sur la terre un temple semblable à celui-là, vers lequel il pût prier, et aller tout autour pour l’adorer, de la même manière que les anges vont autour de celui qu’il avait vu au ciel. Que là-dessus Dieu avait envoyé la ressemblance de ce temple dans des courtines de lumière et l’avait placée à la Mecque, au même lieu qu’est maintenant la Caaba, qui, à ce qu’ils disent, est exactement droit au-dessous de l’original qui est au ciel : que c’était là où, après la mort d’Adam, Seth l’avait bâti de pierres et d’argile, et que le peuple de Dieu y avait adoré jusqu’au temps du déluge, mais qu’ayant été détruit par les eaux [* 7], Dieu avait ensuite commandé à Abraham de le faire rebâtir, lui en ayant montré la forme dans une vision, aussi bien que le lieu dans son visible Schecinath qui y résidait ; que, selon ce commandement, Abraham et Ismaël l’avait rebâti là où il est à présent ; et qu’ensuite Ismaël, demeurant à la Mecque, y avait toujours adoré Dieu selon le véritable culte ; mais que sa postérité l’ayant ensuite corrompu d’une idolâtrie horrible, et profané ainsi ce saint temple, il devait maintenant le purger des idoles, et le consacrer de nouveau au véritable culte de Dieu, auquel il avait été d’abord destiné. Ainsi il ne retint pas seulement le temple de la Mecque, mais encore les pèlerinages s’y continuèrent, de même que les autres cérémonies qui y étaient en usage au temps de l’idolâtrie ; car comme toutes ces choses étaient en grande vénération dans les esprits des Arabes depuis longtemps, il n’eut pas beaucoup de peine à les leur faire embrasser, quand il les eut une fois introduites dans sa nouvelle religion. » Joignez avec ces dernières paroles ce qui sera dit ci-dessous dans la remarque (F).

(B) Mahomet était d’une famille qui possédait depuis long-temps le gouvernement de la ville et celui du temple. ] On remonte jusqu’à un certain Cosa, comme nous l’apprend M. Prideaux [5]. Ce Cosa [* 8] était très-fameux parmi les Korashites, en ce qu’il établit dans sa maison la garde des clefs de la Caaba, et en même temps la présidence de ce temple, qui est le même auquel les mahométans vont maintenant faire leur pèlerinage à la Mecque, et qui était pour lors aussi célèbre pour le culte des païens, parmi les Arabes, qu’il a été du depuis pour celui des mahométans ; et pour cet effet la présidence en était tout-à-fait considérable, comme un poste si important pour celui qui en était en possession, qu’il le rendait honorable par toute l’Arabie. Il était auparavant occupé par Abu-Gabshan, qui eut la simplicité de s’en défaire pour une bouteille de vin, dans un malheureux moment où il se trouva d’humeur à boire. Il voulut ensuite se relever d’un marché si préjudiciable, et fut appuyé par les gens de sa tribu ; mais lui et eux, furent chassés de la Mecque par Cosa [6]. « Et depuis ce temps-là, les Corashites eurent l’entière possession de la Mecque ; et Cosa, et sa postérité en droite ligne jusqu’à Mahomet, eurent toujours après la présidence du temple et le gouvernement principal de la ville [7]. » Cosa était le quatrième aïeul de Mahomet.

