Dictionnaire des proverbes (Quitard)/offenseur

offenseur. — L’offenseur ne pardonne jamais.

Ce proverbe, traduit de l’italien Chi offende non perdona mai, se retrouve dans cette réflexion de Tacite : Proprium humani ingenii est odisse quem læseris (Agricol. vita, no 41). C’est le propre de la nature humaine de haïr celui qu’on a offensé. Le même écrivain remarque que les causes de la haine sont d’autant plus violentes qu’elles sont injustes : Odii causæ acriores quia iniquæ (Annal., lib. i, c. 33). Sénèque avait dit avant Tacite : Hoc habent animi magnâ fortunâ insolentes quòd læserint et oderint (De irâ, lib. ii, c. 33). Le vice des hommes rendus insolents par une grande fortune est de joindre la haine à l’offense.

C’est pour cela que Voltaire écrivait à quelqu’un qui avait eu des torts graves envers lui : Je vous demande pardon de vous être moqué de moi.