(C) On fit des contes touchant la protection miraculeuse que le Ciel avait accordée à ce lieu sacré. ]« Environ soixante-dix ans avant Mahomet, il régnait, parmi les Homérites, qui étaient une nation ancienne des Arabes vers le midi de la Mecque, un certain roi nommé [* 9] Du Nawas, qui, ayant embrassé la religion des juifs, persécutait celle des chrétiens, établie dans ces quartiers-là depuis plus de trois cents ans, et fit tout ce qu’il put pour la détruire entièrement dans tout son royaume [8]. ..... Cette persécution obligea beaucoup de chrétiens homérites à fuir en Éthiopie pour se mettre en sûreté. Ils s’y plaignirent au roi de cette cruelle persécution, et ce prince étant chrétien, voulut bien envoyer pour les secourir une armée de soixante-dix mille hommes, commandée par son oncle Aryat [* 10], qui, ayant défait Du Nawas dans une bataille, le poursuivit avec tant de vigueur qu’il le força de se jeter dans la mer, où il périt. Là-dessus le royaume des Homérites tomba entre les mains des Éthiopiens, et Aryat le gouverna vingt ans. Il eut pour successeur Abraham al-Ashran, qui, ayant bâti une fameuse [* 11] église à Sanaa, capitale des Homérites, beaucoup d’Arabes s’y rendaient pour assister au culte chrétien : de manière que le temple de la Mecque commençait d’être négligé, et l’on voyait tomber en décadence le culte païen, qu’un si grand concours de peuple de toute l’Arabie y avait jusque-là observé. Ce changement affligeait beaucoup ceux de la Mecque : car ils tenaient leur principal soutien du grand abord qu’il y avait tous les ans des pèlerins, qui, suivant leur coutume, y allaient pour adorer leurs divinités païennes, et pour s’acquitter des cérémonies dont la solennité y faisait venir beaucoup de monde de tous les endroits d’Arabie. Ainsi, pour témoigner l’indignation qu’ils avaient conçue contre cette église, qui menaçait leur bien public d’une entière ruine, il y en eut quelques-uns qui, étant allés à Sanaa, entrèrent secrètement dans l’église, et eurent l’impudence de la souiller avec outrage de leurs excrémens. Abraham en fut si irrité, que, pour se venger de cet affront, il jura la ruine du temple de la Mecque ; et, pour effectuer ce qu’il avait juré, il s’achemina vers la place, qu’il assiégea avec une armée nombreuse. Mais n’étant pas en état de venir à bout de son dessein, apparemment faute de provisions qui étaient nécessaires pour le nombre des troupes qu’il avait dans un pays si désert et si stérile, il fut obligé de retourner sur ses pas avec perte ; et parce qu’il avait plusieurs éléphans dans son armée, cette guerre fut appelée la guerre de l’éléphant : et l’on appela l’époque dont ils se servaient pour compter depuis ce temps-là, l’époque de l’éléphant. C’est à cette guerre que l’Alcoran fait allusion dans le chapitre 105, qu’on appelle le chapitre de l’éléphant, où Mahomet dit comment le Seigneur traita ceux qui vinrent montés sur des éléphans, pour ruiner le temple de la Mecque, qu’il rompit leurs desseins perfides, et envoya contre eux de puissantes armées d’oiseaux, qui, en leur jetant des pierres sur la tête, les rendaient semblables au grain des champs que les bêtes détruisent et foulent aux pieds. C’est là où les [* 12] commentateurs de l’Alcoran disent que, pour préserver le temple de la Mecque de la destruction dont il était menacé, Dieu envoya contre les Éthiopiens de grandes armées d’oiseaux, qui portaient chacun trois pierres, une au bec et une à chaque pied ; qu’ils les jetaient en bas sur les têtes des ennemis ; que ces pierres, quoiqu’elles ne fussent pas beaucoup plus grosses que des pois, étaient pourtant d’une telle pesanteur, que, tombant sur le casque, elles le perçaient, et l’homme aussi de part en part ; que sur chacune de ces pierres était écrit le nom de celui qui en devait être tué ; et que l’armée des Éthiopiens étant ainsi détruite, le temple de la Mecque fut sauvé [9]. »

(D) Les habitans de la Mecque étaient d’une ignorance très-crasse. ] Mahomet « était un barbare sans littérature [* 13] qui ne savait ni lire ni écrire. Mais cela n’était pas tant un défaut en lui, que dans la tribu dont il était, où l’on avait de coutume, pour ce qui regardait toute sorte de littérature, de demeurer [* 14] dans la même ignorance avec laquelle ils étaient sortis du ventre de leur mère jusques à la fin de leur vie. C’est pourquoi au temps que Mahomet s’érigea premièrement en prophète, il n’y avait pas un seul homme de la Mecque qui sût lire ou écrire, excepté seulement [* 15] Waraka, parent de Cadigha, qui s’étant fait premièrement juif, et ensuite chrétien, avait appris à écrire l’arabe en lettres hébraïques. Et c’est pour cette raison que les habitans de la Mecque étaient appelés [* 16] gens sans littérature, par opposition au peuple de Médine, qui étant la moitié chrétiens, et l’autre moitié juifs, savaient et lire et écrire ; et c’est pour cela qu’ils étaient appelés [* 17] le peuple du livre. C’est de lui que plusieurs des sectateurs de Mahomet, après qu’il fut venu à Médine, apprirent aussi à lire et écrire, ce que quelques-uns d’entr’eux avaient commencé d’apprendre auparavant de Bashar le Cendien [* 18], qui ayant demeuré à Anbar, ville d’Érac, près de l’Euphrate, y avait appris cet art, d’où venant à la Mecque, et se mariant avec la sœur d’Abu-Sophian, il s’établit là, et l’on dit que c’est de lui que les habitans de la Mecque ont reçu les belles-lettres. Entre les sectateurs de Mahomet, Othman y profita plus qu’aucun autre, ce qui l’avança dans la suite à être [* 19] secrétaire de cet imposteur. Mais faute de papier d’abord, étant dans un lieu où l’on n’en avait pas besoin auparavant, ils furent obligés de se servir [* 20] d’os d’épaules de mouton et de chameau pour écrire, ce qui était un expédient dont se servaient anciennement les autres tribus des arabes, qui avaient des lettres, mais qui manquaient de commerce pour leur fournir ce qui leur était nécessaire pour cela ; et c’est pour cela que leurs livres, dans lesquels leurs poëmes, et autres sujets qui leur plaisaient, étaient écrits [* 21] n’étaient qu’autant de ces os de mouton et de chameau liez ensemble avec un cordon [10]. »

(E) Il subjugua la Mecque très-facilement. Il en bannit l’idolâtrie. ] Il marcha si diligemment vers cette ville, avec son armée, qu’il fut à ses portes avant que les habitans se fussent aperçus qu’il leur en voulait [* 22]. Il les surprit donc avant qu’ils eussent eu le temps de se préparer à se défendre, et ainsi ils furent contraints de se soumettre à lui. La ville se rendit à discrétion sans faire seulement mine de se vouloir défendre. Dès que Mahomet y fut entré, il fit mourir ceux qui avaient témoigné le plus d’emportement contre lui, et tous les autres se soumirent à son empire, et embrassèrent sa religion. Il n’y fut pas plus tôt le maître absolu, qu’il se mit à nettoyer la Caaba des idoles qui y étaient, et à consacrer de nouveau ce temple, comme ayant résolu de lui conserver son ancienne splendeur en en faisant la mosquée la plus sacrée de toutes, et la principale place pour le service religieux de ses sectateurs. Il y [* 23] avait un grand aombre d’idoles dans le temple, et il n’y en avait pas moins dehors que l’entouraient : Mahomet les arracha également et les détruisit toutes sans exception. Les plus considérables de ces idoles étaient celles d’Abraham et d’Ismaël dans le temple, et celle de Hoball hors du temple. Les autres étaient des images des Anges, des prophètes, et de leurs principaux saints décédés, lesquels ils honoraient seulement comme des médiateurs, leur rendant le même honneur religieux que les catholiques romains rendent à leurs saints et aux images qu’ils en font. Car les Arabes ont toujours cru [* 24] qu’il n’y avait qu’un Dieu, créateur et gouverneur de toutes choses, lequel ils appelaient allah taal, c’est-à-dire, le Dieu souverain, le Dieu des dieux, et le Seigneur des seigneurs, lequel ils n’osèrent jamais représenter par aucune image. Mais ce Dieu étant si grand et si élevé, que, selon eux, les hommes n’en sauraient approcher pendant qu’ils sont sur la terre, que par la médiation d’avocats qui intercèdent pour eux dans le ciel, afin que les anges et les saints hommes béatifiés leur rendissent cet office, ils leur érigeaient des images, leur bâtissaient des temples, leur adressaient leurs adorations, et en faisaient l’objet de leur culte et de leurs dévotions. C’est en quoi consistait toute l’idolâtrie des Arabes, à laquelle Mahomet mit fin en détruisant ces idoles [11].

(F) Il ordonna le pèlerinage de la Mecque. C’était une solennité que les Arabes avaient en vénération depuis plusieurs siècles. ] « C’était un rite des païens arabes, qui, depuis beaucoup de siècles auparavant, avaient accoutumé d’aller une fois tous les ans au temple de la Mecque, pour y adorer les divinités païennes. Le temps de ce pèlerinage [* 25] était dans le mois de dulhagha ; et le 10 du même mois était leur grande fête, consacrée aux principales solennités de leurs pèlerinages. Et afin que tout le monde pût venir avec une liberté entière et sûrement à cette fête, de tous les endroits d’Arabie, et s’en retourner de même, ils tenaient pour sacrés non-seulement ce mois, mais aussi les mois précédent et suivant ; de sorte qu’il ne leur était pas permis de faire aucune hostilité contre qui que ce fût pendant ce temps là, comme je l’ai fait voir ci-devant [12]. C’est pourquoi ce pèlerinage solennel à la Mecque ayant été un usage religieux que toutes les tribus des Arabes avaient en grande vénération, y étant accoutumées depuis long-temps, Mahomet ne jugea point à propos de rien innover sur ce sujet, de peur de les aigrir. Il adopta donc cette observance, la faisant passer dans sa religion, toute telle qu’il l’avait trouvée parmi les Arabes, sans en retrancher un seul des rites ridicules avec lesquels ils l’observaient : de là vient qu’encore aujourd’hui tous ses sectateurs l’observent comme un des devoirs fondamentaux de sa religion. Car cet imposteur rusé leur fit entendre sur ce sujet, aussi bien qu’au sujet de tous les rites païens des Arabes, qu’il crut nécessaire de retenir, que cette pratique venait originairement d’un commandement que Dieu avait fait à Abraham et à Ismaël. Selon lui, lorsque ces patriarches rebâtirent leur Caaba Dieu leur ordonna d’aller tous les ans en pèlerinage à la Mecque ; or, dit-il, au commencement, l’on ne faisait ce pèlerinage que pour honorer Dieu, tous les Arabes se rendant à la Mecque une fois l’an pour y adorer Dieu ensemble, tout comme les juifs firent depuis trois fois tous les ans, se rendant par son ordre à Jérusalem, au temps de leurs trois fêtes solennelles. Mais, dans la suite des siècles, les Arabes ayant perverti cette coutume, et l’ayant changée en idolâtrie, Mahomet leur fit accroire qu’il avait ordre de Dieu de la rétablir dans sa première pureté. En prescrivant ce pèlerinage, ce faux prophète travailla à conserver à la ville qui lui avait donné la naissance, les avantages dont elle jouissait depuis long-temps. Accommodant ainsi la religion qu’il forgeait à l’intérêt de ce peuple, il crut qu’il lui serait plus facile de la leur faire goûter ; en quoi il ne se trompa point. En effet, comme ce pèlerinage faisait non-seulement la gloire de la Mecque, mais encore ses richesses, et était le principal revenu de ses habitans, si Mahomet l’eût aboli, leur intérêt les eût engagés à lui résister avec tant de vigueur qu’apparemment il ne se serait jamais rendu maître de cette place, et eût ainsi vu avorter tous ses desseins [13]. »

La réflexion que l’on vient de lire est fort judicieuse. Il n’y a rien qui indispose davantage contre les innovations de religion, que de voir que le changement de culte ferait cesser le commerce, et serait lucrum cessans, et damnum emergens. Je sais bien que la superstition toute seule peut engager une ville à retenir opiniâtrement le culte de ses idoles : l’espérance de leur protection est quelquefois le seul avantage que l’on en retire ; on n’y trouve pas d’ailleurs le profit public, le gain des ouvriers, celui des marchands, ce grand abord d’étrangers et de voyageurs dévots qui laisse beaucoup d’argent dans une ville. Sans cette espèce d’aides le zèle d’un peuple pour ses anciens dieux lui peut inspirer une forte résistance à l’extirpation de l’idolâtrie ; mais c’est tout autre chose lorsque le culte public est une source de gain aux particuliers. D’où vint, je vous prie, cette émeute populaire, qui au temps de la prédication de saint Paul fit tant crier : grande est la Diane des Éphésiens ? Ne fut-ce pas sur la remontrance d’un certain Démétrius, qui travaillant d’argenterie, et faisant de petits temples d’argent de Diane, apportait beaucoup de profit aux ouvriers du métier [14] ? Il les assembla, et leur dit : hommes, vous savez que tout notre gain vient de cette besogne, et leur fit comprendre qu’il y allait non-seulement de leur profit, mais aussi de l’avantage de toute la ville d’Éphèse, de ne pas souffrir un certain Paul, qui par ses persuasions avait détourné une grande multitude, en disant que les dieux qui sont faits de main ne sont point dieux. Concluons de là que les habitans d’Éphèse auraient été plus traitables par rapport à l’Évangile, s’il leur avait ôté leur grande Diane, sans préjudicier en nulle manière à leurs profits, ni à la vénération que l’on avait pour leur temple par tout le monde. Ils eussent été en ce cas-là infiniment plus disciplinables sur les leçons de saint Paul contre les idoles. Avouons donc que Mahomet s’avisa d’une bonne ruse pour apprivoiser les habitans de la Mecque : il leur conserva l’affluence de pèlerins qui leur était si lucrative et si glorieuse ; il laissa leur temple dans ses anciens priviléges ; il pourvut à leur dédommagement : ce fut une bonne corde, et un excellent remède contre le chagrin que la ruine de leur vieille idolâtrie leur pouvait causer.

Notez que M. Prideaux, dans l’endroit où il observe que les Arabes n’avaient pas la permission de faire des hostilités, ni pendant le mois de leur grande fête, ni pendant les mois précédent et suivant, ajoute ceci, comme je l’ai fait voir ci-devant [15]. Je crois qu’il veut dire qu’il a parlé de cela lorsque dans les pages 83 et 84 il a fait mention d’une guerre où Mahomet, âgé de vingt ans [* 26] fit ses premières armes. Cette guerre, continue-t-il, fut appelée impie, parce qu’on la fit avec tant d’emportement et de fureur, qu’elle fut continuée même durant les mois où ils comptaient parmi eux qu’on ne pouvait faire la guerre sans impiété. Car c’était [* 27] une ancienne coutume dans toute l’Arabie que de garder 4 mois de l’année comme sacrés, savoir les mois de moharram, rajeb, dulkaada, et dul-hagha, qui sont le premier, le 7, le 11, et le 12e. de l’année, pendant lesquels toute sorte de guerre devait cesser. Et ces mois étaient observés si religieusement parmi toutes leurs tribus, que, pour si grande que fût l’animosité d’une tribu contre l’autre, chose assez ordinaire parmi eux, le mois sacré n’avait pas plus tôt commencé qu’ôtant les pointes de leurs lances, et mettant bas toutes sortes d’armes, ils ne commettaient aucun acte d’hostilité, et même avaient commerce ensemble, se mêlant les uns avec les autres, comme s’il y avait eu entr'eux une paix solide et une amitié parfaite ; de manière que si pendant ces mois-là un homme rencontrait l’assassin de son père ou de son frère, il n’osait l’attaquer malgré la violence de son ressentiment, et quelque grand que fût le désir qu’il avait d’assouvi sa vengeance. Ce passage-ci et l’autre ne se rapportent point : l’un parle de quatre mois qui ne sont pas contigus ; l’autre parle de trois mois qui vont de suite.

(G) Le puits de Zemzem. ] D’autres le nomment Zamzam, ou Zanzam, comme on l’a vu ci-dessus [16]. Ce puits est l’une des plus sacrées singularités de la Mecque. On conte que c’est une source d’eau qui fut produite sous les pieds d’Ismaël, lorsqu’il mourait de soif. Les pèlerins sont obligés de se servir de cette eau, pour se laver trois fois le corps et la tête : il faut qu’ils en boivent, et que s’ils peuvent, ils en emportent avec eux. Postquàm sacellum illud, atque lapidem [17] prædictum inviserunt, si ad aliud intrà templum satis amplum sacellum conferunt, ubi puteus est, dictus Zam Zam ; et est, inquit Jacub Ben-Sidi Aali, fons seu scatebra quæ fluxit sub pedibus Ismaël dum gemeret sitibundus, quam Hagar primò videns filio ait linguâ Coptiticâ Zam, Zam, hoc est, siste, siste gradum. Ex hoc puteo multi sunt qui aquam exhauriunt, atque dant peregrinis quibus præceptum est corpus et caput eâdem aquâ ter se lavare, atque, ex eâdem bibere, secumque si possint deferre [18]. « Mahomet, pour rendre la ville de la Mecque, lieu de sa naissance, plus considérable, pour échauffer la dévotion des peuples, et y attirer une plus grande foule de pèlerins, a donné de grands éloges à l’eau de ce puits. Car il y a une tradition de lui, reçue par le calife Omar, qui porte que l’eau du puits de Zemzem sert de remède, et donne la santé à celui qui en boit : mais que celui qui en boit abondamment, et qui s’en désaltère, obtient le pardon de tous ses péchés. Et l’on rapporte d’Abdallah, surnommé, Al-Hafedh, à cause qu’il savait par cœur un grand nombre de traditions, qu’étant interrogé sur sa mémoire, il répondit que depuis qu’il avait bu à longs traits de l’eau de Zemzem pour la fortifier, il n’avait rien oublié de ce qu’il avait appris [19]. » M. d’Herbelot, dont j’emprunte ces paroles, a recueilli quantité d’autres particularités touchant ce puits. Consultez sa Bibliothéque orientale, au mot Zemzem. Je n’en tirerai que ceci : La ville de la Mecque a demeuré long-temps sans avoir d’autre eau que celle du puits de Zemzem, jusqu’à ce que le grand concours des caravanes eût obligé les califes d’y faire construire un aqueduc qui en fournit présentement, une quantité suffisante [20]. Ceci suppose que l’aqueduc est plus ancien que M. Baudrand ne l’assure sur la foi de Golius [21].

(H) Nous dirons quelque chose du prince à qui la Mecque appartient. ] Il descend de Hascem, bisaïeul de Mahomet, et se qualifie chef des Hascéméens. Il se donne aussi le titre de schérif, ou d’émir. Il relevait autrefois des soudans d’Égypte, et depuis il a relevé des sultans turcs ; mais il a toujours conservé sa domination et sa puissance. Et quamquàm olim Ægypti sultanorum, ac modò Othomannorum pareat imperio [22], nunquàm tamen suo dominio auctoritateque fuit spoliatus [23]. Le grand-seigneur, bien loin de se dire souverain de la Mecque et de Médine, s’appelle leur humble serviteur. L’émir ou le schérif de la Mecque est presque toujours pauvre, quoiqu’il ait de bons revenus, et qu’il reçoive beaucoup de présens des princes et des pèlerins ; mais il a toujours des querelles sur les bras avec ses frères, qui aspirent à la domination, et avec les Arabes Bédouins. Il reçoit du grand-seigneur la troisième partie des revenus de l’Égypte, à condition de protéger les pèlerins de la Mecque, et de les garantir des insultes et des pilleries des Arabes [24]. Voilà ce que je tire de l’Appendix du Geographia Nubiensis. M. d’Herbelot assure que la plus ancienne origine que l’on trouve des émirs ou des schérifs, comme on les appelle aujourd’hui, de la Mecque, se trouve rapportée par Ben-Schouhnah, sous le règne des Aïoubites, ou princes de la postérité de Saladin, qui régnait dans l’Iémen en Arabie. Car il écrit qu’en ce temps-là, il y avait un prince à la Mecque, et un autre à Médine, qui portaient le titre d’émir, et que l’an 633 de l’hég. un nommé Cotadah, fils d’Édris, de la race d’Ali, de la branche de Hossaïn, était émir de la Mecque [25]. Je me souviens que pendant la dernière guerre [26], les nouvellistes des alliés débitaient de temps en temps que les affaires des Turcs allaient très-mal en Asie, et qu’on leur avait enlevé la Mecque [27]. Les nouvellistes de Paris se chagrinèrent de cela, et firent savoir 1°. que le fait n’était pas vrai ; 2°. que la conséquence qu’on en tirait n’était pas bonne, puisque la Mecque n’est point au Turc, et que la Porte n’en tire aucun revenu, et y envoie plutôt des présens et des pensions.

  1. (*) Sharestani Golii notæ ad Alfraganum, pag. 8 et 9. Makrisi Pocchii Spec., Hist. Arab., pag. 177 et 311.
  2. (*) Abul-Féda, Abul-Faraghius, pag. 102. Johannes Andreas, c. 6 ; Pocockii Spec., Hist. Arab., pag. 175.
  3. (*) Alc., c. 2 : Johannes Andreas, c. 2 et 6.
  4. (*) Daniel., c. 6, vs. 10. Ruxtorfii Synagoga Judaïca, c. 10. Maimonides in Halachoth Tephillab., c. 1, sect. 3.
  5. (*) Abul Faraghius, pag. 102.
  6. (*) Sharestani Pocockii Spec., Hist. Arab., pag. 115. Sionita Appendix ad Geographiam Nubiensem, c. 7.
  7. (*) Alc. c. 2, 3 et 22. Al-Jannabi in vitâ Abrahami Sharestani, Zamach Sharidum ad cap. 2 Alcorani Sharifol Edrisi liber Agar ; Johannes Andreas, c. 1.
  8. (*) Abul-Féda ; Pocockii Spec. Hist. arab., pag. 42, 50, et 342, Ecchelensis Hist. arab., pag. 1, c. 3 : Fortalitium Fidei, lib. 4. consid. 1.
  9. (*) Abul-Féda Al-Masudi. Ecchelensis Hist. arab., part. 1, c. 10. Pocockii Spec., Hist. arab., pag. 62.
  10. (*) Al-Jannabi Ahmed. Ebn Yusef. Ecchelensis, Hist. arab., part. 2, c. 1. Pocockii Spec., Hist. arab., pag. 63.
  11. (*) Abul-Féda, Al-Jannabi Ahmed. Ebn Yusef. Zamchshari Bidawi, et Jolalani in Commentar. ad cap. 105. Alcorani. Pocockii Spec., Hist. arab., pag. 64. Golii notæ ad Alfraganum, pag. 54.
  12. (*) Zamachshari Bidawi Jolalani, etc.
  13. (*) Alcoran., c. 7 ; Johannes Andreas, c. 2 ; Pocockit Spec. Hist. Arab. 156 ; Disputatio Christiani, c. 12 ; Richardi Confutatio, c. 3.
  14. (*) Ebn’al-Athir Sharestani, Al Motawazi ; in libro Mogreb ; Pocock. Spec.. Hist. Arab., pag. 157.
  15. (*) Al Bocha. Pocock., ibidem.
  16. (*) Sharestani, Pocock. Spec. Hist., Arab. pag. 156.
  17. (*) Sharestani et Pocock., ibid. ; Hotting., Hist. orient., lib. I, cap. 1.
  18. (*) Pocockii Spec. Hist. Arab., pag. 157.
  19. (*) Elmacin., lib. 1, cap. 1. Bartholomæus Edessenus.
  20. (*) Pocockii Spec., Hist. Arab., pag. 157 .
  21. (*) Eb’nal-Athir. ; Pocock., ibidem.
  22. (*) Abul-Farag., pag. 103 ; Elmacin., lib. 1, cap. 1.
  23. (*) Pocockii Spec., Hist. Arab., pag. 95, 96, 97, 98.
  24. (*) Pocockii Spec., Hist. Arab., pag. 107 et 108.
  25. (*) Sharestani ; Makrizi ; Golii notæ ad Alfraganum, pag. 8 et 9 ; Pococ. Spec., Hist. Arab., pag. 177.
  26. (*) Al-Kodaï ; Al-Kamus, etc. Pocock. Spec., Hist. Arab., pag. 174, in margine.
  27. (*) Al-Jauhari, Al-Sharestani ; Al-Kamus ; Cizwini ; Golius, in notis ad Alfraganum, pag. 4, 5 et 9 ; Pocock. Spec., Hist. Arab., pag. 174 et 176.
  1. Prideaux, Vie de Mahomet, pag. 96, édition d’Amsterdam, 1698.
  2. Prideaux, Vie de Mahomet, p. 92, 93.
  3. Là même, pag. 92.
  4. Prideaux, Vie de Mahomet, pag. 94, 95. Voyez la remarque (F) de l’article d’Abraham, tom. I, pag. 91.
  5. Prideaux, Vie de Mahomet, pag. 2.
  6. Prideaux, Vie de Mahomet, pag. 3.
  7. Là même, pag. 4.
  8. Prideaux, Vie de Mahomet, pag. 79.
  9. Prideaux, Vie de Mahomet, pag. 80.
  10. Prideaux, Vie de Mahomet, pag. 36 et suivantes.
  11. Prideaux, Vie de Mahomet, pag. 122 et suivantes.
  12. Voyez le dernier paragraphe de cette remarque.
  13. Prideaux, Vie de Mahomet, pag. 113 et suivantes.
  14. Actes des Apôtres, chap. XIX, vs. 24.
  15. Voyez, ci dessus, citation (12).
  16. Au texte de l’article Abu-daher, tom. I, pag. 96, et remarque (K) de l’article Agar, tom. I, pag. 247.
  17. C’est-à-dire la pierre dont j’ai parlé, tom. I, pag. 274, remarque (K) de l’art. Agar.
  18. Gabr. Sionita et Jo. Hesronita, de nonnullis Oriental. Urbibus, pag. 19.
  19. D’Herbelot, Biblioth. orient., pag. 928, col. 2.
  20. Là même.
  21. Voyez le corps de cet article, vers la fin, citat. (q), ci-dessus, pag. 360.
  22. C’est-à-dire, comme il paraît par toute la suite du discours, qu’il est sous la protection du grand-turc.
  23. Appendix Geogr. Nubiensis, ubi infrà.
  24. Gabr. Sionita et Joh. Hesron. de nonnull. Orient. Urbibus, sive in Appendice Geographiæ Nubiensis, pag. 21.
  25. D’Herbelot, Biblioth. orient., pag. 569, col. 2.
  26. On écrit ceci en octobre 1700.
  27. Conférez ce que dessus, citation (13) de l’article Mahomet II, dans ce volume, p. 107.

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